- Chapitre 11

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Voilà déjà une bonne heure, voir plus, que je traverse les rues, à droite, à gauche. Je n'ai même pas pris le temps de regarder les panneaux, mais les lampadaires se font rares, je suis à l'entrée d'une forêt. Je n'hésite pas et me dirige à l'intérieur de celle-ci. Il fait très sombre, je décide d'utiliser la lampe torche de mon portable. Je tapote mes poches avant et arrière, passe ma main dans celle de mon sweat. Finalement je soupire bruyamment quand je me rendis compte que j'avais abandonné mon portable chez moi. Quelle idiote ! Je prends mon courage à deux mains, mets un pied devant l'autre et avance droit devant. Cette fois-ci, il fait noir, seule la lumière de la lune m'éclaire. Il commence à faire froid, mais je m'ordonne de continuer jusqu'à une nouvelle ville. Je regarde attentivement là où je marche pour ne pas tomber.

Après plusieurs mètres parcourue, je lève la tête et aperçois un bâtiment illuminé. Je trottine dans l'espoir d'y arriver plus vite, je manque de tomber trois ou quatre fois mais me rattrape à chaque fois. Finalement j'atteins enfin ce bâtiment qui, de plus près, ressemble à un motel, lugubre, glauque, sinistre... Typiquement un motel abandonné, enfin dû moins ce que je pensais. Je m'approche de l'accueil et aperçois une silhouette. Une femme se tenait là, elle fume. Ses cheveux sont teints en rose, ses yeux sont entourés de crayon noir gras, et son style est plutôt gothique je dirai. Je m'approche d'elle avec un peu d'hésitation et lui adresse la parole :

- Euh... Bonsoir ...

- Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Me balance-t-elle.

- Je voudrai une chambre, pour... 1 personne.

- Pour combien de nuit ?

- Je... Je ne sais pas trop...

- Mmh... Ça fera 50 euros.

- 50 ?! Je n'ai que 20 sur moi !

- Débrouille toi alors.

Je ne peux m'empêcher de souffler bruyamment. Comment ose-t-elle demander si cher pour un taudis pareil ! Je me gratte la tête et me demande sérieusement où je vais bien pouvoir passer la nuit... Je fais demi-tour mais la fille aux cheveux roses m'appelle. Je retourne la voir, elle me pose des questions sur moi, bien entendu je lui baratine une histoire comme quoi je me suis enfui d'un foyer. Ça l'a fait rire et accepte les 20 euros finalement. Elle me tend la clé de la chambre 256. Cette chambre se situe au deuxième étage. Je monte les escaliers qui grincent énormément. Moi qui voulais être discrète, c'est complètement raté. Dans le couloir, je rencontre trois gars bourrés qui tentent un rapproche inutile car je ne m'arrête pas et trace ma route. Après être passé devant beaucoup beaucoup de portes, je trouve enfin la chambre 256. J'ouvre celle-ci et, sans surprise, une odeur de renfermé embaume mes narines, je ne vous parle même pas de ma grimace. Je prends quelques minutes pour ouvrir mes yeux, inspirer à fond et rentrer dans cette chambre. La moquette au sol est rempli de tâche, il y a seulement de vieux meubles pour décorer la pièce et la salle de bain, je n'y mets pas les pieds. Je pose mon sac près du lit une place, les draps sont troués et jaunis... Je souffle et me demande vraiment ce que je fais ici. Je m'approche du petit miroir sur l'un des murs de la pièce et me regarde, les marques bleus autour de mon cou et mon visage sont encore biens prononcés, je n'ose pas me regarder plus longtemps. Je commence à dépoussiérer mon lit, mais des voix en face de ma chambre me perturbent. Des personnes toquent à la porte, je ne réponds pas mais ils savent très bien que je suis à l'intérieur. Ce sont sûrement les garçons complétement bourrés qui étaient dans le couloir. Ils frappent de plus en plus fort, et gueulent encore plus. Un frisson me parcourt le corps, j'essaye de garder mon sang froid, mais c'est assez dur maintenant que je réalise que je suis dans un motel horrible, sans pouvoir contacter qui que ce soit. J'ai l'impression que la porte va se casser en deux. Je suis pétrifiée au centre de la chambre. Je ferme les yeux et supplie aussi fort que possible que tout ça s'arrête.

- Half BadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant