Chapitre 4

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Le Tueur des Alpes - un jour plus tôt

Les voix dans sa tête ne cessaient de le torturer et de le bouffer de l'intérieur. Il tira fortement sur ses cheveux bruns cachés sous sa jaquette noire et se rua le front de coups de poings pour faire cesser toute cette torture.

"Arrêtez"

La puissance de son cri fût atténuée par les grands et hauts arbres de la forêt. Plusieurs oiseaux s'envolèrent après le cri strident que le Tueur des Alpes avait lâché. Personne d'autre n'y était, les jeunes ne voulaient que s'y aventurer la nuit sachant que le tueur ne faisait jamais rien durant la journée, et il y a toujours plus d'adrénaline dans l'obscurité de la nuit.

L'homme marchait sans vraiment savoir vers où il allait, toujours suivit de ces multiples et horribles voix dans sa tête, lui ordonnant de tuer. Leur soif de sang ne s'arrêtait jamais, et au contraire, ne faisait que s'amplifier.

Il entendit alors le bruit apaisant du courant d'eau, se mêlant aux sifflements des différents oiseaux présents dans la Forêt de la mort. Il ouvrit alors les yeux, qui jusque là étaient à peine entrouverts. Il se rendit compte qu'il se trouvait sur le pont du suicide. C'était un contraste frappant, le décor était paisible, tandis que lui n'était que totalement dérangé psychiquement.

Le tueur leur chuchotait d'arrêter, il le leur criait même quand elles se faisaient trop présentes comme à ce moment là. Sa soif de sang et de tuer ne faisaient que d'augmenter plus les minutes passaient et son auto-contrôle ne faisait que de baisser jusqu'à ce qu'il se retrouve prisonnier de lui-même.

Durant les dernières 5 minutes qui avaient passé et pendant lesquelles il avait tenté de se calmer ; il se retrouva devant une porte en métal lui semblant étrangement familière. Il l'ouvrit alors, ne ressentant aucun danger apparent. Et alors, la scène se passant devant lui déclencha l'envie soudaine qui le hantait, aidée par les voix dans sa tête.

Deux gamins qui ne devaient pas avoir plus de dix-huit ans se trouvaient au sol. Devant lui, la fille était en larmes et le garçon, quant à lui, tremblait et serrait les dents pour supporter la douleur sur ses poignets en sang dû à la corde serrée autour de ces-derniers.

- Relâchez-nous.

Le garçon demandait, ou plutôt suppliait le Tueur. Ses paroles ne lui faisaient ni chaud ni froid, il était maintenant insensible aux demandes désespérées. Les pleurs de la fille en fond ne faisaient que d'augmenter la rage et l'envie de torture du Tueur des Alpes. Il s'approcha dangereusement d'elle. Une fois devant la jeune fille. Il sortit son couteau suisse de la poche arrière de son vieux pantalon avant de lui ordonner fermement d'ouvrir la bouche. Elle pinça ses lèvres entre elles, l'empêchant d'ouvrir la bouche et le fixait, les yeux rougis par les pleurs incessants.

Il lui plantait le petit couteau dans l'épaule et la jeune fille lâchait un cri strident de douleur ce qui permis a l'homme sans cœur de lui prendre la langue d'un geste ferme et de la couper en un mouvement. Il rangeait le petit organe dégoulinant de liquide rouge vif dans sa poche et se mit entre les deux jeunes avant de prendre la parole.

- Je ne tue jamais la journée, mais cela ne veut pas dire que je suis obligé de vous regarder vous morfondre.

Un sourire sadique vint se poser sur son visage et il s'accroupit pour être à la taille de deux jeunes séquestrés et portés disparus. Il se releva après les avoir longuement fixé et sortit de la pièce les laissant alors seuls à nouveau, la fille en train d'agoniser au sol. Il revint a peine une minute plus tard et posa plusieurs bouts de bois, de différents formes et tailles, au sol.

Il prit un briquet et de la poudre inflammable qu'il saupoudrait sur le bois.

- Celui qui pose ses mains sur le feu et les laisse le temps nécessaire pour avoir une bonne brûlure de troisième degré peut partir, sans aucun soucis.

Ils le regardaient incrédules, il ne pouvait être sérieux, il fallait être vraiment dérangé pour proposer ça calmement comme l'on propose un dîner. Quand la jeune fille, le sang sortant de sa bouche, posa déterminé sa main sur le feu, le jeune garçon, qui était un parfaitement inconnu pour elle se relava du mieux qu'il pouvait pour l'empêcher de le faire.

- Ne fais pas ça ! C'est ce qu'il veut, c'est exactement ce qu'il veut Kiara !

Mais elle ne l'écouta pas, elle ne ressentait même plus aucune douleur physique tellement elle était détruite psychologiquement. Elle ne pouvait que pleurer, elle ne pouvait protester, elle ne pouvait crier. Elle voulait seulement partir de cet enfer et se faire soigner, autant au niveau physique que mental. Le tueur s'approcha de Freddie et le repoussa par terre, les mains de Kiara était en feu, et à ce moment là, tandis que le Tueur des Alpes était occupé avec Freddie, elle vit la porte entrouverte et se rua vers celle-ci.

Une fois dehors, elle courrait sans s'arrêter, elle entendait des cris de rage et de dispute derrière elle tandis qu'elle courrait sans se soucier d'autre chose que elle même, et soudain, un coup de feu retentit.

Les voix dans la tête du tueur était plus fortes et plus énervées que jamais et alors il le fit, il tua Freddie Saltzman le plus rapidement possible pour éviter que ce-dernier s'échappe aussi, avant de partir à la recherche de Kiara dans l'énorme Forêt des Morts.

Le Tueur Des Alpes avait cassé sa tradition de tuer la journée, pour faire de Freddie Saltzman sa nouvelle victime.

Under the bridgeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant