X ~ Erza

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    J'avais vraiment froid ! Mais je ne devais pas le montrer, ce ne sera pas ce temps qui gâchera ma sortie avec Jellal !

— Ça va ? Tu as froid ?

    Je le voyais m'observer, inquiet, les bras légèrement ouverts vers moi. Je réfléchis avant de lui répondre, les joues rosies :

— Un peu, oui... Je n'aurais pas dû mettre une tenue si légère...

— Viens là... Crois-moi, cette robe était magnifique...

    Jellal me semblait plus assuré, désormais, bien qu'il rougisse encore un peu. Je me rapprochai timidement, et je souris en sentant ses mains me caresser le dos pour finalement m'enlacer. Je me retrouvai contre son torse chaud et musclé ; je ne pus m'empêcher de l'enlacer à mon tour, les yeux clos. Je me sentais mieux dans ses bras, contre lui... Pas seulement parce qu'il me réchauffait, mais aussi parce que... J'étais bien.

    La lune haute dans le ciel, nous nous mîmes à marcher l'un contre l'autre doucement, savourant ces rares instants passés côte à côte pour nous. Nous parlions peu, préférant sans doute profiter de la présence physique de l'autre... Pour ma part, j'avais posé mon oreille contre son cœur, et je l'écoutais : il battait plutôt vite... comme le mien de toute façon.

    Au bout d'une longue heure de marche où nous avions déambulés dans les rues sans itinéraire, il me demanda timidement :

— Tu veux peut-être rentrer ?

— Pas des moindres, non. Pourquoi ? Tu es pressé ?

— Non, ce n'est pas ça. Tu me sembles fatiguée depuis déjà plusieurs minutes...

— Ah, oui... C'est vrai. Mais je préfère marcher à tes côtés plutôt que de me reposer...

— Tu as eu une longue journée ?

— Quand j'ai reçu ce pigeon, je sortais tout juste d'une mission pendant laquelle j'ai beaucoup utilisé ma magie du chevalier, mon invocation d'armes et ma télékinésie, et ce, successivement. Après, Lucy m'a emmenée faire du shopping ; nous avons fait beaucoup de magasins, je t'avoue que c'était épuisant. Ensuite, je suis allée me préparer, puis je suis partie au rendez-vous... lui racontai-je. Donc oui, longue journée, soupirai-je.

— Si tu ne vas pas bientôt te coucher, tu seras fatiguée, demain...

— Je préfère rester près de toi...

— Je n'ai malheureusement pas de cheval blanc pouvant te ramener...

— Même sans cheval, tu restes mon prince...

    Je le vis sourire doucement, mais surtout rougir ! Il me murmura :

— Et toi ma princesse, même sans couronne...

    Je rougis, baissant ma tête. Il insista :

— Je ne veux pas que tu sois fatiguée par ma faute.

— Bon, très bien.

    Je le conduisis jusqu'à Fairy Hill, l'endroit où je logeais. J'avais pris soin de choisir le chemin le plus long, mais le trajet avait malheureusement été trop court à mon goût.

    Face à face, immobiles, nous restions silencieux. Je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire : allait-il effectuer le premier pas ? Il me semblait que non vu l'hésitation que je pouvais lire au fond de ses yeux émeraude. Pourtant, je réussis à briser le silence d'une plutôt petite voix :

— Tu vas partir, avec ta guilde ?

— Oui... Je ne sais pas quand je reviendrai...

    Je baissai les yeux tristement. Il ajouta alors :

— J'essaierai de revenir bientôt, c'est promis.

— Vraiment ?

— Vraiment.

— Alors je suis rassurée, lui confiai-je en souriant.

— Tant mieux. Et puis, on pourra se parler par pigeon...

— Tu m'écriras d'autres poèmes ? lui demandai-je pour le taquiner, bien que dans le fond, j'étais curieuse de sa réponse.

— Autant que tu en voudras, me sourit-il tendrement en rougissant.

— Tu es adorable, merci...

    Je baissai légèrement la tête, intimidée. Je murmurai :

— Alors... à bientôt.

— O-Oui... à bientôt...

    Je ne savais pas de quelle manière il fallait nous dire au revoir... Je n'en avais pas envie, de toute façon. Je tentai d'éloigner notre séparation :

— Au fait, merci pour la soirée... C'était super... Et ça m'a vraiment fait plaisir...

— Tant mieux dans ce cas...

    Nous nous sourîmes tendrement, et sans le vouloir, je baillai doucement. Il me rappela :

— Va donc te reposer...

— D'accord...

— Passe une bonne nuit, Erza.

— Toi aussi, Jellal.

    Nous nous dévorâmes une dernière fois du regard en rougissant, puis je me retournai lentement vers le portail. Je l'ouvris et commençai à me glisser à l'intérieur, quand il m'attrapa soudainement le bras :

— Attends.

Insomnie d'Amour [Jerza] | TERMINÉE |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant