Harry émergea de derrière son arbre, un sourire au coin des lèvres. Il connaissait ce ton grincheux : il signifiait que Louis était au courant de son entrevue imprévue avec le magicien noir et qu'il était mécontent de lui.
- Bien joué, mon amour. Ce crétin réfléchira à deux fois avant de s'en prendre à toi, maintenant.
Il s'approcha de lui, les mains sur les hanches.
- Pourquoi tu ne m'as pas aidé?
- Tu avais besoin de mon aide ?
Il hésita brièvement. Son caractère indépendant lui interdisait d'admettre qu'il avait besoin de quiconque.
Enfin, il haussa les épaules.
- Ça ne te ressemble pas vraiment de rester en retrait pour me regarder me bastonner.
Harry parut étonné par cette expression.
- Bastonner?
- Combattre les méchants!
Il le prit pas les bras et l'attira contre lui pour humer son parfum chaud. Un parfum auquel se mêlait désormais l'odeur de son propre sang. A cette pensée, il sentit une onde de satisfaction virile le parcourir.
- Tu semblais te débrouiller à merveille.
Il le foudroya du regard.
- Bon, qu'est-ce qui se passe?
- Rien.
- Je te sentais derrière l'arbre, et je sais que tu mourais d'envie de tuer ce type. Qu'est-ce qui t'en a empêché?
Il lissa une mèche de ses cheveux.
- Je voulais m'assurer que tu n'hésiterais pas à te battre.
- Nom de Dieu! s'insurgea-t-il, je suis en guerre depuis deux jours entier. Pourquoi est-ce que je me mettrais à hésiter maintenant?
- Tu as combattu des démons et des zombies, mais pas des humains. Dans ton esprit, cela fait une différence, précisa-t-il. Je voulais savoir si tu pouvais surmonter ta crainte de faire du mal à autrui.
- Ah...
Il rougit.
Harry effleura ses lèvres d'une caresse.
- Tu vas bien? s'enquit-il.
- Aussi bien que possible, répondit-il avec un sourire triste.
- Pas de regrets?
Il prit le temps de scruter la rue déserte.
- En fait...non. C'est peut-être horrible de ma part, mais c'est bon de savoir que je n'ai pas cédé à la panique au moment crucial.
Il le serra plus fort contre lui. Il fallait qu'il en fasse l'expérience lui-même pour découvrir l'ampleur de son pouvoir. Mais pour Harry cela avait été un enfer de rester là sans rien faire.
Il préférerait prendre un coup de pieu plutôt que de revivre une telle expérience.
- Tu es un homme puissant, et ça me plaît, dit-il en l'embrassant sur la tempe. C'est sexy.
- Il y a quelque chose que tu ne trouves pas sexy?
- Qu'est-ce que tu veux, les vampires sont insatiables!
Harry le prit par les hanches quand Louis le repoussa soudain, les mains sur son torse.
- Attends.
- Pourquoi?
- Tu n'arriveras pas à détourner mon attention.
Il se mit à lui mordiller le lobe de l'oreille.
- Cela pourrait être amusant...
Louis réprima un frisson et recula, la mine grave, les bras croisés.
- Non. Tu m'as menti.
Même si cela l'attristait, Harry dut reconnaître que Louis ne se laisserait pas infléchir. Il brûlait du besoin de lui en faire baver. Quel dommage! Toute menace immédiate étant écartée, il connaissait des moyens plus agréables de passer le temps.
- Tu es un peu dure, protesta-t-il sans conviction.
- Tu m'as dit que tu allais laisser une fausse piste et traquer ce démon, dit-il en martelant le torse d'Harry d'un index rageur. Tu n'as pas précisé que tu comptais jouer à qui pisse le plus loin avec ce maudit magicien.
- Il va nous pourrir la vie jusqu'à ce que nous soyons débarrassés de lui. J'en ai assez de toujours surveiller mes arrières.
- Tu as...
- Non, répondit Harry d'un air dégoûté.
Il s'était préparé à l'affrontement, mais il n'avait pas prévu que cet enfoiré allait utilisé ses pouvoirs pour lui échapper.
- Ce lâche s'est enfui au lieu de se battre comme un homme.
Louis continua à pointer son index sur lui.
- Il ne s'est pas enfui tout de suite. Je sais que vous vous êtes battu.
- Ce n'était pas une bagarre, ni même une échauffourée, répondit-il en tendant les bras. Regarde-moi! Pas une égratignure.
- J'ai bu ton sang, reprit-il, sceptique. Je sais qu'il y a eu un affrontement.
Harry pinça les lèvres.
- Disons que c'était un désaccord mineur.
- Harry...
Il le prit par le menton.
- Louis, j'ai trouvé le magicien, nous avons échangé quelques menaces. J'avais mis le grappin dessus, mais comme un imbécile, je l'ai laissé s'échapper. Rien de plus.
- Tu as de la chance qu'il ait disparu. Je t'ai prévenu. Tu sais ce qui t'arrivera si tu es blessé.
Harry sourit en contemplant ses lèvres. Il en avait assez des reproches. Le temps était venu de passer à des activités plus intéressantes.
Devait-il le prendre dans ses bras et l'embrasser pour apaiser sa colère? Il eut soudain le tournis, ses canines s'allongèrent et ses mains formèrent des griffent. Il avait senti la présence d'un vampire dans les environs et ne voulait prendre aucun risque.
Comme un signal, Zayn sortit de l'ombre, les bras croisés. Même pour Harry, il était terriblement menaçant, avec sa carrure imposante, tout de noir vêtu, ses cheveux noir tirés en arrière et noués par une lourde pince en argent.Un prédateur ancestral qui n'hésiterait pas à tuer.
Son sourire moqueur familier apparut au coin de ses lèvres.
- Vraiment, Harry, je pensais que tu serais dans les sorcières jusqu'au cou, à l'heure qu'il est. Et voilà que tu joues avec ton nouveau jouet.
- Qu'est-ce que tu fais là? demanda Harry, intrigué.
- Je suivais la piste de ton magicien.
- Trop tard, dit Harry en foudroyant du regard le domaine sombre de Selena. Il a déjà fait son entrée en grande pompe.
- Et maintenant?
- Il a fait sa sortie en grande pompe. Il a fait appel au Prince.
Zayn haussa les épaules.
- Ce n'est qu'une question de temps.
- Il est vraiment pénible.
- Comme tous les magiciens, non?
- J'ai réussi à le blesser, dit Harry. Tu devrais pouvoir suivre la trace de son sang.
Le silence s'installa. Zayn lança un regard de biais vers Louis, qui ne disait rien.
- Tu n'es pas pressé de te débarrasser de moi, n'est-ce pas, Harry?
Bien sûr qu'il l'était. Il était suffisamment possessif pour ne pas apprécier la façon dont Zayn observait le jeune homme.
- J'ai ma propre piste à suivre.
Comme s'il sentait le malaise d'Harry, Zayn s'approcha de Louis et lui effleura les cheveux du bout d'une caresse.
- Et d'autres petits jeux, n'est-ce pas?
Zayn s'immobilisa et se mit à renifler le cou du jeune homme, avant de saisir son bras pour le lever.
- Qu'est-ce que c'est que ça?
Louis n'aimait pas qu'on le manipule de la sorte. Il tenta de se dégager de son emprise.
- Hé! Qu'est-ce que vous faites?
Zayn posa un regard perçant sur Harry.
- Tu l'as revendiqué comme tiens? Eh bien! Toutes mes félicitations!
Remarquant enfin ce qui avait attiré l'attention sur lui, Louis observa les volutes ouvragées tatouées sur la face interne de son avant-bras.
- Bordel de Dieu! Qu'est-ce que c'est que ça?
Zayn émit un petit ricanement.
- Il n'est pas au courant? demanda-t-il.
Louis le foudroya du regard.
- Harry?
Harry eut envie de nouer Zayn autour d'un tronc d'arbre en faisant de lui un joli petit nœud.
- Je t'ai dit que, si tu prenais mon sang, nous serions unis à jamais,rappela-t-il au jeune homme.
Il ne parut pas apaisé pour autant.
- Tu ne m'as pas dit que j'allais ressembler à une motarde surgie de l'enfer. Cela va s'effacer?
- Non.
- Qu'est-ce que cela signifie?
Harry ouvrit la bouche, mais Zayn fut plus rapide.
- Que vous êtes marqué au fer rouge. Aucun autre vampire ne peut vous posséder, désormais.
Harry ferma les yeux, prêt à encaisser la réaction de Louis, qui prit une profonde inspiration.
Il n'y connaissait peut-être pas grand chose aux hommes humains, mais il détesterait être considérés comme des objets, des possessions.
- Marqué? Tu m'as marqué au fer rouge?
- Pour l'éternité, précisa Zayn d'une voix suave.
Harry émit un grondement sourd.
- Tu ne me rends pas service, là, Zayn, maugréa-t-il.
Celui-ci afficha un air innocent.
- Ah! Tu voulais que je lui mente? Il fallait me faire un signe!
- Va-t'en, rétorqua-t-il d'un ton menaçant. Va tuer un magicien.
Zayn afficha soudain une expression grave et posa une main sur l'épaule d'Harry.
- Sois prudent. Le Prince fait appel à ses larbins. La ville grouille de démons. Et la plupart son furieux.
Harry fit un signe de tête et regarda Zayn s'éloigner dans la pénombre. Quand ils furent seuls, il risqua une approche et prit doucement la main de Louis.
- Cela ne te fera pas mal, promit-il en effleura le tatouage.
Le démon qui sommeillait en lui se mit à hurler de triomphe en voyant ce symbole de propriété, mais il fut assez avisé pour conserver une expression de compassion.
- C'est...comme une alliance. Un gage de mon amour pour toi.
- Une alliance, on peut l'enlever. Moi, je suis marqué à jamais.
Harry n'avait pas besoin d'avoir le sang de Louis en lui pour sentir la nervosité qui raidissait son corps. Il fronça les sourcils.
- Louis? Le problème, ce n'est pas cette marque, n'est-ce pas?
Le châtain frémit et se força à croiser son regard.
- Cela ne semblait pas réel, jusqu'à maintenant. Ça fait peur...
- Moi, je te fais peur?
- Non, bien sûr que non. Mais je n'avais jamais songé à passer ma vie avec quelqu'un. En voyant le couple que formaient mes parents...
Harry saisit enfin ce qui le rendait si nerveux. Il le prit par les épaules et l'attira contre lui.
Pourvu que le père de Louis grille en enfer...
- Nous ne sommes pas comme tes parents, murmura-t-il. Jamais ne ne pourrai te faire du mal. Jamais.
Louis posa la tête sur son torse.
- Je ne sais pas comment on fait, pour être un compagnon. J'ai toujours été seul.
- Et c'est ce que tu veux? Être seul?
Il ressentit le frisson qui parcourut le châtain.
- Non. Mais et si je te décevais?
Harry l'embrassa sur le front.
- Tu m'aimes?
- Oui, je t'aime.
- C'est tout ce qui compte.
Louis s'écarta de lui, le visage blême, au clair de lune.
- Et si cela ne suffisait pas? demanda-t-il.
Il le prit par la nuque.
- Cette marque n'est pas une condamnation à perpétuité, Louis. Rien ne t'empêche de partir, si tu le souhaites.
- Et toi? insista-t-il. Que signifie cette marque à tes yeux?
Il hésita un instant, avant d'avouer la vérité.
- Tu es mon compagnon. Il n'y aura plus jamais personne d'autre dans ma vie.
Ces douces paroles le prirent au dépourvu. Il sentit la tension s'atténuer et put lire de la tristesse dans son regard.
- Je suis désolé. Je ne sais pas ce qui me prend, déclara-t-il en enroulant les bras autour de sa propre taille. Je ne suis pas du genre hystérique, en général.
Harry savoura la chaleur qui s'insinuait en lui. Comment et pourquoi avait-il laissé cet homme devenir une partie si essentielle sa vie? S'il lui arrivait le moindre mal, il n'y survivrait pas.
- Je ne vois pas vraiment où est le problème, railla-t-il en enfouissant les doigts dans les cheveux de Louis tandis qu'un désir familier s'emparait de son corps. Ce n'est pas comme si tu hébergeais un esprit indésirable, ou si tu étais traqué par des démons, ou encore si tu avais failli être sacrifié par un magicien noir...
Louis rit malgré lui et se blottit contre lui.
- Je crois que c'est le tatouage qui m'a un peu troublé.
- Pas l'idée d'être mon compagnon?
Une lueur amusée bienvenue apparut dans le regard de Louis.
- Ça dépend.
- Ça dépend de quoi ?
- Un compagnon, ce n'est pas la même chose qu'un époux, si ?
- Quelle importance? demanda-t-il en haussant les épaules.
- Mais si c'était important! Je n'ai pas l'intention de passer le reste de mes jours à être une sorte de domestique gratuit.
Louis, son domestique?
Il ravala un rire incrédule.
- Ne t'en fais pas, mon amour. Je ne suis pas très exigeant, lui assura-t-il d'un air innocent. Quand tu auras fini d'astiquer les sols et de faire la lessive, tu me serviras du sang devant la télé. Ensuite, tu auras tout ton temps pour repriser mes chaussettes.
Louis lui décrocha un coup de coude dans les côtes.
- Repriser? Je préfère aiguiser mes pieux!
Avec un rire, il tapota le bout de son nez.
- Cela fait des siècles que je me débrouille tout seul, mon amour. Et pour être franc, si je voulais une bonniche, j'aurais pu asservir n'importe quel humain.
- Asservir?
- C'est un don que possèdent les vampires.
- Tu m'as déjà asservi? s'enquit-il, intrigué.
- Jamais, répondit-il en traçant le contour de ses lèvres du bout des doigts.
- Pourquoi pas?
- Parce que tu me plaisais, dit-il simplement.
- Je te plaisais? répéta-t-il, abasourdi.
- J'aimais ton innocence, ton honnêteté, ton refus de te complaire dans le malheur malgré l'adversité et, bien sûr... (Il lui adressa un sourire sensuel.) Ce corps superbe ne gâche rien. Je ne voulais pas que tu deviennes un courtisan stupide. C'est toi que je voulais.
- Oh. (Il prit une profonde inspiration.) Tu ne cesses de me surprendre.
- Comment ça?
- Quand nous nous sommes rencontrés, je m'attendais à ce que tu sois arrogant, dangereux et sexy.
- Tout est vrai, sexy surtout.
- Je ne m'attendais pas à ta gentillesse.
Harry l'observa, abasourdi. Sa gentillesse? Jamais on ne l'avait taxé de gentillesse. Et pour cause...
Jusqu'à ce que les sorcières le capturent, il était un prédateur qui se jetait sur quiconque était assez stupide pour croiser son chemin. Mais même après avoir été soumis, il était un guerrier redoutable capable de tuer sans pitié.
Avec Louis, il avait découvert des émotions plus douces dont il ne se serait jamais cru capable.
- Avant toi, je ne l'étais pas.
Ils restèrent enlacés dans le noir, savourant le plaisir simple d'être ensemble.
Enfin, Louis s'écarta avec grimace.
- Tu veux repartir à la recherche des sorcières?
- Ce que je veux c'est sentir ton corps nu et moite sous le mien, murmura-t-il.
Il lui donna un coup de coude.
- Je veux peut-être me retrouver nu et moite sur le tien.
- Seigneur! souffla Harry, dont le sexe durcit aussitôt. Tu cherches à me tuer?
- Je te croyais immortel.
- Même les immortels ne peuvent pas supporter une telle torture, dit-il en lui volant un baiser brûlant. Partons avant que j'oublie ce que je suis censé faire.
Distrait, Louis laissa Harry l'entraîner vers le manoir. Une partie de lui-même lui intimait de rester sur ses gardes. Il devait se préparer à tout, des zombies aux chiens de l'enfer, en passant par les magiciens qui risquaient de surgir des buissons. Bon sang, au point où il en était, il ne s'étonnerait même pas si un lutin apparaissait devant lui pour danser une gigue.
Cela dit, son instinct de survie ne pouvait rivaliser avec d'étranges tatouages qui brillaient d'un éclat écarlate au clair de lune.
Compagnon...Nom de Dieu!
Soudain, Harry s'arrêta à l'ombre du manoir. Il se tourna vers lui, un sourie satisfait sur les lèvres, ce qui était suspect.
- Arrête de te gratter, mon amour. Tu vas avoir la peau irritée.
- Il est bizarre, dit-il en levant le bras. Comment suis-je censé me montrer en public avec ça?
- Personne ne le remarquera, assura-t-il, encore plus content de lui.
Il agita le bras sous ses yeux.
- Tu plaisantes? On dirait que je me suis pinté à la téquila et que je me suis retrouvé à Shanghai!
- Il n'est visible que des démons.
- Ah, dit-il en baissant le bras. C'est vrai?
- Absolument.
- Alors pourquoi je le vois?
Il le regarda droit dans les yeux.
- Parce que tu es spécial.
De façon ridicule, il mit un moment à comprendre.
- Génial. D'abord, mes yeux deviennent bleus, et maintenant j'ai le bras rouge. Mon corps va subir d'autres transformations dont tu devrais m'avertir? Je vais me retrouver avec une corne? La langue fourchue? Des sabots aux pieds?
Il haussa les épaules et le prit par le bras pour l'entraîner dans la maison, vers l'escalier de service.
- Eh bien, il va effectivement te pousser une queue, mais une fois que tu seras habituée à son frétillement, tu ne t'apercevras même plus qu'elle est là.
Il lui tambourina le bras.
- Tu as de la chance d'être déjà mort.
- Et toi, tu es déjà un époux autoritaires, rétorqua-t-il avec un sourire.
Louis pinça les lèvres. Seigneur, comme il était beau. Et intelligent, et fort, et tendre, et...parfait.
Une vague de chaleur envahit le jeune homme, qui se ressaisit vite pour penser à des questions plus immédiates.
- Pourquoi on retourne à l'étage?
- Nous ne pouvons pas laisser traîner les grimoires ici. C'est trop dangereux.
- Sans blague.
Il frémit en pensant à l'étrange magie qui s'était emparé de lui tandis qu'il lisait ce sort. Il n'avait aucune envie de réitérer l'expérience.
- D'après toi, que faisais Selena de ces livres?
Il s'arrêta sur le palier pour se tourner vers le jeune homme.
- Telle est la question, justement, dit-il.
- Nous devrions peut-être faire le point sur ce que nous savons.
- Faire le point? répéta-t-il avec l'esquisse d'un sourire. D'où tu sors ça ?New York, Police judiciaire? Les Experts? Monk?
- Agatha Christie.
- Ah...
- Ça pourrait être utile, dit-il en s'appuyant contre le mur. (La fatigue commençait à se faire sentir, après ces journées frénétiques.) En tout cas, cela ne nous ferait pas de mal.
- C'est vrai, reconnut-il. Par où on commence?
Louis n'en revenait pas. Il était toujours étonné de voir combien Harry était disposé à l'écouter. Personne n'avait accordé autant d'importance à ses opinions.
- Par Selena, je suppose, répondit-il, hésitant. Tu as dis qu'elle avait un comportement bizarre avant...l'explosion. Personnellement, j'ai cru qu'elle était folle.
Les sourcils froncés, Harry fouilla ses souvenirs.
- Elle était plus mystérieuse que d'habitude. Elle sortait du manoir sans moi, puis s'enfermait dans sa suite pendant des heures.
- Tu crois qu'elle rendait visite aux sorcières?
- Oui.
- Ce sont elles qui lui ont remis les grimoires?
- Je le pense.
Se mordant les lèvres, Louis tenta de trouver une logique dans tous ces évènements étranges.
- Sur quel genre de sort pouvait-elle travailler? Avait-elle peur de quelque chose?
Le vampire l'observa furtivement.
- Sur le moment, je m'en moquais. J'avais des questions plus... intrigantes à régler.
La vague de chaleur revint de plus belle.
Bon sang, il ne devait pas se laisser distraire.
- Et maintenant? demanda-t-il, la mine grave.
- Il est possible que les sorcières aient croisé le magicien et ses disciples,répondit Harry. Si elles ont senti son pouvoir, elles ont peut-êtres pris des mesures pour se protéger.
- C'est logique. (Il hésita, conscient de la frustration qui le rongeait.) Tu ne crois pas que ce soit la réponse, n'est-ce pas? reprit-il.
Harry le dévisagea longuement.
- Te donner mon sang était dangereux.
- Dis-moi ce qui te tourmente.
- Si elles se souciaient du magicien, dit-il, agité, elles n'auraient pas ressenti le besoin de me le cacher. Au contraire, on m'aurait chargé de gérer cette menace.
- Et?
- Et le sort que tu récitais était manifestement destiné à nuire aux démons, et non pas aux humains.
Louis posa une main sur le bras de Harry. Il lui avait parlé du démon masculin qui l'avait agressé, mais il avait oublié de lui avouer la douleur tenace qui l'avait transpercé quelques instants avant que le sort soit interrompu.
- Peut-être pas.
- Que veux-tu dire?
- Au beau milieu du sort, j'ai ressenti...une douleur .
Harry fronça les sourcils et lui caressa le visage comme pour s'assurer qu'il n'était pas blessé.
- Quel genre de douleur?
Le châtain grimaça.
- Comme si on m'enfonçait un tisonnier brûlant dans le corps.
- Le Phénix?
Il fouilla sa mémoire, mais haussa les épaules.
- Je ne sais pas. J'ai ressenti cette douleur, puis le démon m'a frappé par-derrière avant de disparaître.
La frustration d'Harry était montée d'un cran. Il se mit à faire les cent pas sur le palier.
- Tout ça n'a pas de sens.
- Après les évènements de ces derniers jours, il faut que tu t'expliques mieux que ça, dit Louis, désabusé.
- Nous ne savons toujours pas ce que les sorcières mijotaient, qui a tué Selena ou ce que ce maudit magicien a à voir là-dedans.
- Tu es en train de dire qu'on ne sait rien.
Son grognement lui donna la chair de poule.
- Il existe un lien, répondit-il. Il suffit de le trouver.
Il le prit par la main et l'entraîna dans le couloir.
- Il faut à tout prix retrouver ces foutues sorcières, conclut-il.
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Les Gardiens De L'éternité
FanficLa tentation est éternelle... Louis Tomlinson était loin d'imaginer que travailler pour cette femme mystérieuse pourrait faire basculer sa vie. La mort de cette dernière va plonger Louis dans un monde de danger et de ténèbres, car il est subitement...