Belle rencontre

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Le psychologue était un homme dans la quarantaine aux cheveux bruns foncés avec quelques mèches grises. Il était assez grand et ses yeux étaient verts comme les miens.

-Je me nomme Alain, dit-il en me serrant la main.

Je pris place sur le divan et regardai les alentours. L'homme s'installa sur sa chaise et me fixa. Si on continuait comme ça, ça allait être long et pénible.

-On pourrait commencer par ton nom, suggéra Alain.

Je levai les yeux vers le dossier ouvert sur son bureau et fis une grimace.

-Vous le savez déjà, répondis-je.

Le psy hocha la tête et me sourit.

-C'était une suggestion pour que tu parles, expliqua t-il.

Je haussai un sourcil. Ce psy était bizarre. J'en avais rencontré plusieurs avant lui et ils me posaient toujours des questions sur le chalet seulement.

-Vous ne voulez pas que je parle de la tragédie? questionnais-je en le fixant.

Alain croisa les jambes et repoussa une mèche rebelle.

-Lydia, je veux que tu parles de ce que tu veux, affirma t-il.

C'est à ces mots que je me sentis mieux, presque bien même. Pouvais-je lui parler? L'atmosphère apaisante me répondit.

-La cloche sonna. On avait enfin fini l'école. Il ne restait plus que la remise des diplômes et enfin les vacances. Les vacances que tout le monde attendait avec impatience. Les vacances où tu promettais d'appeler tes pseudos amis et de faire des activités super incroyables, mais qu'au final, tu restais collé à ton divan à écouter une série pour la énième fois. Les vacances qui avaient une durée éphémère. Les vacances qui nous font rêver et parler pendant des heures, commençai-je.

Alain s'avança dans son fauteuil et me regarda respectueusement. Je pris une grande inspiration et ajoutai:

-Je m'appelle Lydia Martin et j'ai 17 ans. Je vais vous raconter les vacances de ma vie.

Je lui racontai tout dans les moindres détails. Lui, ce psychologue aux yeux verts sut tout sur tout. Cet étranger en savait plus que la police. Je finis donc mon récit ainsi:

-Je suis donc une meurtrière.

Alain fit entrer son regard dans le mien et je me sentis mieux.

-Non, tu es une héroine, répondit-il.

Là tout changea. Ma façon de voir ce qui s'était passé, de me voir. Il avait raison, j'étais une héroine. 

Lac envoûtantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant