Chapitre quatorze

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Nous sortîmes tous du laboratoire, maintenant vidé de tout ce qu'il pouvait contenir. Il allait être rasé et un musée consacré à l'expérience des mutants y allait être construit. Chacun donnait de son aide aux mutants recueillis. On replantait les arbres, les fleurs, on hébergeait les animaux sous son toit, on libérait les animaux sauvages après les avoir soigné. Les mutants humains allaient être soignés dans les meilleures conditions possibles, afin qu'ils puissent revivre de leur mauvaise expérience et tirer un trait sur ce cauchemar dès à présent terminé.

-Coralie, nous pouvons rentrer, maintenant.

Je me tournai vers N.

-Venez vivre chez moi.

Ils furent étonnés de ma spontanéité mais sourirent malgré tout.

-C'est petit chez toi, remarqua Hyuk.

-Alors achetons une nouvelle maison.

Je partis direction la ville, aller chercher un immobilier. Mes amis me suivirent en rigolant. Quand je voulais quelque chose, je faisais tout pour l'obtenir. Je savais me débrouiller. Quand j'en trouva un, j'entrai et saluai le vendeur qui me reconnut.

-Je voudrais une maison qui pourrait loger tout ce petit beau monde, dis-je en agitant les bras devant mes amis.

Ils rirent avec le vendeur puis ce dernier me présenta plusieurs maisons. Chacun aimait celle-ci ou bien celle-là. Elles étaient toutes mignonnes les unes des autres, il était alors difficile de choisir. Enfin, nous tombions d'accord sur une maison qui se trouvait non loin de la plaine, qui bordait la forêt où les garçons habitaient auparavant.

-Je vous fait un prix, mademoiselle.

-Non non non, ce n'est pas la peine !

-Si si ! Vous aviez défendu la cause des mutants. Mon fils est mutant, je tiens à vous remercier.

Je souris, attendrie par son geste. Je signai les premiers papiers puis nous allions demander un camion de déménagement afin de déplacer mes meubles. Oui, nous n'avions pas visité la maison avant mais les garçons avaient un bon feeling, alors je leur faisais confiance.

Nous rejoignîmes ma maison puis nous commencions à retirer tout ce qu'il y avait pour le mettre dans le camion. Là aussi on me fit un prix. Les gens étaient moins tendus, moins méfiants. J'avais changé le comportement de chacun. Je suis sûr qu'avant, tout le monde avait peur d'être soupçonné et envoyé au laboratoire. Mais maintenant qu'il était hors d'état de nuire, les gens étaient plus rassurés, plus cools.

Nous arrivions peu à peu à notre nouvelle maison. Elle était vraiment mais vraiment beaucoup plus grande ! Deux salles de bain, trois chambres (donc deux personnes dans deux chambres et trois dans une autre), une cuisine, un salon et une salle à manger carrément. Sans oublier un jardin... et un garage ! J'allais pouvoir ranger soigneusement ma bécane au lieu de l'entreposer dans un cabanon tout pourri.

L'aménagement fut une tout autre chose, oui. Chacun y donnait de la voix quand il s'agissait d'indiquer la direction dans laquelle tourner le meuble pour le rentrer ou juste l'entreposer. C'était assez drôle. Ceux qui commandaient étaient N et Ken, tandis que Ravi, HongBin et Leo portaient. Hyuk et moi étions restés en retrait pour rire de ce spectacle si drôle. Notre maison enfin aménagée, nous rejoignîmes le salon pour se reposer. On était bien chez soi, quand même.

-Une partie de foot, ça vous tente ? proposa Ken.

-On vient de porter alors que tu commandais, toi ! râla HongBin.

-Vous n'avez qu'à faire un cul rouge.

Tout le monde se tourna vers moi, m'interrogeant du regard. Je leur expliquai que ce jeu consistait à viser les fesses d'une personne avec un ballon de football. Ils rirent et acquiescèrent.

-Moi premier, alors !

-Hyuk, t'as rien fait non plus, précisa Ravi.

-Moi je vais m'en aller, hein.

Tout le monde courut après N qui tentait de prendre la fuite. Sauf Leo qui était resté avec moi. Il me prit la main puis nous montions à l'étage. On entra dans notre chambre.

