Tourner en rond.

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Solitude, quand arrêteras-tu de me coller ?


        Namjoon ressentait toujours ce manque. Ce manque incessant. Pour s'aérer l'esprit, il avait décidé de sortir un peu de nuit. Ses ballades nocturnes le calmait souvent. La nuit était calme,apaisante. Il se promenait dans les ruelles sombres, sans but précis.Le temps était associé à son état d'esprit. Brouillard. Sa vue n'était pas claire, mais peu importait. Son unique but était de marcher et d'oublier. Oublier cette tristesse, cette douleur. Une bouteille à la main et l'autre tenant une cigarette, on pourrait le méprendre avec un délinquant. Mais non, il est juste un prisonnier de sa triste vie. Toujours aussi brisé. Il ne savait pas s'il allait se réparer. Sa peine était trop profonde. Il en avait assez. Assez.Il était fatigué, épuisé, anéanti, abattu, éreinté. Tous les qualificatifs sont possibles. Ses souffrances physiques qu'il s'infligeait ne pouvait plus combler celles morales. Elles étaient trop fortes. Comment se battre contre quelque chose que l'on ne contrôle pas ? Après tout, pourquoi ne pas avoir mis fin à sa vie? N'en avait-il pas eu l'opportunité la dernière fois ? À quoi s'accrocher ? À l'espoir de le revoir ? Non. Namjoon en avait assez.Assez. Assez de ne penser qu'à lui. Assez de réfléchir. Assez de ne vivre que par lui. Assez de se torturer. Assez de vivre au travers de souvenirs douloureux. Assez de ne plus sourire. Assez de se haïr. Assez de ne servir à rien.


Il s'arrêta près d'un arbre, les jambes flanchantes. Quel corps d lâche. Il avait perdu presque tous ses muscles. Évidemment, Seokjin n'était plus là pour lui faire de bons plats, alors il ne mangeait que très peu. De toute façon, ce n'est pas comme si Namjoon avait faim. Cette envie était partie depuis longtemps. Il mangeait uniquement par survie. Après un long soupir pénible, il vissa ses écouteurs dans ses oreilles, le volume à fond. Johnny Cash –Hurt. Bien. Ça l'enfonçait encore plus dans sa dépression san sfin. Mais pour la première fois depuis longtemps, Namjoon laissa transposer sa voix sur la chanson. Il fixait l'horizon, en essayant de vider ses pensées.


«I hurt myself, today. To see if I still feel. I focus on the pain.The only things that's real. The needle tears a hole.The old familiar sting. Try to kill it all away. But I remember everything. »


Namjoon resta plusieurs heures adossé à l'arbre, examinant de ses yeux l'environnement. Il était dans sa bulle, prêt à affronter le monde. La bouche pâteuse,il passa ses mains délicatement sur sa bouche, se rappelant chaque rencontre avec la bouche de celui dont il n'appartenait plus. Les mains tremblantes, il les laissa retomber sur ses cuisses. Mais le soleil commençant à se lever, il décida de rentrer chez lui, ne supportant pas l'afflux de personne qui n'allait pas tarder à se créer dans la ville.


Solitude, va-t-en.


         Namjoon avait repris ses écrits depuis quelque temps. Les boulettes de papiers s'entassaient dans sa chambre, mais ça lui faisait du bien de poser ses émotions sur un bout de papier. Mais, comme on peut s'en douter,ce n'étais pas ses écrits les plus joyeux. On dit que l'on écrit mieux lorsque l'on se sent mal. Namjoon ne déroge pas à cette règle. Les lettres suivaient l'encre de son stylo, sans trop réfléchir. C'est comme si ses mots avaient toujours été là, mais qu'il n'avait pas su les sortir. Namjoon, écrivait en tremblant. Son cœur battait fort, ses mains tremblaient face à ses phrases. Son besoin de voir, d'entendre, de sentir son ancien compagnon se faisait toujours ressentir. Il ne peut plus écrire. Il fond en larme,lâchant son stylo qui roula au sol. A bout de force, l'homme essaya de s'éloigner de sa feuille.


