Cours, Forest, cours

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Je me mis à courir comme si ma vie en dépendait à travers les arbres. Je n'avais plus de souffle, mais mes pieds continuèrent de percuter le sol à chaque pas. Je ne pouvais pas m'arrêter et rien n,allait m'empêcher de sauver mes amis. Peu importe le nombre de branches qui m'égratignaient, peu importe le nombre de racines et de roches qui me faisaient tomber et peu importe la peur qui me rongeait les entrailles, j'allais tout faire pour que cette fin n'arrive pas. Mon cerveau ordonna à mes jambes d,aller plus vite, à mes poumons de me fournir de l'air et à mes mains d'enlever les branches de sur mon chemin. Je courrai tellement vite que je sentais pratiquement plus le sol sous mes pieds. Mes poumons me brûlaient. C'était un incendie à l'intérieur, mais je devais continuer. Je devais courir. C'est ce que je fis. Puis, j'arrivai enfin à proximité du chalet. Je vis la tombe de Chris et une envie de me mettre en boule pour pleurer sans jamais m'arrêter s'incrusta dans mon âme. Puis, je pensai à Lucy, à Alexia, à Alexandre, à Véroniqua, à Benjamin, à Éliza et à Chase. Je pris donc une grande bouffée d'air et me dirigeai vers l'entrée du chalet. Je vis un bateau attaché au quai. Il n'y avait personne à bord. Peut-être étaient-ils à l'intérieur de la bâtisse. Par contre, mes oreilles ne perçurent aucun son. Je décidai tout de même de rentrer dans le chalet. Mes yeux s'ouvrirent grands en voyant l'état du chalet. C'était évident qu'il y avait eu une bagarre. Il y avait de la vaisselle cassée sur le plancher et des meubles renversés. Je m'armai d'un couteau et fis le tour du chalet. Il n'y avait personne. Je rangeai le couteau dans de mes poches et décidai d'aller vérifier le bateau. Rendue dedans, je remarquai les clés sur le siège du conducteur, je m'en emparai. Comme ça, ils ne pourront pas s,enfuir s'ils en ont la chance. Je fouillai l'embarcation et trouvai une carte de l'île. Il y avait deux points rouges, l'un représentant la cabane et l'autre étant je ne sais où. Probablement l'endroit où mes mais étaient. Pourtant, je trouvais ça trop facile. Quelque chose clochait. Peut-être était-ce un piège? Je devais prendre ce risque. Mes amis étaient une partie de ma vie, une partie de moi. Je pris donc mon courage à deux mains et je me remis à courir. Durant ma folle course, je repensai à chaque moment passé avec eux. Je pensai aussi à mes parents que je ne verrais peut-être plus jamais et à Joe. Peut-être allais-je le rejoindre aujourd'hui? À un certain moment, je trébuchai violemment en raison d'une subtile racine que je maudis. Je laissai un gémissement s'échapper à contre coeur. Je vérifiai mon genoux. Il semblait en assez bon état pour continuer. Par contre, le reste de mon n'avait plus d'énergie. On aurait dit que mon coeur voulait sortir de ma poitrine. Sans m,en empêcher, je m'étendis par terre et repris mon souffle. Il était probablement trop tard pour sauver mes copains. Ils devaient être tous déjà morts depuis longtemps. Si j'y allais, j'allais signer mon arrêt de mort. J'en avais marre de courir comme une imbécile vers l'abattoir. Je pouvais encore partir avec le bateau. C'était fini, ils avaient gagné. J'abandonnais. "Tu vas y arriver Lydia. Tu ne dois pas abandonné." D'anciennes paroles de Jonathan vinrent me ronger la cervelle. À ce moment-là, il parlait des études, mais il pouvait aussi parler en général. Je ne devais pas baisser les bras. J'allais me battre jusqu'à mon dernier souffle pour mes amis. Je leur devais bien ça après avoir partagé d'aussi beaux moments avec eux.

-Allons-y, me dis-je en me levant.

Je pris une grande inspiration et repartis à la course en suivant la carte. Je ne me préoccupais même plus de mes multiples accidents. Je tombai, je me relevai et je courrai. Aussi simple que cela. Ça faisait maintenant des heures que je courrais dans la forêt lorsque je m'arrêtai et me cachai derrière un arbre. Je vis une jeune femme arpenter un petit sentier. Je décidai de la suivre discrètement plutôt que de suivre la carte. La femme avait deux couteaux sur elle, mais elle n'en tenait aucun. Je m'armai du mien en continuant de l'épier. Soudain, elle s'arrêta et se retourna. J'eus pile le temps de me cacher. Elle fixa derrière elle quelques instants et reprit enfin sa route.

Lac envoûtantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant