4-Zayn

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C'est qu'il s'accroche, le doc.

Après m'avoir sauvé la vie, il doit sûrement penser qu'il est obligé de veiller sur moi, ou une connerie du genre.

Je ferme les yeux et attends qu'il quitte la pièce. Quand je serai seul, je m'en irai d'ici au plus vite. Je ne peux pas rester.

Mon père m'a retrouvé. "Père", ça me fait bien marrer. Parce qu'il a mis sa queue dans la chatte de ma mère y a dix-neuf ans, il a des droits sur moi. Putain de vie mal faite...

Je sais que je pourrais le dénoncer. Mais je ne peux pas. Il voulait vraiment me tuer cette nuit. Il n'avait que cette idée en tête, en finir avec moi. Et ça me tue de le dire, mais j'ai peur de lui. Je ne peux pas l'énerver encore plus... Et je ne peux pas y mêler d'autres personnes.

J'attends au moins une ou deux heures, je ne sais plus. Il n'a pas bougé d'un pouce. Je me retourne pour le regarder, ses yeux sont vissés sur moi. Je n'aime pas ce que j'y vois. La pitié, la compassion et toutes ces conneries qui te donnent de l'espoir et l'impression que t'es une merde.

"Tu vas pas me lâcher, doc ?"

"Non, je ne vais pas te lâcher. Donne-moi ton nom au moins."

"Non." Je me retourne encore.

"Écoute, je me rends bien compte que tu as dû vivre des choses difficiles... Inimaginables. Je veux t'aider. Et tu as demandé mon aide. Alors assume-le et laisse-moi faire, s'il te plait."

Il me demande de le laisser m'entretenir ? Ça changera quoi de toute façon ?

"Tu me paies ?" Je demande, provocateur.

"Comment ça ?" Il n'a pas l'air de comprendre...

"Tu me veux, non ? Tu veux que je te suive partout ? Paie-moi." Je le défie.

"Deux-cents, ça te va?" Il demande immédiatement.

"Trois-cents!" Je réponds sans réfléchir.

"Va pour trois-cents!" Il dit avec un léger sourire sur les lèvres. Il est fier, hein. Il m'a bien eu...

Une semaine plus tard, je peux enfin rentrer. Il a veillé sur moi dès qu'il quittait le travail. Il a dormi sur un lit de camp a côté de moi. Il devait vraiment avoir la trouille que je prenne le large...

"Tu as toutes tes affaires ?" Il me demande gentiment.

"A ton avis?" Je réponds, montrant le sac en plastique qui représente toute ma vie.

"Bien..." Je l'ai sûrement déçu. Il m'emmène chez lui.

Je ne sais pas ce qu'il me veut, je n'arrive pas à comprendre pourquoi il m'aide et ça m'énerve encore plus.

Arrivés chez lui, je fais le tour. Il a du fric, ça se voit. Sa baraque est immense. Je me sens mal, c'est pas... Chez moi. Chez moi c'était un carton ces derniers mois, au mieux. Et là je me retrouve dans cet immense appart' et j'ai l'impression d'être un parasite. C'est une sensation... Horrible.

"Tu dormiras ici" il me montre une chambre.

"On dort pas ensemble ?" Je demande.

"Bien sûr que non..." Il détourne les yeux, il a l'air gêné.

"Ok... C'est tes goûts, je respecte. Je sais que je suis payé pour être là, je ferai ce que tu veux. Dis-moi quand tu veux qu'on baise." Et je l'entends dire "Quoi ?!" alors que je ferme la porte après ces mots.

Non Désiré ZiamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant