La neige avait recommencé à tomber lorsque Peter quitta enfin la maison. La vieille dame était restée calme tout le long et avait prit soin de lui. Entre les cookies, les brownies et le gâteau au citron, il était satisfait.
Malgré son envie d'être chouchouté un peu plus longtemps, il devait rentrer chez lui. Il devait retourner auprès de sa mère malade. La tumeur s'était développée. Une opération était devenue nécessaire à sa survie.
Le chemin n'était pas bien long. Quelques minutes lui suffiraient pour rentrer avant la tombée de la nuit. Mais sa curiosité le poussait à faire un détour, de passer par la forêt. Ce qu'il fit.
Lentement mais sûrement, il se dirigea vers le lieu tant redouté. La température était encore descendue de quelques degrés depuis le matin. S'il restait toute la nuit dehors, il prendrait le risque de faire une hypothermie. Et quand un tueur en série se promenait la dehors, on ne pouvait prendre aucun risque.
Le tueur des Alpes semblait agir tôt le matin ou tard la nuit, jamais en journée. Vingts meurtres lui étaient attribués jusqu'à maintenant. Seulement deux victimes sur les vingts en tous pouvaient encore être en vie. Seul un pouce et une langue avaient été retrouvés, pas le reste des corps. Leur familles respectives préparaient déjà les funérailles. Il ne restait aucun espoir les concernant, pensa Peter.
Une étrange sensation le prit lorsqu'il s'arrêta devant le pont du suicide. Il se sentait comme observé. Le vent sifflant entre les branches des arbres était le seul bruit qui lui tenait compagnie. Si le tueur était là, même en criant, personne ne lui viendrait en aide. Peter serait à sa merci.
Quelques instants passèrent mais la sensation ne le quittait pas. Peter ne savait pas vraiment ce qu'il était venu faire sur le pont. Il allait rebrousser chemin lorsqu'un scintillement retint son attention.
S'avançant lentement vers celui-ci il ne lui fallut pas beaucoup de temps avant de trouver la source. Un téléphone était entrain de vibrer au pied d'un arbre. Quelqu'un appelait du téléphone de Kiara, une des disparues.
Rangeant soigneusement le téléphone dans la poche de son pantalon, il reprit son chemin vers sa maison. La nuit commençait à tomber et Peter ne pouvait nier avoir peur du tueur. Ce téléphone était un indice important concernant la suite de l'enquête. Peut-être que les analyses lui permettront de relever des empreintes digitales.
La forêt semblait se réveiller lorsque le soleil disparue dans la beauté de la nuit. La lune se tenait haute dans le ciel le fixant marcher. Elle voyait tous. Chaque mouvement, chaque inspiration et expiration, on ne pouvait rien lui cacher.
Peter courrait pour sortir de cet endroit maudit, il devenait paranoïaque. Peut-être était-ce le nucléaire qui faisait peu à peu effet sur lui ou encore le fait qu'il était terrorisé.
Mais Peter réussi à rentrer sein et sauf chez lui. Rien ne vint l'embêter en chemin. Maintenant qu'il était en sécurité, il pouvait enfin souffler. Ou du moins c'est ce qu'il crû.
En ouvrant la porte d'entrée, il vit une tête masculine dépasser du canapé se trouvant au salon. Personne d'autres que lui et sa mère n'habitait dans cette maison. Se dirigeant sans un bruit vers le salon, il attrapa au passage une batte de Baseball.
- Tu sais je t'entends.
L'homme se retourna tout en se relevant. Il haussa un de ses sourcils parfaitement épilé en voyant la batte que Peter tenait fermement en ses mains près à le dégommer.
- Pas très social à ce que je vois.
L'inconnu prit le cadre qui se trouvait à ses côtés pour se défendre. Peter posa sa batte à côté de lui et regarda cet homme amusé.
- Un cadre ? Contre une batte ?
Il se retenait de rigoler mais les coins de ses lèvres commencèrent à remonter pour former un sourire. L'homme haussa les épaules avant de prendre la parole :
- C'est en métal.
- Un cadre !
Peter ne se retint plus et laissa échapper un rire avant d'esquiver tous juste à temps le projectile qui lui arrivait dessus. Le coussin retomba au sol dans un bruit sourd.
- C'est un cadre en métal !
Il laissa échapper encore un rire avant de lui poser la question qui le tracassait :
- Qui es-tu ?
- Benjamin Johnson. Le frère de Kiara, une des disparues. Ceux sur qui tu enquêtes.
Ben s'assit de nouveau sur le fauteuil dos à Peter. Il croisa ses jambes sur la table avant de sourire malicieusement.
- Cher ami, ou devrais-je dire associé. Pourquoi ne me ferais-tu pas visiter ton si joli village ?
Peter ne dit rien. Il était encore debout devant l'entrée du salon, le choc de la nouvelle refusant de passer. Un associé, on lui avait foutu un associer. Il se mit a regretter de ne pas avoir croisé le Tueur des Alpes dans la forêt lors de son retour. Ben se gavait de chips comme un porc, le regard fixé sur Peter. Il lâcha un rot et rigola se sentant fier de lui.
Ça va être une longue soirée, pensa Peter avant de s'avachir dans le canapé.
- Oops !
Peter tourna la tête vers Benjamin qui avait la poignée de la baie vitrée dans sa main et un sourire au coin. Une longue soirée, oui, ça allait être une très longue soirée même.
VOUS LISEZ
Under the bridge
Misteri / ThrillerQuand un pont que les habitants appelaient le pont du suicide frappe une fois encore. Qui réussira à résoudre son mystère ? Collaboration entre @mana_sana et @faabulouis.