Chapitre 3

160 17 3
                                    

Mon sang a déserté l'intégralité de mon visage face à cette deuxième menace.

Mes mains tremblent. J'en plaque une sur ma bouche pour retenir le cri de terreur qui cherche à sortir. Je baisse mes yeux embués de larmes vers mon portable, mais celui-ci git sur le sol. Je ne m'étais pas rendu compte que je l'avais lâché.

Je ne vois pas Alexandre se précipiter vers moi. Je sens qu'il me prend dans ses bras et me tourne pour lui faire face.

-Que-se passe-t-il, Charlotte ? Demande-t-il inquiet.

Il suffit d'entendre le son de sa voix pour que je fonde en larme et que je me réfugie contre lui. Mes larmes coulent de mon visage pour se perdre dans son cou. J'ai les yeux fermés. Je ne sais plus quoi penser.

Alex me réconforte sans même savoir la cause de mes pleurs. J'ai conscience de me donner en spectacles devant ses amis mais c'est plus fort que moi. Mon homme attend quelques minutes avant de m'écarter de lui doucement, tout en me tenant toujours, afin de pouvoir me regarder dans les yeux.

-Qu'est-ce qui te met dans cet état, ma chérie ?

-Mon portable, arrivé-je seulement à marmonner.

Il me lâche et ramasse le porteur de mauvaise nouvelle. Il me le tend. En tombant, l'écran c'est fissurer, mais nous pouvons encore bien voir. Je le déverrouille et ouvre le message, avant de tendre le mobile pour qu'il puisse lire ce que j'ai reçu.

Comme la dernière fois, en lisant le message, tout son corps se crispe. Cette fois-ci son visage vire au rouge. Ses yeux lancent des éclairs. Sans un regard pour moi, il tend mon portable à Benoit. Ce dernier fronce les sourcils et pose un regard interrogateur sur son ami, tout en tendant le portable à Raphael.

-La semaine dernière, Charlotte a reçu un message anonyme lui disant que j'étais un meurtrier. Cette même personne vient de lui envoyer ce message. Je pense que c'est son ex qui s'amuse à lui faire peur.

-Je ne pense pas non, lancé-je sans m'en rendre compte sur un ton sec.

Trois paires d'yeux se braquèrent sur moi.

-Comment ça ? demande Alex sans comprendre. Tu étais d'accord avec moi pour dire que c'était lui. Qu'est ce qui fait que tu ne sois plus de cet avis ?

Pourquoi s'énerve-t-il ? Et surtout pourquoi Benoit nous regarde avec des yeux rieurs ? Cette scène semble lui ravir. Cela me rappelle étrangement ce matin avec la pouffe de secrétaire.

Décidant de ne pas relever, je me tourne vers mon homme.

-Charles est peut être un salaud, mais grâce à ce message, je peux te dire que ce n'est pas lui. Jamais il ne me ferait du mal sous prétexte que je suis avec toi.

-C'est cela, fait-il d'une voix ironique. Il n'a pas hésité à te faire souffrir autrement.

-C'est bas, même venant de ta part, dis-je vexée en le fusillant du regard

Un silence gênant s'installe. Je récupère mon portable et le range dans mon sac. C'est Ben qui reprend la parole le premier en s'adressant à moi. Son sourire de tout à l'heure à disparu.

-Hormis votre ex, qui dans votre entourage peut être à l'origine de ces messages ?

Je prends le temps de réfléchir un instant. Comme je l'ai dit, je ne pense vraiment pas que ce soit Charles. Il a d'autres chats à fouetter que de m'envoyer des messages anonymes pour me menacer. Sans compter, qu'il n'a pas les moyens de faire des recherches pour pouvoir dire qu'Alexandre est un meurtrier. A part lui, la seule personne qui peut m'en vouloir, c'est Anaïs. Je vois bien qu'elle vit mal notre séparation, et moi aussi d'ailleurs. Mais même si elle m'a prouvé qu'elle est capable de tout, je sais avec certitude que ce n'est pas d'elle que proviennent ces deux menaces.

-Je ne sais pas, dis-je pour toute réponse.

-Je pense que vous devriez aller au commissariat, dit Raphael. Ce dingue vient clairement de vous menacez, Charlotte. Puis se tournant vers Alex. Règle cette histoire le plus vite possible. Je dois y aller.

Se levant, il me serre la main et donne une accolade à ses amis avant de s'éclipser. Benoit fait de même, puis prend aussi congé. Ce déjeuner avait si bien démarré...

-A quoi tu penses ?

Cette question revient souvent ces derniers temps.

-A nos retrouvailles. Rien ne se déroule comme j'aurais aimé.

-Dis-moi, ma chérie. Et je suis désolé de mettre emporté tout à l'heure, fait-il en me prenant la main pour la caresser.

-C'est oublié, mon cœur. Je lui caresse légèrement la joue avant de reprendre. J'ai eu une semaine très chargée et tu m'as vraiment manqué. Je voulais juste qu'on se retrouve tous les deux.

-Je comprends, fait-il compréhensif. Que dirais-tu de venir dormir à la maison, ce soir ? Nous pourrons rattraper le temps et je compte bien finir ce que nous avons commencé plutôt dans mon bureau.

-Ce soir, je ne peux pas. J'ai prévu de sortir avec les filles. Nous allons en boite pour décompresser de ces cinq jours de boulot.

Merde. Pourquoi j'ai précisé que nous sortons en boite ? A voir sa tête, il doit penser la même chose.

A ma grande surprise, il ne relève pas et se contente me proposer une solution.

-Alors quand tu voudras rentrer, tu m'enverras un message et je viendrais vous cherchez. Mon Chauffeur les déposera chez elles et toi, tu rentreras avec moi. Tu seras bien sûr libre de m'appeler à n'importe quelle heure.

-Toi tu es prêt à tout pour qu'on termine dans le même lit, le taquiné-je

-Plus que tu ne peux l'imaginer, rétorque-t-il, en se penchant pour me donner un baiser.

Je décide de jouer un petit jeu avec lui. Je glisse ma main sous la nappe, pose ma main sur la bosse de son pantalon et lui dis avec un sourire coquin tout en le caressant.

-Si. Je l'imagine très bien.


Ensemble, Malgré Tout  Vol 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant