Je sonnais une première fois ; pas de réponse. Mon cœur battait de plus en plus vite dans ma poitrine et à contre-cœur, je rappuyais sur la sonnette. J'entendis un bruit, puis plus rien. Je m'emballais, je sentais des gouttes de sueur longer ma nuque. Au moment où je comptais frapper à la porte, elle s'ouvrit brutalement et me fit lâcher un léger cri de surprise. La mère de Raquël.
« – Oh, Léo ! Quel plaisir de te revoir ! Entre vite.
– Oh, hum.. Madame, moi c'est Aaron.
Le fait qu'elle ne se soit pas inquiétée pour sa fille me perturbait affreusement.
Elle rigola avant de se frotter l'arrière du crâne, et me laissa entrer en refermant la porte derrière elle. Elle se dirigea vers le bar et servit un verre de limonade. Elle se dépêcha de me l'apporter et m'invita à m'asseoir sur le sofa. Je me suis exécuté, et elle retourna dans la cuisine pour y prendre quelques biscuits. Après avoir prit une gorgée de ce breuvage, je me rendis compte à quel point j'avais faim et soif, toute cette histoire m'avait fait oublier que mon estomac criait famine.
Je pus apercevoir la petite Éloïse s'approcher de moi en se frottant les yeux, elle était sûrement entrain de dormir avant mon arrivée. Une once de tristesse traversa mes yeux ; Raquël était la plus jeune d'entre nous, d'où l'âge si jeune de sa sœur qui devait avoir six ans. Du haut de ses dix-neuf ans il fallait que ça soit à elle qu'on retire la vie, elle vivait sa vie paisiblement avec ses parents. Raquël était une jeune fille forte et un peu rebelle dans l'âme, on l'avait rencontré lors d'une soirée il y a maintenant cinq ans, elle est la plus récente à être arrivée dans notre bande.
– Mon grand, tu vas bien ? Me demanda la jeune femme.
– O-oui oui Madame. Dis-je en ravalant ma tristesse.
– Appelle moi Mireille. Dit-elle en souriant tendrement.
– Très bien.
J'essayais tant bien que mal de répondre à son sourire. Je ne savais absolument pas comment je pouvais lui annoncer la mort de sa fille.
– Et donc, que me vaut cette visite ?
– Oh hm.. C'est possible qu'Éloïse s'en aille quelques instants ?
– Éloïse, vas jouer avec Gary dans ta chambre.
Elle hocha la tête et s'en alla en trottinant jusqu'aux escaliers. Une fois qu'elle fut en haut, je pris la parole.
– Madame.. Je lui pris ses mains,
– Je.. Ce qu'il faut savoir c'est que malgré tout il faut vivre, la vie continue et.. On ne peut pas faire autrement.
Elle arqua un sourcil.
– Où tu veux en venir ?
– Raquël est décédée.
Et merde.
Elle me fixa pendant une dizaine de secondes et sourit bizarrement avant de commencer à rire, un rire légèrement hystérique.
– Non, ce n'est pas vrai, Raquël est chez sa grand-mère. Dit-elle entre deux rires.
– Sa.. Grand-mère ?
– Hier, dans la soirée elle m'a envoyé un message me disant qu'elle passait la nuit chez ma mère.
– Pardon ?
– Je ne vais pas répéter, je pense que tu as très bien entendu.
– Son corps est dans la voiture.
– C'est pas possible.. Aaron, tu es entrain de m'annoncer la mort de ma fille ?
Elle commençait à pleurer.
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THE HOUSE
Korku« The House », était le nom de la maison individuelle qui se trouvait à l'autre bout de la ville, seule, dans l'obscurité. Certains disaient qu'elle était hantée, d'autres inventèrent qu'elle était simplement abandonnée. Seulement, était-ce la réali...