L'intru fin.

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« Il y a Quelqu'un ?» j'ai bien entendu ! oui j'ai bien entendu, j'en suis sûr : le son venait de devant moi ! Mon dieu, plus qu'un effort ! Je vais enfin sortir de cet enfer.. Il se mit ainsi à déployer toute son énergie afin d'avancer vers la voix, il devait réussir à se libérer de ces ténèbres. De toutes ces forces il essaya d'avancer. Il sentait qu'il bougeait, il allait sortir des ténèbres, la voix était juste devant lui, quelques efforts et il allait sortir, c'était certain maintenant.

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Le mur se déforme, Il en était sûr, le mur se déformait ! Olivier regardait le plâtre s'effriter et s'accumuler toujours en une couche plus grosse sur le parquet. Il distinguait maintenant des proéminences se former à différentes hauteurs du mur. Elles apparaissaient lentement, mais il était clair que le mur se bosselait, cela était flagrant. Aucun des trois membres de la famille ne bougeait, ils restaient comme pétrifiés devant l'horrible spectacle s'offrant à leurs yeux.

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Persévérant à avancer, Marc ressentit comme une résistance plus forte que d'accoutumée, il poussa de toute ses forces pour franchir ce dernier obstacle : sûrement la dernière avant le retour à la vie, se dit-il, mais il avait un mal de chien à avancer. Il persévéra alors encore plus : la résistance se faisait plus forte à chaque centimètre qu'il gagnait devant lui.

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Tous restèrent tétanisés devant le spectacle surréaliste qui se déroulait devant eux : distinctement une main, un bras, puis une tête, prirent forme en lieux et place des bosses sur le mur. Une forme humaine se dessinait de plus en plus distinctement en relief sur la surface, le plâtre se fissurait et craquelait tout autour de la forme. Ils voyaient distinctement les mains bouger, elles devaient dépasser d'au moins dix centimètres du mur : on ne voyait pas trop les doigts, on aurait dit que deux gros moufles sortis du mur cherchaient à battre l'air d'un mouvement très lent.

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Voyant qu'il n'avançait plus, pris de panique, Marc se remis à crier. Il hurla encore plus fort que précédemment : son cou lui faisait atrocement mal, il avait l'impression qu'une flamme lui brûlait la trachée, sa gorge n'était plus qu'un désert douloureux, mais il continuait à crier. Ce son plaintif et monocorde qu'il émettait avec tant de peine, vibrait et résonnait lourdement dans sa tête, il ne pensait plus à rien d'autre qu'à se faire entendre et qu'on vienne l'aider.

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Du mur ils voyaient maintenant distinctement la bouche d'un être humain s'ouvrir : on aurait dit que le visage d'un être s'était sculpté dans le mur et s'animait dorénavant devant leurs yeux. L'intérieur de la bouche se dessinait par un creux peu profond, et le volume des dents transparaissait à travers les boursouflures sur la surface. Le nez ressortait comme une bosse proéminente au dessus de la bouche, et ne laissait ainsi aucun doute quand à l'humanité du visage qui se dessinait devant eux.

Le cri repris et fut cette fois si fort, qu'Emilie, terrifiée, se mis à crier à son tour. Entre les hurlements venants du mur, et le cri de leur fille, le bruit devenait assourdissant.

Olivier revenant subitement à la lucidité, se retourna et fixa Corinne.

« On part d'ici, vite. »

Elle acquiesça du regard, ne pensant même pas à essayer de parler, elle se sentait trop bouleversée pour dire quoique ce soit. Olivier prit Emilie dans ses bras, ils dévalèrent les escaliers à toute allure. Sortis de la maison ils coururent jusqu'à la voiture et s'enfermèrent tout de suite à l'intérieur, Emilie sur les genoux de Corinne. Olivier mis le contact aussi vite qu'il le put et parti en trombe, les pneus crissèrent sur le bitume, déchirant le silence de la nuit. Puis il accéléra très vite, et quelques secondes plus tard, la voiture disparaissait au coin de la rue.

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