J'ai coupé les ponts avec les autres.
Je suis allé à l'Université.
J'ai fait fortune dans l'immobilier.
Interruption impromptue - (« Arrête de raconter des craques. Tes parents étaient pétés d'thunes ! – Ferme-la, Jérém'. »)
Alex était la seule avec qui j'avais gardé un contact. J'aimais Alex.
Notre premier baiser a eu lieu à l'époque du lycée. J'étais le meilleur élève. Le plus populaire. J'avais tout pour moi. Il ne me manquait rien. Sauf peut-être une petite-amie à ma hauteur. Alex ne s'est jamais rabaissée à le devenir. Mais elle répondait favorablement à mes avances. Toutes mes avances. Je me vantais de mes ébats avec les filles alors que je n'en avais encore jamais touché une. D'une certaine façon, j'attendais la bonne. Alex est arrivée. Elle m'a embrassée, en salle de biologie, après un cours. Puis le reste a suivi. Naturellement.
Nous ne sortions pas ensemble. Mais nous nous aimions. Alex me fascinait. Elle était belle. Différente des pimbêches qui me tournaient autour. Alex était Alex. Elle était unique.
Ma fortune a changé nos rapports... J'ai changé. J'ai sombré dans l'alcoolisme. La drogue. Comme toutes les jeunes têtes blondes riches prématurément. Mais Alex n'a pas cessé de venir me voir. Je l'invitais, dans mon building. Elle aimait que nous fassions l'amour sur mon bureau de PDG. Elle aimait être la maîtresse du monde, du haut du cinquante-quatrième étage. Elle aimait observer le ciel et le sol, depuis mon balcon. Elle m'aimait.
Malgré tout.
Malgré mes injures. Malgré mes débordements.
Elle me soutenait dans mes peines. Dans mes joies. Dans mes emmerdes.
Elle m'aimait lorsque j'étais sobre. Elle m'aimait lorsque j'étais saoul.
Alex était l'unique femme que je pouvais aimer. Et qui pouvait m'aimer.