6: "Nous sommes l'opposé"

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J'entend des bruits de pas et instinctivement, je pose ma main sur la table de nuit pour attraper une arme invisible.

Ayant pris l'habitude de laisser mes volets ouverts je peux tout de suite voir cet intrus qui est assis sur l'autre lit, les coudes sur ses jambes, ces dernières étant très largement écartés. Ses deux billes bleues me fixent d'un air moqueur, trop content de m'avoir fait peur.

Je ne dis pas un mot. Lui non plus.

Nous nous fixons tels deux inconnus.

Ses beaux yeux m'enivrent.

J'aimerais l'embrasser.

Au risque de me faire tuer.

Nous ne nous quittons pas des yeux.

Et Personne ne bouge.

J'ai chaud.

Ce qui nous brise c'est une sonnerie.

Une sonnerie de téléphone.

Son téléphone.

Toujours en me fixant, il décroche.

"- Oui ? ... non, non ... ouais peut-être ... ce soir ? ... Ah merde ... demain alors .. okay ... à demain."

Il raccroche et se lève, il s'étire et va voir à la fenêtre.

J'en profite pour me lever, nu. J'emporte les draps avec moi.

Il se retourne à ce moment là et me détail du regard.

Je trottine jusque dans la salle de bain. Là, je m'enferme. Je m'assoie sur le bord de la baignoire et appuie mon front sur mes mains.

Je ne sais toujours pas comment il est rentré dans ma chambre d'hôtel.

Je ne sais pas non plus pourquoi il me regarde comme ça.

Trop de questions.

J'allume l'eau.

Toc, toc, toc

Vanya toque.

Je ne donne aucune réponse et j'entre dans la baignoire.

Je plonge ma tête sous l'eau.

Silence.

J'entend uniquement mon coeur battre.

Ne plus rien entendre me plaît.

Je ne sais pas combien de temps suis-je resté sous l'eau.

Assez de temps pour que quelque chose me chope la nuque et me remonte vers la réalité.

J'attrape cette chose et la repousse, la vue est brouillée par l'eau.

Un mot.

Un seul mot romp cette bataille:

"CALME !"

Je reconnais sa sale voix de petit con de russe et je pense intérieurement à la manière dont je vais le demembrer.
Il appuit sur mes épaules et je coule de nouveau.

Quand il me laisse respirer je peux voir sa gueule de fouine sourire.

Je me sens d'attaque à le noyer jusqu'au moment où je m'aperçois que je suis ... nu ... je cache du plus naturellement possible cette partie plus que gênante (non pas qu'elle soit petite hein mais voilà quoi ...)

Voyant ma manoeuvre, Vania ricane et sort sans gène (Tiens ça m'aurait étonné):

- Nan mais tu sais je m'en fou de ta queue, c'est pas comme si j'étais pd HEIN ! Il insiste bien trop sur le hein.

Ai-Je quelque chose de suspect ? Je bave au sens propre quand je le vois ou quoi ?

Vanya se lève de la cuvette des toilettes et regarde son reflet dans le grand miroir il a tout le loisir de m'observer sortir de la baignoire.

  Il reprend la parole lorsque j'ai finis de mettre le paignoire:

"- Alors comme ça on a des envies suicidaires ?

  - Mais pas du tout j'avais besoin d'être SEUL pas comme maintenant n'est-ce pas ? Comment t'es rentré ?

- C'est pas bien de laisser ces fenêtres ouvertes quand on fume."

  Je baisse la tête, conscient de ma connerie. Je sors de la pièce et pars chercher des vêtements.  Je lui demande perplexe:

"- Oui mais tu viens faire quoi ici ?

- J'avais envie de faire chier quelqu'un et vu que tu nous as quitté comme un mal élevé eh bien me voilà. C'est bizarre je sais mais j'ai toujours aimé regarder les gens dormir, ça rend faible le sommeil et j'aime ça. Et il se trouve que tu as le sommeil lourd pour un militaire !"

Je ne relève pas et progresse dans mon interrogatoire tout en piochant dans mes t-shirts. Un bordeau fera l'affaire:

"- Et pourquoi cette infiltration dans la salle de bain ?

- J'ai entendu Plouf et après plus rien c'est supect quand même."

Ça se la joue sauveur en plus ? Trop chou.

Une fois habillé, je prend mon ordi et regarde pour les hébergements.

Vanya me regarde faire cinq minutes puis sans pression il part fouiller dans le frigo. Tranquillou je le vois se préparer un sandwich, avant d'entamer ce dernier il me regarde et prend deux bières.

C'est avec beaucoup de délicatesse, que la teigne m'a lancé la bière, me la prenant allègrement sur le sommet du crâne, venant ensuite se poser sur le lit voisin. Je sers les dents et ne me plains pas.

De son côté Vania n'a pas bougé du frigo. Il me regarde, il main devant la bouche, donnant un air coupable et désolé.

Je lui lance un regard noir.

Tant mes yeux sont emplis d'une colère noire, lançant des éclairs tant ses yeux sont amusés, brillant d'une joie sans fin.

Nous sommes l'opposé lui et moi.

Pourtant il m'a envoûté de ses yeux bleus et de son caractère mystérieux.

L'a-t-il deviné ?

Le perçoit t-il ?

Sa joie est enivrante. Il me saute dessus en me frottant le cuir chevelu du poing.

"- Eh ouais gamin, moi tu vas voir je vais te soigner et tu vas me dégager ces yeux qui feraient même pas peur à une salade"

Je cris, il me chatouille, je mouline des pieds en espérant le dégager, rien n'y fait. Je perd mon souffle et n'arrive même plus à lui dire d'arrêter tellement je ris.

Au bout d'un moment il arrête, nous sommes à bout de souffle.

Ses yeux pétillent.

Toute colère est retombée.

Son visage est si proche du mien.

Résiste.

Résiste.

Résiste.

  Comme dans tous les films, une sonnerie sépare ce moment qu'on attendait tous.

Deux fois en une journée.

Je suis maudit.

Je décroche à l'appel de ma mère.

☆☆☆

Eh bien eh bien ! Ça s'annonce bien pour les prochains chapitres n'est-ce pas ? 

Un chapitre difficile à écrire sachant que je ne savais pas sur quoi me concentrer.

D'ailleurs ! Je voulais m'excuser pour mon absence prolongée, les vacances, les exams.

As we are [BoyXboy] (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant