Chapitre 2

162 19 3
                                    


-Pardon ? Fais-je scandalisé

-Je te dis que c'est la première et dernière fois que tu m'embrasses comme tu l'as fait devant Clara.

Devant Clara ? C'est donc elle le problème ?

Je reste interdite face à ce qu'il vient de dire. Je n'ai fait que l'embrasser devant sa secrétaire, où est le problème ? Ce n'est pas comme si je l'avais tripoté devant tous ses employés. S'il croit que je vais rester là et me faire engueuler dessus comme une enfant, il se fourre les doigts dans l'œil.

-Alors quoi ? Je n'ai plus le droit d'embrasser mon homme ?

-Ce n'est pas ce que j'ai...

-Oui je sais, ce n'est pas ce que tu as dit, dis-je sans lui laisser le temps de finir sa phrase. C'est bon le message est claire, tu ne souhaites pas que je t'embrasse devant Clara, j'appuie sur ce dernier mot en le regardant bien dans les yeux.

-Qu'est-ce que je suis censé comprendre là ?

Irritée je lui tourne le dos et vais m'asseoir dans le petit coin salon. Si je savais que nos retrouvailles se passeraient comme ça, je m'en serais passé. Vraiment.

Comprenant que je ne compte pas lui répondre et que sa réaction m'a blessé, Alexandre vient s'assoir à mes côtés et prends une voix plus douce pour me parler.

-Eh, commence-t-il en cherchant mon regard. Qu'est ce qui ne va pas ? Qu'as-tu voulu dire en insistant sur le prénom de ma secrétaire ?

-Rien, je suis fatigué de ma semaine, je parle sans réfléchir.

Menteuse

-Tu mens, rétorque-t-il avec douceur. Dis-moi la vraie raison de ton irritation.

-C'est simple. Ça fait avec aujourd'hui six jours que nous nous sommes vus. Tu n'as pas pris la peine de prendre de mes nouvelles et à chaque fois que j'ai cherché à en prendre, je sentais à travers tes messages que tu étais inaccessible.

-Je suis désolé de t'avoir négligé. J'avais du travail, miss.

-Ce n'est pas ça qui me met hors de moi, fais-je sur une petite voix.

-Dis-moi.

-Je n'ai pas apprécié de te trouver après autant de temps de séparation en train de flirter avec ta secrétaire. Et quand je t'embrasse, tu me rejette devant elle.

Une lueur étrange passe dans ses yeux, mais il se reprend vite.

-Je ne flirtais pas, fait-il indigner face à mes accusations. On ne faisait que parler et rire ensemble. Ne me dis pas que tu es jalouse ?

-Dois-je l'être ?

Il me regarde avec insistance avant de répondre en secouant la tête, un sourire aux lèvres.

-Non, en aucune façon.

Il se penche vers moi et dépose un doux baiser. Je pose aussitôt ma main derrière sa nuque pour le garder contre moi et accentue notre baiser. Il ne se fait pas prier cette fois-ci et m'attire sur lui. Quand il glisse sa main sous mon haut et commence à caresser mon ventre, je sens mon corps se détendre. Il remonte doucement vers ma poitrine et quand il arrive au niveau de mon soutien-gorge, je ne tiens plus. Cet homme me fait tourner la tête... Mais pas entièrement puisque je me rappelle qu'on se trouve dans son bureau.

-Alex, nous sommes dans ton bureau.

-Et ? fait-il sans cesser de déposer des baisers sur mon cou.

Comment ça « et » ? C'est bien un mec. Ils ne pensent qu'avec ce qu'ils ont dans le pantalon.

-Et alors, quelqu'un peut entrer et nous apercevoir.

-Je suis le patron, tu te rappel ? Personne ne peut entrer dans mon bureau sans que je lui demande ou l'y autorise.

Ne me laissant pas le temps de protester, il me renverse sur le canapé et se mets sur moi. Alors qu'il reprend ses baisers, son portable se met à sonner.

-Merde, peste-il.

A contre cœur, il se lève et décroche. Il échange quelque mot avec son interlocuteur sur un ton joyeux et raccroche. Puis se tournant vers moi, il dit :

-Benoit et Raphael sont déjà au restaurant. Ils nous attendent.

-Je te préviens, je suis toute émoustillée maintenant donc, si je n'arrive pas à tenir en place, ça sera de ta faute.

Il part dans un grand éclat de rire avant de m'attirer vers lui :

-Tant que tu sautes sur moi et non sur les deux autres hommes qui seront présents, ça me va ma belle.

***

Le restaurant se situe à quelques pas de Vélane Airlines. Je ne regrette pas d'avoir fait un effort vestimentaire en voyant la clientèle. On y voit que des hommes en costume ou des femmes apprêtées.

Une serveuse nous amène à une table occupée par deux hommes. Tous les deux sont très séduisants mais aucun des deux n'arrivent à la cheville de mon homme.

-Charlotte, je te présente Raphael et Benoit. Messieurs voici Charlotte, ma compagne.

Ma compagne... J'aime entendre ces mots sortir de sa bouche.

Je serre les mains qu'ils me tendent. Raphael est un brun aux yeux vert foncé, d'environ un mètre quatre-vingt-cinq et avec une barbe de trois jours. Quand à Benoit, il a des cheveux noir coupés très courts. Des yeux couleur océan. Il est aussi grand que Raphael. Il a une petite cicatrice au-dessus de l'œil droit.

Alexandre tire une chaise pour moi. Les hommes attendent que je m'asseye avant de faire de même.

-Ah ! Enfin... Fait Raphael, ça fait plaisir de pouvoir mettre un visage sur cette fameuse Charlotte dont Alexandre nous bassine les oreilles.

Je regarde l'intéressé un sourire moqueur aux lèvres. Alors comme ça monsieur n'arrête pas de parler de moi à ses amis ? Intéressant. Pour toute réponse, il se contente de hausser les épaules

-Charlotte par si, Charlotte par-là, fait Benoit en éclatant d'un rire très masculin.

Je souris face à ces deux hommes qui, sans me connaitre, plaisantent avec facilité avec moi.

Le repas se passe dans la bonne humeur. J'apprends que Benoit est le chef de sécurité de Vélane Airlines. Il connait Alex depuis que ce dernier a repris les rênes de la société, c'est-à-dire il y a huit ans. Il travaillait déjà pour ses parents avant son arrivée. Au fil du temps, ils sont devenus de très bons amis. Quand à Raphael, c'est le PDG d'une célèbre marque de voiture de course automobile. Il a rencontré Alex lors d'une soirée il y a sept ans de cela.

Je comprends que ces deux hommes comptent beaucoup dans sa vie et qu'ils y occupent une place importante. Je constate que l'amitié d'Anaïs me manque en les voyants si complices tous les trois. Je décide de laisse ça de côté et d'y penser plus tard. Nous passons un bon moment. Le téléphone de Benoit sonne. Il quitte la table pour répondre. Il revient au bout de cinq minutes. Nous reprenons nos conversations.

Peu de temps après c'est mon portable qui sonne. Je l'enlève du sac pour répondre. Ah, un nouveau message.

[Je suis surpris et déçu qu'après ma mise en garde, vous soyez toujours à ses côtés. Profitez bien de ces moments agréables. Bientôt, les pleurs et les larmes remplaceront les sourires et les rires !]


Ensemble, Malgré Tout  Vol 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant