Chapitre 10 :

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Harry gémit doucement et guida ses hanches de ses mains pour le plaquer contre sa queue durcie.
  - Louis ? 
  Le corps en feu, il se cambra vers lui. Il se sentait chez lui, dans cette grotte, en cet instant, tant ses pulsions primitives étaient dignes de Neandertal.
  Il voulait, il prenait.
  - Quoi ? bredouilla-t-il, rejetant la tête en arrière tandis qu'Harry déposait de petits baisers le long de son cou.
  - Tu te rends compte que tu n'as pas les idées claires ?
  - Je m'en moque.
  De sa langue, Harry se mit à tracer un sillon brûlant sur sa clavicule.
  - Je ne voudrais pas que tu retrouves tes esprits pour découvrir un point créatif où enfoncer ce pieu dont tu ne cesses de me menacer, dit-il d'une voix rauque.
  Pour toute réponse, il s'inclina en arrière pour ôter sa chemise qu'il jeta de côté.
  - Je me suis déjà fait à l'idée que j'avais complétement perdu la raison. Un peu plus de folie, ce n'est rien.
  Le grognement d'Harry résonna dans la grotte sombre. Ses yeux d'argent envoyèrent des éclairs tandis qu'il prenait ses tétons dans ses mains.
  - Une bonne folie, j'espère, marmonna-t-il, distrait, en effleurant ses tétons de ses pouces.
  - Oui, répondit-il avec un frisson d'excitation.
  Harry se pencha pour prendre un téton entre ses lèvres.
  - Et une meilleure folie ?
  Louis ferma les yeux face à l'onde de plaisir fulgurant qui le transperça.
  - Oh...Oui...
  - Oh...Bon Dieu...
  Sans cesser de titiller son tétons de sa langue, Harry s'attaqua avec habilité au bouton de son jean et, avec l'aide du jeune homme, il le dénuda totalement avant de le reprendre sur ses genoux. Le serrant contre lui, il l'embrassa avec l'avidité du désespoir.
  - Cela fait si longtemps que j'en rêve, mon amour. J'ai besoin de savoir que ce n'est pas qu'un fantasme.
  - Je ne suis pas un fantasme, lui assura-t-il.
  Il se mit à rire doucement et glissa les mains dans son dos, vers ses hanches.
  - C'est une question de point de vue.
  - Harry...
  - Je pourrais me noyer dans ta chaleur.
  - Je crois que tu aurais plus chaud si tu enlevais certains de ces vêtements,suggéra-t-il, audacieux. 
  - Bien plus.
  De ses mains tremblantes, il l'aida à éliminer les dernières barrières qui se dressaient entre eux.
  Louis retint son souffle en découvrant son membre en érection, puis une sourde envie naquit dans son bas-ventre. Il voulait prendre son temps pour le séduire, en faire une torture exquise, mais la pensée de le sentir enfoui au plus profond de lui faillit l'emporter sur sa détermination et le faire s'unir à lui dans un élan de désir primitif.
  Se méprenant manifestement sur son hésitation. Harry lui caressa la joue.
  - T'es sûr d'en avoir envie, Louis ?
  - Oui, énonça-t-il d'une voix brisée, en luttant pour maîtriser son désir torride. Pour l'heure, c'est bien la seule chose dont je sois sûr.
  Harry l'observa un long moment, puis il prit son visage entre ses mains. Il l'attira à lui pour l'embrasser avec une tendresse infinie. Louis se lova contre lui. Il n'avait pas exagéré. En cet instant, rien ne lui semblait plus important que d'être dans les bras de ce vampire.
 Fort d'une assurance qui, d'ordinaire, lui faisait défaut, Louis caressa son torse musclé. Il avait la peau lisse comme de la soie, invitant à un contact plus intime.
  Sans réfléchir, il lui effleura ses épaules de ses lèvres, enivré par la force érotique qui se propageait dans ses veines.
  - Mon héros, murmura Louis en poursuivant ses caresses assurées. Ça te plait ?
  - Oui, gémit-t-il en le prenant par les hanches, tout en s'efforçant de maîtriser son désir grandissant.
  - Et ça ? chuchota-t-il en s'aventurant plus bas.
  - Oh oui...
  - Et ça ?
  - Louis !
  Il s'étrangla lorsqu'il atteignit les muscles bandés de son bas ventre.
  - Oui, Harry ?
  - Continue comme ça, et cela restera un fantasme pour l'un de nous... dit-il entre ses dents serrées.
  Louis émit un petit rire rauque en remontant le long de son torse, frottant délibérément son corps contre le sien. 
  Les nerfs à fleur de peau, il était si sensible qu'il en avait presque mal.
  - Je cherche simplement à te convaincre que je ne suis pas un rêve.
  Sans prévenir, il le fit remonter sur ses cuisses. Le souffle coupé, il sentit son membre durci se nicher contre son entrée.
  Il remua, puis l'onde de chaleur qui enflait dans son ventre explosa lorsqu'il sentit la pointe de son sexe s'insinuer légèrement en lui. Mais au lieu de le pénétrer complètement il le saisit par les hanches et riva sur lui un regard brûlant.
  - Tu n'as fait que confirmer que c'est un fantasme, murmura-t-il.
  - Tu as besoin d'une preuve ? demanda Louis, taquin.
  - Ah non, c'est mon tour de t'embrasser, répondit Harry en l'attirant vers ses lèvres avides. Et j'ai envie de t'embrasser partout.
  D'un geste lent, calculé, Harry s'empara de ses lèvres, puis il dévora son visage tout en lui caressant le cou. Louis enfonça les doigts dans ses épaules tandis qu'il le soulevait. Il prit un téton durci entre ses lèvres. Il émit un petit cri tandis qu'Harry suçait et aspirer. Il rejeta la tête en arrière en sentant le plaisir qui se propageait en lui. Harry porta son attention sur son autre téton pour faire monter son désir encore et encore, jusqu'à un pic enfiévré.
  Il voulait le sentir en lui.
  Sentir la vigueur de son sexe en érection le mener vers l'extase.
  Mais alors qu'il tentait de s'unir à lui, Harry semblait déterminé à le hisser de plus en plus haut. Il se retrouva debout, les jambes tremblantes, tandis qu'Harry titillait de ses lèvres les muscles contractés et sa chair frémissante de son ventre. Il gémit de protestation, mais quand Harry s'aventura plus bas, il rouvrit vivement les yeux. La bouche d'Harry s'était posée sur son sexe moite et chaud de désir.
  Il lutta un instant pour ne pas chanceler, tandis qu'Harry entreprenait de le caresser de sa langue.
  Il y avait quelque chose de totalement décadent à se tenir ainsi debout-au-dessus de lui tandis qu'il l'emmenait vers le point de non-retour.
  Puis ses sensations prirent le dessus. Fermant les yeux, il le laissa le satisfaire.
  Avec soin particulièrement émoustillant, il chercha le centre de son plaisir en le maintenant par les hanches. Louis serra les dents tandis qu'il le caressait de sa langue experte, si concentré sur le ravissement qu'il était en train de lui faire découvrir qu'il en était presque trop tard quand il s'écarta brutalement de on contact ensorcelant.
  - Non, Harry..., souffla-t-il.
  Comme s'il avait deviné qu'il voulait le sentir en lui au moment de l'orgasme, il le plaça à genoux de façon à pouvoir le pénétrer doucement.
  Louis soupira de soulagement en le faisant s'enfoncer de plus en plus profondément, sachant que rien n'avait jamais été aussi bon que de l'avoir en lui.
  Pendant un moment, il se contenta de savourer cette sensation de plénitude, mais comme Harry restait étrangement immobile, Louis ouvrit les paupières à contrecœur pour poser sur lui un regard troublé.
  - Harry ?
  - C'est toi qui as commencé à me séduire, Louis, dit-il d'une voix rauque. Tu n'as qu'à finir.
  Avec un sourire charmeur, Louis plaça les mains sur son torse et se lit à onduler les hanches de haut en bas.
  Harry gémit, les doigts crispés sur ses hanches.
  - Seigneur, tu vas me tuer... Une fois de plus.
  Louis poursuivit ses mouvement sensuels, leur donnant plus d'amplitude. Harry se cambra, les traits crispés de plaisir.
  Enivré, Louis esquissa un sourire satisfait. Il l'avait à sa merci, et cette pensée le ravissait.
  En cet instant, il lui appartenait. Et ils étaient si intimement liés qu'ils ne formaient plus qu'un.
  Une seule âme, qu'il en possède une ou non.
  Un seul cœur, battant ou non.
  Un seul corps.
  De ses ondulations sensuelles, il les tourmenta tous deux jusqu'aux limites de la folie, refusant d'accélérer le rythme lorsqu'Harry lui implora dans un souffle.
  Ce n'est que lorsque Louis s'aperçut que ses muscles se contractaient, le menant inévitablement vers l'explosion libératoire, que Louis accepta de s'abandonner à ses exigences saccadées et le laissa le saisir par les hanches pour aller et venir en lui à coups de reins puissants.
  Harry poussa un cri de bonheur au moment précis où Louis était secoué de spasmes de plaisir.
  L'espace d'un instant intemporel, Louis flotta dans une béatitude absolue, empalé sur sa chair dur puis, avec un gémissement, il s'écroula contre lui, épuisé.
  L'intensité de son propre plaisir avait ébranlé le jeune homme. Mais il était aussi étrangement rassuré de sentir Harry l'enlacer et le maintenir contre corps ferme.
  Il avait l'impression d'avoir été jeté du sommet d'un gratte-ciel pour découvrir qu'il se trouvait à l'abri, dans les bras d'Harry.
  Percevant sans doute ses émotions chaotiques, Harry caressa doucement ses cheveux en désordre et déposa un baiser réconfortant sur son front.
  - Tout va bien , Louis ?
  Il se lova contre lui.
  - Mieux que bien.
  - Et tu ne songes pas à m'empaler ?
  - Pas pour l'instant.
  - Tant mieux. (Il rit doucement et lui effleura la tempe de ses lèvres.) Au contraire de la plupart des vampires, j'aime assouvir mes désirs sans douleur, sans effusion de sang, et sans la menace imminente d'un coup de pieu.
  Il rejeta doucement la tête en arrière pour croiser son regard lumineux.
  - Et Sasha ?
  Harry esquissa un sourire satisfait.
  - Je t'ai dit que tu n'avait pas à être jaloux, mon doux. J'ai tourné la page sur Sasha dès que tu t'es présenté sur le seuil de Selena.
  Malgré l'inquiétude qui lui faisait froncer les sourcils, il sentit son cœur s'emballer.
  - Je ne le crois pas, dit-il.
  Harry arqua les sourcils, rehaussant sa beauté irréelle. Hors de la grotte, les premières lueurs de l'aube teintaient le ciel de rose, dissipant les ténèbres.
  - Que j'ai tourné la page sur Sasha ?
  - Que tu m'aies ne serait-ce que remarqué, quand je suis arrivé chez Selena,précisa-t-il sèchement. Du bout des doigts, il dessinait des motifs sur la peau nue de son dos. Ses traits s'adoucirent, tant il était amusé. 
  - Oh mais je t'ai remarqué ! Comment ne pas te remarquer ? (Il esquissa un rictus chargé d'un soupçon d'autodérision.) Dès ton arrivée, ta satanée pureté m'a tourmenté. Elle me hantait au point que je ne pouvais la chasser de mes pensées. J'ai su que tu serais mien avant même de connaître ton nom.
  Louis poussa un rire étouffé face à cet arrogance outrancière.
  - Tu es vraiment imbu de toi-même!
  Il haussa les épaules.
  - Certaines choses sont inéluctables.
  Louis réfléchit un instant. Il n'était pas du genre à philosopher. En réalité, il n'était pas certain de connaître la définition du mot philosophie. Mais les notions d'inéluctabilité, de destin, de providence ne faisaient pas partie de son vocabulaire.
  - Rien n'est inéluctable, affirma Louis.
  - Pourquoi dis-tu cela ? demanda-t-il plus curieux qu'offensé.
  - Si le destin était écrit, je serais une pute alcoolique qui ferait le trottoir pour une bouteille de whisky bon marché.
  Il s'exprimait d'un ton léger, mais Harry se crispa à ces mots, enfonçant les doigts dans sa chair. 
  - Ne dis pas cela, répondit-il d'une voix rauque.
  Il s'écarta pour l'observer, la mine grave.
  - Pourquoi pas ? C'est la vérité. Mes parents étaient tous les deux alcooliques. ils n'étaient même pas dignes d'avoir un chien, alors d'élever six enfants... Mon père s'exprimait à coups de poing. Il nous a rendu un fier service le jour où il a oublié de rentrer à la maison, après une cuite. Et ma mère ne quittait son lit que pour acheter une autre bouteille de whisky. Mes sœurs sont partis à la première occasion, et je suis resté seul pour voir ma mère mourir. Quelle aurait dû être ma destiné, d'après toi ? 
  Harry le serra fort contre lui et posa le menton sur sa tête.
  - Le destin n'a rien à voir avec l'endroit d'où l'on vient ou les parents que l'on a eus, affirma-t-il avec conviction. Le destin, il vient du cœur et de l'âme. Tu ne peux être qu'une personne extraordinaire, Louis.
  Blotti contre lui, il se sentait extraordinaire, en effet. Il n'était plus le petit garçon négligé qui errait dans les rues parce qu'il avait peur de rentrer à la maison. Ou l'adolescent qui gardait ses distances car il ne voulait pas que les autres connaissent la vérité sur sa famille. Ni même l'homme laborieux, qui vieillissait trop vite, et qui peinait rien que pour avoir un toit sur la tête.
  Il était audacieux, téméraire, même. L'amant d'un vampire. L'homme qui portait en lui le destin du monde.
  Un sourire las naquit sur ses lèvres.
  Le monde était mal parti, si il représentait son meilleur espoir...
  - Extraordinaire, je ne sais pas..., murmura-t-il, mais je suis épuisé.
  - Dans ce cas, dors, dit Harry en l'embrassant. Je te promets de veiller sur toi.
  Les paupières lourdes, Louis ferma les yeux.
  Il aurait dû faire des projets, envisager les possibilités qui s'offraient à lui. Ou même retourner chez les sorcières pour chercher un indice sur l'endroit où elles avaient pu se réfugier.
  Qui savait ce qui la menaçait, désormais ?
  Pour l'heure, toutefois, il préférait le rôle de Scarlett O'Hara à celui de Lara Croft.
  Il aurait bien le temps de réfléchir à tout cela...demain.
 
 
  Harry était un cynique patenté.
  Comment pouvait-il en être autrement ?
  Il était immortel. Il avait tout fait, tout vu, tout connu.
  Et plus d'une fois, en général.
  Plus rien ne pouvait le surprendre.
  Plus rien à part l'homme blotti dans ses bras.
  Bon sang, il était déjà impressionné par son courage peu commun et époustouflé par sa saisissante beauté. Mais qu'il s'offre à lui avec un abandon si exquis, si total...
  Cela suffirait à abasourdi même la créature de la nuit la plus blasée.
  Un sourire désabusé naquit sur ses lèvres. Il caressa doucement ses cheveux. Il n'avait pas coutume de tenir ainsi un homme endormit dans ses bras pendant des heures. Les vampires ne faisaient pas ce genre de choses. Par nature, ils étaient solitaires. Et même quand ils étaient ensemble, ils ne recherchaient pas l'intimité ou la tendresse. La passion, c'était bien joli, mais une fois assouvi, il n'y avait aucune raison de s'attarder.
  Seuls les humains ressentaient le besoin de cacher leurs instincts bestiaux sous une façade affective.
  Peut-être les vampires n'étaient-ils pas aussi sages qu'ils l'avaient toujours pensé, concéda-t-il, contrit.
  Sensible au moindre mouvement de Louis, Harry le vit battre des paupières et ouvrir enfin ses yeux bleus.
  - Harry ? murmura-t-il.
  Machinalement, il le serra plus fort.
  - Je suis là, mon amour.
  - Tu n'as pas dormi ?
  - Je n'ai pas vraiment besoin de sommeil, tu sais.
  - A propos de besoins, il faut que je sorte un instant.
  Avec une moue gêné, Louis quitta son étreinte et enfila ses vêtement épars. Harry se leva à son tour en observant ses moindres gestes d'un œil inquiet.
  - Tu ne t'éloignes pas trop, n'est-ce pas ? demanda-t-il tandis qu'il gagnait l'entrée de la grotte.
  - Ne t'en fais pas, répondit-il en lui lançant un regard plein d'ironie.
  Il aurait pu économiser sa salive, reconnut Harry en le regardant s'éloigner. Bien sûr, qu'il allait s'en faire ! Il maudit le soleil qui tardait tant à se coucher, ce qui lui interdisait d'emboîter le pas au jeune homme.
  S'il se passait quoi que ce soit, il ne pourrait rien faire pour lui venir en aide.
  Il se mit à arpenter la grotte pendant quelques secondes, puis il passa les doigts dans ses cheveux emmêlés pour les nouer en catogan. Encore trois minutes d'écoulées. Il se remit à marcher de long en large, encore et encore.
  Dix minutes plus tard, il envisageait sérieusement de sortir de la grotte pour s'assurer que Louis était toujours en vie. Par chance, le bruit de ses pas lui épargna une mort prématurée due au soleil couchant.  Il s'approcha de l'entrée au maximum et barra la route au jeune homme qui se précipita comme un boulet de canon dans ses bras.
  En le sentant trembler contre lui, il fronça les sourcils.
  - Louis ? Quelque chose ne va pas ?
  Il pencha la tête en arrière les yeux écarquillés.
  - Je ne sais pas...J'ai vu...des ombres, dehors.
  Harry se crispa. Comment protéger Louis alors qu'ils étaient pratiquement pris au piège dans cette grotte ? Bon sang, il ne pensait pas qu'on les retrouverait si vite...
  - Des ombres ?
  - Non, enfin, pas tout à fait, répondit-il en secouant la tête d'un air frustré. C'étaient plutôt des machins argentés.
  Harry fronça les sourcils.
  - Comment ça, des machins ? Sois plus précis, mon amour !
  Il se retourna et désigna l'entrée de la grotte.
  - Là-bas !
  Harry s'approcha dangereusement des derniers rayons de soleil et observa les arbres alentours. Toute tension s'envola quand il aperçut les silhouettes minces qui filaient dans l'ombre.
  - Ah !
  - De quoi s'agit-il ?
  - Je suppose que tu appellerais ça des faes.
  Il le rejoignit sans se rendre compte que sa douce chaleur enveloppait Harry, éveillant en lui une série de réactions délicieuses.
  - Des faes ?
  - Techniquement, ce sont des démons, murmura-t-il, distrait.
  - Génial...
  Il observa son expression tendue.
  - Ne t'inquiète pas. Ils sont très gentils et timides. C'est pourquoi ils préfèrent les lieux isolés.
  Il cherchait à le rassurer, mais le jeune homme porta les mains à ses tempes.
  - C'est de la folie.
  - Quoi ?
  Louis poussa un long soupir.
  - Jusqu'à avant-hier, les démons n'étaient rien de plus que des personnages de film d'horreur de série B. Et voilà que j'en croise à tous les cons de rue. Ils ne peuvent pas être apparus comme par enchantement.
  - Non.
  Avec un sourire triste, Harry le prit dans ses bras et lui caressa son dos.
  - Ils sont toujours été là. Depuis bien plus longtemps que les humains.
  - Alors pourquoi je n'en ai jamais vu avant ?
  - Parce que tu n'avais pas le même regard.
  - Comment ? demanda-t-il. (Il cligna des yeux puis comprit soudainement.) Ah, tu parles du Phénix !
  - Oui, dit-il sans cesser de lui caresser le dos.
  Il ne se faisait guère d'illusions : ce n'était plus pour le rassurer.
  - La plupart des mortels préfèrent ne voir que ce qu'ils ont envie de voir. De plus, la plupart des démons possèdent la capacité de rester cachés.
  - Même les vampires ?
  - Quand nous le choisissons.
  Entendant un léger bourdonnement, Harry fit pivoter Louis vers l'entrée de la grotte, les bras autour de sa taille.
  - Regarde !
  - Quoi ?
  - La danse, murmura-t-il à son oreille.
  Pendant un moment, il ne vit rien, puis, au moment où il commençait à s'impatienter, le soleil passa derrière les arbres. Dans le jour qui tombait, les silhouettes argentées se mirent à luire d'une couleur luminescente.
  Dans un scintillement écarlate, émeraude et or, les faes virevoltaient et sautillaient, créant de leur facéties un éblouissant spectacle de couleurs.
  - Mon Dieu, souffla Louis. C'est magnifique !
  - Tu sembles étonné.
  - C'est que je ne m'attendais pas...
  Les mots moururent sur ses lèvres, il venait de se rendre compte qu'il allait révéler les préjugés instinctifs qu'il avait contre les démons. Un rictus sans humour déforma les lèvres d'Harry. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Il était encore sous le choc des événements récents, et les démons qu'il avait rencontrés, jusqu'alors, n'inspiraient pas vraiment des sentiments chaleureux.
  - A trouver de la beauté chez les démons ? demanda-t-il d'un ton froid.
  Il se retourna lentement et le surprit en se blottissant contre lui avec un sourire.
  - En fait, je savais déjà que certains démons étaient d'une beauté incroyable,dit-il. (Son regard s'assombrit, puis il se mit à le caresser d'une façon qu'Harry appréciait beaucoup.) Et terriblement sexy, aussi.
  Il gémit d'un plaisir intense.
  - Tu joues avec le feu, mon amour.
  - C'est avec le feu que je joue ? plaisanta-t-il.
  - Seigneur, je savais que tu serais dangereux, quand tu te lâcherais enfin,dit-il d'une voix rauque.
  Il le souleva dans ses bras et le porta au fond de la grotte.

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