(01) Sous mes ongles se cachent des mots. Des mots rongés dans l'ombre des maux. Y'a des couleurs écarlates qui pétillent dans mes yeux et qui s'éparpillent un peu partout la nuit. Ce sont les étoiles que je n'arrête pas de compter depuis ton départ, Simon. T'es parti, t'as tout foutu en l'air, et tu ne reviens pas. Depuis ma fenêtre, on ne voit que trois pauvres étoiles - j'compte pas les planètes. Tu connais la différence entre une étoile et une planète ? L'étoile, elle scintille. Elle s'éteint. On la voit mais elle n'est déjà plus ; la planète, elle, produit une lumière constante. J'croyais que t'étais une putain de planète moi. Une bien belle. T'étais Jupiter, Armel et moi nous étions tes deux p'tites étoiles. On s'éteignait, mais t'avais le don pour toujours nous faire scintiller. Sauf que maintenant qu't'es plus là, j'réalise que t'étais toi aussi une putain de lumière perdue dans le ciel qui avait déjà cessé d'exister avant même d'avoir été. Et tu nous laisses là, toutes les deux, perdues dans l'immensité d'un univers déjà cartographié.
Tu m'laisses moi, là. En train de regarder le ciel au lieu d'm'en aller rêver.