-C'est ici que nous allions partager de bonnes et douces nuits, mon amour.

Je rougis alors qu'il s'assit sur le bord du lit, puis il me tira pour me faire asseoir à mon tour. Il me regarda un instant avant d'avancer ses lèvres à mes oreilles, pour venir me chuchoter :

-Ou bien des chaudes et des torrides.

Il me mordit l'oreille avant de me pousser brutalement sur le lit. Il monta au-dessus de moi et parsema mon cou de mille et un baisers en tout genre. Je fermai les yeux, me délectant de ce plaisir extraordinaire. Leo passa ses mains en-dessous de mon t-shirt tout en joignant ses lèvres aux miennes, le baiser se faisant de plus en plus sensuel. Ils finirent par enlever mon t-shirt, je fis de même avec lui.

A présent livré l'un à l'autre, nos corps en ébullition s'adonnait à l'amour à leur plus grand plaisir. Les caresses de Leo étaient incroyables, remplis de tendresses et de douceurs. Je n'essayai même plus de retenir mes gémissements tellement c'était trop bon. Ma tête échouée dans son cou, je me laissai à ses mouvements qui me faisaient perdre la tête. Il m'allongea doucement et continua de me faire ressentir mille et une sensations dans ma tête et dans mon corps. Je criai après lui alors qu'il soufflai mon nom avec délice. Que demandez de plus qu'un homme qui vous aime à la folie.

C'était à présent la nuit. Je m'étais réveillée car j'avais ressenti quelque chose de bizarre au niveau de mon cœur. Je me levai et m'habillai, me souvenant pourquoi ils étaient à terre. Je me tournai vers Leo et souris, touchée par cette béatitude affichée sur son visage. J'embrassai son front puis descendis boire un verre d'eau. Cependant, je dus me retenir à la rambarde tellement la douleur se faisait de plus en plus vive. Je compris alors.

Tu mourras.

Non. Pas maintenant. Il ne fallait pas que je meurs maintenant. Vite, où sont les antidotes que j'ai récupéré dans le bureau ? Dans mon sac ! Avant de quitter le laboratoire, j'avais repris toutes mes affaires et avait récupéré les fioles. J'avais donné plusieurs exemplaires à une équipe de scientifiques qui les décupleraient pour soigner les mutants mais en avait pris six pour mes amis.

Mais pas pour moi.

Tant pis, ils passent d'abord ! Je les pris de mon sac et courus dans leurs chambres. Je réveillai d'abord les plus jeunes, HongBin et Hyuk, et leur demandait de boire la fiole. Ceci fait, ils s'endormirent aussitôt. Je vis alors que leur peau prit une teinte plus foncée, un éclat plus vif. Je souris jusqu'aux oreilles : ça marchait ! Je courus ensuite voir Rai, N et Ken qui firent la même chose, à mon plus grand soulagement. Ces derniers soignés, j'entrai dans ma chambre. Je m'approchai doucement du lit puis réveillai Leo en caressant sa joue.

-Hmm... Coralie ?

-Leo, bois ça, s'il te plaît.

-C'est quoi ?

-Du thé.

-Dans une fiole ?

-J'ai pas voulu en faire trop.

Il fronça les sourcils. J'étais grillée. Vite, une solution !

-Fais-le si tu m'aimes.

Il fut surpris de la vitesse à laquelle j'avais prononcé ces mots. Il prit alors la fiole et but le liquide. Il secoua la tête puis regarda ses mains. Il sourit.

-C'est l'antidote.

-Oui.

La fiole lui tomba soudainement des mains, il leva lentement la tête vers moi.

-Coralie... ne me dis pas que...

Je souris tristement. Il se redressa puis attrapa mes épaules.

-Non. Dis-moi que non. Dis-moi que tu as pris l'antidote toi aussi !

Je baissai la tête, ne retenant plus mes larmes. Leo cria plus fort, alertant les autres. Ils furent choqués de la scène qui s'offrait à eux : Leo pleurait en me serrant très fort contre lui. Ayant peur de me perdre. Mes amis comprirent alors ce qui se passait, et ce que j'avais fait. Mais il était trop tard.

Until The EndOù les histoires vivent. Découvrez maintenant