«L'amour est un piège, c'est une prison
Entre amour et haine
J'ai perdu la raison
Le manque est trop présent, étouffant
Je ne compte plus mes peines


Ma douleur emplit ma haine
Quelle est cette vie ?
Douleur infinie
Le manque et cette douleur à la poitrine
A chaque fois que je vois son nom je veux crever
Tout me chagrine
Mais quelles atrocités
Qu'ai-je fait pour les mériter ?


On dit qu'on écrit mieux quand on est mal
Je ne peux dire le contraire
J'ai juste envie d'arracher ma chaire
Ma survie est fondamentale
Je sens tout mon corps trembler
Je sens que je vais gerber. »



Comment en était-il arrivé là ? Il se le demandait encore et encore et encore. Assis dans un coin de sa chambre, il jouait avec sa bague. Oui, il avait eu tort de la garder.En fait, c'est par cela qu'il devrait commencer, jeter cette bague pleine de souvenirs. Mais il ne pouvait pas. C'était le cadeau de ses un an avec Seokjin... Son cœur est un explosif, Seokjin n'avait plus qu'à appuyer...
Sur ces pensées, Namjoon commença à frémir et à pleurer silencieusement. Tous les soirs, tous les soir sil pleurait où s'énervait. Il voudrait juste couper ses émotions,mais il n'y arrive pas. Ses ongles frôlent à nouveau sa peau rouge d'ancienne griffure. Soulagement. Inspirer. Expirer. Éviter la crise, si possible. Les mains jointes contre ses genoux, Namjoon répéta sans cesse « Oublie, oublie, oublie, oublie. ». Douleur intarissable, immuable. Bonheur perdu.
Après avoir soufflé longuement, il se dirigea vers son lit et s'étala. C'est avec un cœur lourd et un cerveau rempli, qu'il s'endormit.


Tourments.



        Il avait enfin pris conscience. Pris conscience que son existence n'était plus que devenu souffrance. Ce refrain perpétuel ne s'arrêtera jamais. L'homme aux cheveux récemment bleus décida de reprendre son travail. Heureusement, il travaillait à domicile. Il devait rapidement finir une commande qu'une entreprise lui avait donné il y a un mois. En effet, Namjoon est un graphiste indépendant assez doué. Il a réussi à se faire un nom dans ce milieu. Mais évidemment, même l'entreprise devant lui rappeler son amant passé.C'est une entreprise de textile, milieu dans lequel Seokjin était très doué.


        Il en avait vraiment marre de subir tout ça. Pourquoi sa tête ne le laissait pas tranquille ? Après tout, lui n'avait rien fait de mal.Alors pourquoi était-ce lui qui se tourmentait ? Seokjin était-il dans le même état ? Non, il ne le pense pas. Et c'est ça qui le chagrine encore plus. Parce qu'il était sûre, sûre qu'il ne ressentait rien. Il était même probable que Seokjin ai pu sombrer dans l'alcool avec son partenaire Taehyung . En fait, il s'imaginait pleins de scénarios. Et ça l'inquiétait. Ça l'inquiétait vraiment. Namjoon ne pouvait même pas demander conseil à ses parents. Bien sûr, ça aurait été pour une fille, il aurait directement appelé et sa mère l'aurait aidé à surmonter tout cela. Mais depuis son coming-out au lycée, il n'avait plus de parents. Renié. Il était donc bien seul, face à ses choix.


A vrai dire, tout se construisait autour d'une angoisse. L'angoisse de sa fragilité et la peur d'être à nouveau rejeté. Il ne sait même pas s'il pourra encore aimer quelqu'un. L'homme à la vue brouillée ne se reconnaissait plus. Que cela soit dans son travail, dans sa passion, dans ses quelques amis ou dans sa famille. Qu'est-ce qu'il restait de Namjoon ? Il ne savait pas. Il avait envie de supprimer ses fossettes, trait caractéristique de son apparence qui avait fait fondre un certain homme. Namjoon, de nouveau dans un état de faiblesse, attrapa son téléphone et composa un numéro qu'il connaissait par cœur. Il fallait que cela cesse.



N.B : Le petit texte que Namjoon est censé écrire est bien de moi. Je tiens juste à préciser que je n'ai pas la prétention de dire que j'écris bien ce genre de choses, j'aime juste beaucoup le faire.

Nothing lasts forever [Namjin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant