Mercredi 17 septembre 1045
Mon frère et moi attendions en silence devant les portes de la grande salle que vienne l'heure de notre adoubement. Des bannières représentant le blason de Guillaume, deux léopards dorés sur fond rouge, étaient suspendues de chaque côté des portes de bois. Celles-ci étaient renforcées par des barres de métal afin d'être plus solides lors d'éventuelles batailles.
J'observai mon frère à la dérobée. Il avait attaché ses cheveux dorés en une courte queue de cheval basse qui retombait sur sa nuque. Soudain, il se mit à vaciller. Je lui jetai un regard alarmé.
« Ça va ? lui demandai-je inquiète.
- Disons que les conséquences de la veillée se font ressentir ... »
Nous avions dû en effet passer la nuit dernière à méditer notre décision, à se poser de nombreuses autres questions et à prier. Mais c'était une étape obligatoire afin de devenir chevalier.
« Et autant dire que la petite course de tout à l'heure n'a pas arrangé les choses ..., lâcha-t-il tandis que ses yeux verts émeraude brillaient de fatigue.
- Ezio, ne remet pas cela ... répondis-je en lui jetant un regard menaçant.
- Je rigole petite sœur, je rigole »
Les portes de bois s'ouvrirent alors dans un grincement sonore, m'empêchant de répondre.
***
Debout devant mon trône, je regardais mes deux compagnons d'armes et futurs chevaliers remontés l'allée. Côte à côte, les jumeaux, si différents par leurs caractères et leurs tempéraments mais si proches et complémentaires par leur histoire et leurs mimiques , avaient fier allure. Leurs cottes de mailles cliquetaient et renvoyaient la lumière du soleil dans toute la salle. Leurs capes avec des capuchons, blanche pour Ezio et noire pour Evie, bruissaient dans le silence religieux qui s'était installé lors de l'ouverture des portes. Leurs ceintures rouges, rappelant mon blason, ne portaient pour une fois aucune de leurs armes de prédilection : des épées fines pour Evie et un fauchard pour Ezio. Leurs brassards d'archers en cuir qu'ils portaient au bras gauche, les protégeant de la corde vibrante de leur arme une fois le tir effectué, étaient aussi à mes couleurs. Les arcs et leurs flèches étaient rangés dans les carquois qu'ils portaient dans le dos. De nombreux fourreaux remplis de dagues et de couteaux de lancer étaient répartis sur tout l'ensemble de leur corps, les transformant en véritables armureries ambulantes. Evie avait attaché ses longs cheveux brun foncé, presque noir, en une grande natte qui descendait jusqu'à son bassin, afin de ne point les avoir dans ses yeux bleu saphir.
Arrivés à mon niveau, ils s'agenouillèrent à mes pieds.
« Ezio et Evie Lefebvre, bien que non nobles, je suis prêt à vous accueillir parmi mes chevaliers après que vous ayez tenu tête à 50 hommes en mon nom. Mais d'abord, êtes-vous prêts à défendre les faibles, les orphelins et les veuves ? déclarai-je fortement.
- Oui, répondirent-ils d'une même voix
- Jurez-vous de vivre dans la pureté, de rendre la justice et de protéger l'Eglise ?
- Nous le jurons.
- Et surtout, envers et contre tout, de me servir, même dans les heures les plus sombres ?
- Nous te servirons jusqu'à la mort ... »
Je fis signe et deux de mes pages arrivèrent, portant chacun un coussin sur lequel reposait une épée.
« Mais avant de vous remettre vos épées, il me reste encore quelque chose à faire ... »
***
Je vis son sourire en coin tandis qu'il prononçait cette phrase. « Il ne vas pas nous rater, mon frère et moi » pensai-je. Le bruit de la première claque retentit dans toute la salle, celui de la deuxième lui fit écho. Ma joue me brulait mais je ne laissai rien transparaître. À côté de moi, Ezio ne bougea pas d'un pouce.
Guillaume prit une des épées que lui présentait son page et avec le plat, me toucha l'épaule gauche, puis la droite et enfin le haut du crâne.
« Relève-toi Evie », me dit mon duc.
Il rangea l'épée dans son fourreau et me l'accrocha à la taille.
« Bienvenue parmi mes chevaliers », me dit-il avec un grand sourire.
Il fit de même avec mon frère et quelques minutes plus tard, nous nous retrouvâmes debout, face à tous les autres chevaliers qui nous acclamaient.
« Profiter bien de cette soirée et du repas, demain je veux vous voir à la première heure dans mon bureau afin de vous donner vos nouvelles missions. »
Il s'éloigna, ne nous laissant que trois heures pour nous préparer pour le banquet donné en notre honneur, dernier moment de tranquillité avant notre nouvelle vie.
VOUS LISEZ
Frères d'armes-version courte [Terminée]
Ficção HistóricaBonjour (ou bonsoir ça dépend de l' heure) Si vous pensez tomber sur une nouvelle écrite par trois jeunes filles douces, timides, peureuse, prudes... Barrez vous, et vite. Ici vous avez une nouvelle avec, dixit Silver: "Je veux du sang, des l...