Lumos Maxima [BxB]

Éclatant

- Shadow!

- Encore toi?

- Tu n'as pas l'air ravi de me voir.

- Parce que c'est le cas.

- Quand tu verras ce que je t'ai ramené, tu ne diras pas la même chose.

Suite à ses mots, Sunny ouvrit son sac, et en sortit un appareil photo. Il le tendit à Shadow, dont les yeux ressemblaient plus à des soucoupes qu'autre chose.

- Tu es sérieux? Demanda ce dernier.

- Bien sûr. C'est celui de mon père. Je lui ai exposé mon projet, et il a accepté de me le prêter. J'ai même acheté une carte SD exprès pour que tu puisse stocker tes photos.

- Pourquoi tu fais ça?

- Tu sais Shadow, quand quelqu'un t'offre un cadeau, notre peuple à la coutume de répondre "merci".

- Tu es quelqu'un d'étrange. Tu n'hésites pas à offrir quelque chose de valeur, à quelqu'un que tu connais depuis deux jours à peine.

- Techniquement c'est un prêt. Et à ce jour, cela fait trois jours que nous nous connaissons.

- Tu es insupportable.

- Ça fait parti de mes charmes. Demain nous serons mercredi. Tu auras tout l'après-midi pour prendre des photos. Si on se dit à dix-huit heures au banc, ça te convient?

Shadow soupira en disant:

- Pourquoi j'ai l'impression de me faire avoir en beauté?

~*~

- Eh Sunny.

- Te voilà enfin Shadow! Visiblement, la ponctualité ne doit pas faire parti de tes points forts.

- Pourquoi? Qu'elle heure est-il?

- Vingt heures trente.

- Ah oui. Je me suis peut-être un peu emporté.

- Ce n'est pas grave. Je ne me suis pas ennuyé en t'attendant.

- Je n'en doute pas. Mais tu vas attraper une sacrée crève.

- Mais nooooon!

- Bien sûr que si. Le temps est très froid et humide aujourd'hui. Prends ma veste.

- Et toi?

- A force de rester assis sur ce banc par tous les temps, j'ai fini par devenir hyper résistant.

Sunny finit par accepter la veste que lui tendait le brun. Il la mit sur ses épaules, et remercia Shadow avec un grand sourire. Ce dernier détourna le regard, les joues légèrement rougies. Le blond s'empara de l'appareil photo.

- Tu n'en a pris que trois? Demanda-t-il étonné.

- Très peu de choses me conviennent.

- Eh bien, regardons ça de plus près.

La première photo s'afficha, dévoilant un paysage brumeux en noir et blanc.

- Je tiens à préciser que je me suis tapé toute la route à pieds, dit Shadow.

- J'aime beaucoup la brume. Ça donne un côté assez mystérieux à la photo, lui répondit Sunny.

Il fit apparaître la deuxième photo, qui ressemblait beaucoup à la première à quelques détails près.

- C'est la vue de haut? Demanda le blond.

- Oui, lui répondit tout simplement le brun.

- Je comprends pourquoi tu as mis autant de temps à revenir. C'est bizarre, j'ai l'impression de me retrouver sur le tumblr grunge d'une gamine de quatorze ans.

- Avec une citation du genre "fumes avant que la vie te fume"?

- C'est exactement ça, rit Sunny. Et des tags du style: alone, sad, grunge, hipster ou encore vintage.

- Tues-moi, je t'en prie.

Sunny éclata de rire, visiblement très amusé par la situation. Même si la situation était plutôt drôle, Shadow n'esquissa pas l'ombre d'un sourire. Le blond s'arrêta de rire, et il reprit plus sérieusement:

- Non, sérieusement. Je trouve que ses photos collent parfaitement à ton image. Mystérieux, sombre, mais très intriguant à la fois.

- Vraiment?

- Oui. J'ai envie de dissiper toute cette brume et de découvrir ce qu'il se cache derrière.

Shadow rougit devant les paroles de Sunny. Mal à l'aise, il afficha la dernière photo pour détourner l'attention du blond. Bien que toujours en noir et blanc, elle était radicalement différente des précédentes.

Alors que Sunny examinait la photo avec beaucoup d'attention, Shadow lui expliqua:

- En redescendant, j'ai vu cette manifestation. Il y avait beaucoup de femmes, et un peu moins d'hommes. Ce panneau m'a beaucoup ému. J'ai toujours été sensible à ce genre de cause, alors j'ai pris cette femme en photo. Voler la dignité d'une femme parce que ses vêtements ne rentrent pas dans "la norme" me donne envie de gerber. Aucune personne au monde ne mérite de vivre ça. Ces femmes se sentent souillées et culpabilisent à vie. Elles croient que c'est de leur faute. Alors qu'elles se sont faîtes agressées par un putain de malade.

Sunny le devisagea longuement, avant de lui dire:

- J'aime cette part engagée de toi. Tes photos sont poignantes et tes mots sont justes. Pourquoi ne pas en faire profiter le monde?

- Parce que je ne suis rien.

- Ou peut-être parce que tu es beaucoup de choses?