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Un cri de femme, un cri horrible. Nous avons tous levé les yeux, mais avec la seule lumière qui était le flash du téléphone de Léo, impossible de voir quoi que ce soit. J'ai donc demandé à mon ami d'éclairer un endroit où j'avais cru entendre du bruit. Il s'exécuta et nous vîmes une femme, ensanglantée, étalée dans la forêt qui entourait la maison, elle avait le visage déchiqueté, on aurait dit qu'on lui avait infligé une.. Torture ?

Elle avait l'air presque inconsciente.

Max et Jane s'approchèrent, ça nous étonnait, ils sont habituellement les plus peureux, mais comme ils travaillent tout deux dans le domaine de la médecine, peut être qu'ils savent quoi faire.

– Madame ? Dit Max.

Elle n'a évidement pas répondu, et il s'approcha davantage et cette fois, elle ouvrit brusquement un œil, qui semblait être le seul qu'elle avait. Avec la lumière qui était visiblement trop forte, elle eu un mouvement de recul. Malgré sa faiblesse, elle avait l'air de s'en sortir.

– Vous allez bien ? Demanda-t-il.

-–Madame, écoutez nous, je suis infirmière, on ne vous veut aucun mal, essayez de vous lever. S'interposa Jane.

Elle hurla comme une bête sauvage. Jane sursauta et se réfugia derrière Max, qui était sur ses gardes. Clara me prit la main et la serra très fort. Je lui ai chuchoté que ça allait aller.

J'entendis un bruit. Je me suis retourné après avoir pris la seule lumière que nous avions, et ai aperçu Jake frapper à la vitre de la voiture. Je me suis donc approchée pour lui ouvrir la portière et il courut avant même que je n'ouvre la bouche.

Quand je suis revenu auprès des autres, la jeune femme s'était en allée.

– Où est elle ? Demandai-je.

– Quand tu es parti, elle s'est enfuie en murmurant des trucs incompréhensibles. Me répondit Max.

– Vous n'avez pas tenté de la rattraper ?

– Mais Aaron, que voulais-tu qu'on fasse d'elle ? Intervint bizarrement Jake.

– Elle aurait pu nous être utile pour cette maison, pour avoir des réponses sur Raquël ; vu le bordel étrange qu'elle nous a fait tout à l'heure !

Je me passais les mains anxieusement sur le visage en tournant en rond.

– Calme toi mec. Qu'est ce qu'on en savait ? Demanda Léo, d'un air prétentieux, comme il sait si bien faire.

– Vous êtes vraiment tous des cons. Dis-je, en rogne.

– Et, ça va bébé, calme toi. Comment on aurait pu savoir ? Tu aurais dû nous le dire. Dit Clara en me touchant délicatement le torse.

Je l'ai violemment détachée de moi, et visiblement ça ne lui a pas plu du tout.

– C'est à cause de Jake qui.. !

Je me suis arrêté sèchement en raison du rapprochement de la sortie étrange de Jake ainsi que l'apparition de la jeune femme.

Auraient-ils un lien ?

Je me suis donc tourné vers le concerné et lui ai fait signe de s'approcher.

– Qu'est ce qu'il y a ? Dit-il d'un air parfaitement innocent.

– Dis moi.. Pourquoi tu as voulu sortir de la voiture ?

– Je mourrais de chaud, là dedans. Répondit-il sûr de lui.

– Comme par hasard.. Murmurai-je de manière à ce que ça soit inaudible.

Il avait sûrement entendu et se mit sur ses gardes, Max l'interpela en le voyant cruellement se triturer les doigts.

– Jake, tu te sens bien ?

– Très bien Max, pourquoi ?

– Pour rien, ça va.

Un tas de questions me survolaient l'esprit.

Pourquoi est-il si bizarre depuis qu'il a "accidentellement" assassiné Raquël ?

Pourquoi agit-il comme s'il était anxieux ?

Comment se fait-il qu'il soit sorti de la voiture, pile à ce moment là ?

Pourquoi je me pose toutes ces questions ?

Pourquoi est ce que je ne comprends plus ?

Pourquoi est ce que je n'arrive plus à entendre ma conscience ?

L'image de mon père me parut clairement à l'esprit. Ces images défilaient continuellement devant mes yeux. Je ne voyais rien d'autre que ce moment.

Ma tête tourne. Mon cerveau bourdonne. Aucuns de mes membres ne répondent.

Pourquoi ?

Pourquoi ?

Pourquoi ?

Le cri de ma mère horrifiant me sidéra les tympans. Celui qu'elle use chaque jour où elle cri le nom de mon père. Dereck.

Stop !

Arrêtez !

Pourquoi ?

Pourquoi ?

Pourquoi ?

Qu'est ce qu'il m'arrive ?

Des chuchotements. Un craquement. Un bruit sourd incroyablement lent. Du vent.

Un mal de tête insupportable me prit de court, ma boîte crânienne risquait de se consumer si l'on n'y remédiait pas. J'avais l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur. Mon dos n'est devenu autre qu'un nid à douleur.

Une douleur atroce me vint au bas du ventre, entre les jambes.

Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je sentais une odeur de sang frais, avec pénibilité je tentais d'ouvrir mes paupières, je finis par réussir et j'essayais de bouger mes membres.

J'étais sur un sol humide. Du goudron. Je pus apercevoir des visages se penchant au dessus du mien. Des bruits de fond m'interpelèrent et d'un coup d'un seul, je me suis redressé.

Mauvaise idée, je me suis recouché aussitôt, m'étant levé trop rapidement ma tête était vraiment trop secoué.

J'arrivais à distinguer peu à peu les voix. Clara.. Max..

– Aaron ! T'es.. Réveillé ?

– Eh banane, lève toi.

– Hm.. Je gémis quelque chose d'incompréhensible.

– Il respire ! Hurla Léo. »

La seule chose dont je me rappelais était ce rêve.

Ce rêve que je fais depuis trois ans déjà. Ce rêve qui fait de moi un monstre sans cœur. Ce rêve qui fait de moi ce que je suis. Ce rêve qui me rappelle à quel point je ne suis que malheur. Ce rêve qui dans mes peurs me plonge. Ce rêve qui me rappelle ma mère, l'horrible trahison qu'elle a fait à mon père. Ce rêve qui me ronge.

Ce rêve qui ne cesse de me hanter depuis que j'ai tiré.

Il m'a forcé, j'y étais obligé.

Un léger secouement au niveau de mon épaule me fit revenir à la réalité. J'essayais avec difficulté de cligner des yeux afin d'y voir plus clair. Après une dizaine de battements de cils, je pu apercevoir la bande. Tous étaient là sauf Jake.

Jake.

Je pu entendre Clara dire qu'elle était rassurée et contente de voir que je me réveillais enfin.

Je réussis à me remettre sur pieds, et à m'étirer.

Seulement, une chose me provoqua un haussement de sourcil et une grimace. Une tâche de sang recouvrait la totalité de mon entre-jambe et j'avais presque oublié la douleur qui s'y propageait. L'odeur de sang frais provenait alors de là. Il fallait que j'aille voir la raison pour laquelle mon pubis me faisait mal.

THE HOUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant