Chapitre 4:

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Je le regardais travailler dans son bureau. J'étais allongée sur le sofa, et alors que je calmais mes respirations, je pouvais faire semblant de dormir. Quelqu'un entra alors. Même là, il semblait toujours silencieux.

_ Alpha, commença-t-il, puis devant affronter le regard de l'Alpha, il a baissé sa voix.

_ Oui, Drake ?

_ Elle...

_ Elle a toujours peur, et je ne sais pas pourquoi, donc j'espère que tu as des nouvelles.

_ Ils l'ont trouvé peu de temps après le massacre de...

_ Et...

_ Certains de la meute de Dallas pensent qu'elle vient de cette meute.

_ Elle les aurait trahi ?

_ Nous n'en savons rien. Celui qui la connait le mieux, un dénommé Sébastian m'a avoué que la plupart des marques qu'elle a sur les bras étaient déjà présentes avant qu'elle n'arrive chez eux. IL a toujours pensé qu'elle avait été maltraité, mais il ne sait pas par qui.

J'entendis alors quelque chose se briser. Une tasse. Cela ne m'aurait pas réveillé en temps normal. C'était fait silencieusement. De la seule façon qu'un loup-garou peut le faire d'ailleurs.

_ Merci Drake.

Quelques minutes plus tard, je sentis alors sa main passer dans mes cheveux.

_ Je sais que tu ne dors pas, Serena, mais un jour, je saurais pourquoi tu as tant peur de moi, et je t'aiderais, je te le promets.

J'ouvrais les yeux pour voir les siens, d'un gris triste.

_ Je n'aime pas me sentir piégée.

Il se retourna.

_ Tu voudrais que j'y fasse attention, c'est ça ?

_ Non, ce n'est pas ça, c'est que, ... j'ai besoin de savoir que j'ai une porte de sortie, que je peux dire non et qu'on me laissera partir.

_ Serena, tu as été maltraité, n'est-ce pas ?

Je ne répondais rien, mais je savais que mon silence valait une réponse.

_ Ta première meute ?

_ Ce n'est pas ce que tu crois.

J'aurais du rajouter que je le méritais, que j'avais fait quelque chose qui le méritait. Qu'on méritait toujours ce qu'on vivait. Mais pour une raison inconnue, je me tus.

_ Tu sais, ça m'a étonné, mais sur certaines de tes affaires, j'ai senti l'odeur de cette meute, et de ma première âme soeur. Celle qui a été massacré. Tu viens de chez eux, n'est-ce pas ?

_ Oui, je suis née là-bas.

_ Et tu sais ce qui s'est passé ce jour-là ?

_ Non, je n'étais pas...là.

_ Pas là ?

_ Pas vraiment.

_ Serena, je...

_ J'étais inconsciente, répondis-je.

Je me levais et je fermais la porte. Je l'entendis claquer. Les larmes coulaient sur mes joues. Revoir ces gens. Les membres de cette meute. Je les avais tant détesté, et pourtant, ce jour-là. Quand je les avais vu, je n'avais pu ressentir que de la pitié, de la tristesse, du désespoir. Je me sentais presque coupable pour ces personnes qui m'avaient presque toujours maltraités. Je me demandais un peu pourquoi je ressentais tout cela. Je me sentais coupable de ne pas être morte avec eux ce jour-là. Cela faisait des mois que je me demandais pourquoi ces rogues avaient pensé que j'étais morte, pourquoi ils ne m'avaient pas mis sur le tas avec les autres membres de la meute. Je sortais en courant et je me réfugiais dans les arbres. Alors que le soleil se couchait, je m'aperçus que des heures étaient passées, j'avais froid, et j'étais seule. Seule, triste, et ne voulant pas plus que la mort parfois. Peut-être le méritais-je... Peut-être avais-je vraiment mérité d'être traité ainsi... Peut être que je deviendrais comme elle, je ne savais pas...

Apprendre à leur pardonner?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant