Chapitre 2 : Poudlard

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Le voyage se terminait dans le silence. Les deux jeunes gens n'avaient pas échangé un seul mot pendant tout le trajet et Hazel ne pouvait s'empêcher d'en éprouver une certaine honte. Elle savait qu'elle aurait dû consoler son nouvel ami, qu'elle aurait dû s'asseoir à ses cotés et le prendre dans ses bras tout en lui murmurant des paroles réconfortantes. C'est ce qu'aurait fait n'importe quel ami digne de ce nom. Mais l'altercation avec sa sœur l'avait comme anesthésiée. La petite fille se sentait fatiguée, comme vidée de ses forces et infiniment triste. Sa famille avait toujours tenue une place importante dans son cœur et elle détestait se disputer avec un de ses proches, fut-il cette bornée de Maëlle. Hazel savait qu'elle avait eu raison de défendre Aiden. Ce dernier n'avait aucunement mérité le comportement de sa grande sœur qu'elle avait trouvé profondément cruel. Elle détestait les injustices et les préjugés et s'en prendre ainsi au petit garçon lui avait paru totalement injustifié. Il n'avait absolument rien fait ! Mais malgré cela, Hazel ne pouvait empêcher une certaine tristesse de s'installer dans son cœur. Se disputer avec sa sœur qui, malgré son mauvais caractère, avait toujours été là pour elle, l'avait toujours écoutée et soutenue, la blessait profondément et la mettait mal à l'aise. Elle n'aimait pas cette situation et espérait que celle-ci prenne fin rapidement, même si, à l'entente des dernières paroles de Maëlle, il y avait peu d'espoir ...

« Maëlle est quand même une suiveuse ... , pensa tristement Hazel. Si tout le monde se met à te détester parce que tu restes avec le fils d'un dangereux criminel, ne compte pas sur elle pour t'aider à se sortir de ce pétrin, même si tu es sa petite sœur. Instinct de survie oblige. Il vaut mieux suivre la meute que de voyager seul. Tout le monde sait ça ... »

Avec un profond soupir plein de tristesse et de résignation, la petite fille tourna son regard vers son camarade endormi sur le sol du compartiment. Son visage était pâle et ses sourcils froncés, comme si sa colère et sa déception l'avaient suivi dans son sommeil. Hazel ne put s'empêcher de lui trouver un côté vulnérable et fragile, ce qui ne fit que renforcer sa tristesse. Elle ne pouvait décemment pas laisser le jeune garçon seul : si son intuition était bonne, il se ferait manger dès les premières secondes. Et puis, qui pouvait résister à des moqueries et des insultes sans l'aide d'une personne extérieure ? Personne. Et d'après les dires de Maëlle, Aiden allait y avoir droit ... sans ménagement. Hazel se devait donc de rester avec le garçon. Pour le soutenir et l'aider à résister. Voire même à répliquer. Cependant, elle savait pertinemment que si elle agissait ainsi, Maëlle ne lui pardonnerait pas. Et que diraient ses parents si elle traînait avec le fils de Sirius Black ? Ne seraient-ils pas inquiets ? Ne la réprimanderaient-ils pas ?

« Par le caleçon de Pinocchio, Hazel !, se réprimanda-t-elle intérieurement. Depuis quand te préoccupes-tu de ce que peuvent bien penser ou dire les autres ? Tu as toujours fait ce que tu pensais être juste et c'est aussi ce que papa et maman te disent tout le temps. D'agir non en fonction des autres mais en fonction de ta volonté. Alors tu te ressaisis, tu arrêtes de te lamenter et tu restes avec Aiden parce que c'est ce que tu souhaites. Qu'importe les conséquences. De toute façon, rappelles toi de ce que papa t'a dit avant de partir : même si tu agis correctement, il y aura du monde pour te critiquer. »

« Si on m'avait dit que ça allait être aussi compliqué ... », murmura Hazel dans un soupir.

Son regard toujours dirigé vers Aiden, la petite fille esquissa un faible sourire quand un ronflement se fit entendre puis reprit sa position initiale, la tête tournée vers la fenêtre où s'écrasaient de fines gouttes. Lasse du paysage qui défilait sous ses yeux, elle s'apprêtait à les fermer lorsque la porte du compartiment s'ouvrit, laissant passer un jeune homme aux cheveux bonds, déjà vêtu de sa robe de sorcier où un étrange insigne brillait au niveau de la poitrine.

It is not easy to be a Black. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant