We blew out the candle

Chapitre 3 : point de vu de Megan

Lorsque Mad' nous présenta aux deux garçons, je ne pu m'empêcher de baisser la tête, essayant avec difficulté de cacher mon gêne et évitant par la même occasion de ne pas croiser leur regard. Au contraire de ce qu'en pensaient Megan, Ashley et Autumn, ces deux-là ne m'étaient en fait pas totalement inconnus. En les voyant arriver, mon cœur avait fait un bond dans ma poitrine. Comment mon amie avait-elle pu me faire ça ? J'avais adressé un regard de détresse à Mad', mais celle-ci s'était contentée de soutenir mon regard, la mâchoire crispée, une lueur folle dans ses yeux intenses. Elle était parfaitement consciente de ce à quoi elle était entrain de jouer, mais elle adorait ça.

-Megan, je te présente Julian et Peter, ils sont charmants n'est-ce pas ? Annonça Madisson d'une voix traînante qu'elle voulait provocante.

A cet instant, je me sentis pris au piège. J'étais coincée dans les fils de la toile d'araignée invisible qu'avait construite Madisson autour de nous toutes. Je ne pouvais pas y échapper, nous ne pouvions rien faire pour nous sortir de là sans se faire dévorer. Je vis Peter m'adresser un sourire poli, mais Julian quant à lui eut une moue désapprobatrice et se contenta de regarder ailleurs, comme subitement intéressé par un papillon turquoise qui volait près de nous.

-Deux pour le prix d'un, ajouta-t-elle avec un sourire angélique, ou devrais-je dire trois... Je ne sais pas si le troisième compte... C'est un cas un peu particulier.

Les répliques venimeuses de ce genre m'énervaient au plus haut point et Mad' n'avait pas le droit de me faire chanter comme elle le faisait en simulant la divulgation d'un secret.

-Et si tu te contentais de poursuivre les présentations, Madisson ? Proposais-je avec calme.

Les autres invités, intrigués par les allusions de leur hôte s'étaient concentrés avec curiosité sur le petit duel compétiteur que Mad' et moi avions toujours formé. Paniquée par l'allusion que ma rivale avait faite, je me tournai instinctivement vers mes deux autres amies en leur adressant un sourire forcé afin de leur signaler qu'il ne fallait en rien s'inquiéter. L'atmosphère qui s'était alors tendue se relâcha quelque peu. Seul Alexander crispa sa mâchoire et cligna des yeux rapidement. Lorsque Mad' ouvrait la bouche, ne serait-ce que pour dire un mot, nous ne pouvions nous empêcher d'être suspendues à ses lèvres charnues. Elle avait un don pour rendre agréables les plus mauvaises paroles et donner de l'intérêt à ses plus ennuyeux récits. On pouvait sans doute se demander en quoi l'amitié et l'amour que l'on souhaitait obtenir de cette fille pouvait être si importants puisqu'elle se montrait si peu compatissante. Pourtant ils l'étaient. Madisson était parfois quelqu'un de cruel, de distante, de froide, mais l'intêret qu'elle nous portait était semblable à une drogue très puissante : on en redemandait sans cesse, on souffrait et on aimait ça.

Nous restâmes quelques temps à discuter en attendant la tombée de la nuit qui eut lieu très rapidement. Après que nous eûmes installés nos bagages dans la demeure ce soir là, Madisson envoya les garçons au sous-sol afin de rétablir l'électricité et l'eau chaude. En réalité, il s'agissait en fait d'un prétexte pour qu'elle se retrouve seule avec nous trois.

-Je croyais que ta tante vivait ici à l'année, commenta Ashley une fois qu'elles eurent rejoint le salon plongé dans une semi-obscurité. Heureusement un feu allumé par mon frère Alexander crépitait dans la cheminée, éclairant seulement une partie de la pièce.

-Non, répondit Mad', c'est plutôt une sorte de maison de vacances... Ou plutôt une échappatoire.

Tout en parlant, elle s'était assise dans un grand fauteuil rose en tissu épais situé en face de la cheminée, dont les flammes malicieuses se reflétaient dangereusement dans les yeux de la jeune fille.