La Rivière Han

Chapitre 1

LA RIVIÈRE HAN.

CHAPITRE1

Jaejoong marchait droit devant lui, admirant les hauts buildings qui l'entouraient. Séoul était vraiment une ville immense et enfin il réalisait son rêve. S'y installer et se faire une place dans la vie. À 27 ans il avait toujours vécu dans sa petite ville tranquille et il n'était venu qu'une seule fois dans la capitale, lorsqu'il avait 18 ans. Il travaillait dur dans le restaurant familial et avait économisé année après année pour pouvoir changer de vie un jour. Il avait suivi des cours en littérature et management et obtenue son diplôme l'année précédente. Il voulait devenir éditeur. Les livres étaient sa passion, la seule chose qui ne l'avait jamais fait frissonner. Ou presque.

Ses parents l'avaient soutenu dans son choix, eux aussi voulaient que leur fils réussisse sa vie et Jaejoong était intelligent et ambitieux.

Lejeune homme au trait angélique et au corps viril, était tout simplement à couper le souffle. Les gens le regardaient dans la rue,les femmes surtout. Il était célibataire depuis 1 an maintenant et ne cherchait pas l'amour. Sa carrière serait son point de mire pour l'instant.

Jaejoong s'installa dans son petit appartement et commença à faire les démarches auprès des maisons d'édition. Les jours qui suivirent furent un ballet de rendez-vous, de refus et de peut-être. Un soir il se rendit le long de la rivière Han, c'était le seul endroit qu'il pouvait facilement retrouver dans Séoul, le seul où il voulait être. Un souvenir.

Junsu,assis à son bureau, se demander pourquoi il avait accepté ce sujet.D'habitude il choisissait lui-même le thème de ses romans, mais cette fois ci, son éditeur lui avait légèrement forcé la main.Peut-être, le fait qu'il n'avait rien écrit depuis 6 mois en était la cause. En tout cas ce sujet ne l'inspirait pas du tout,même les recherches qu'il faisait l'ennuyer, il n'y avait rien qui le faisait vibrer et du coup il n'avait pas la moindre envie d'écrire une ligne. De plus la date approchait, cette date qu'il attendait chaque année avec appréhension et excitation aussi. Lejeune homme de 26 ans se tourna vers la fenêtre de son bureau. La vue donnait sur la rivière Han. Il aimait cette vue, elle leramenait inexorablement à un souvenir, à un visage.

« -Junsu avait tout juste 17 ans lorsqu'il quitta le domicile de ses parents. Ils n'avaient jamais fait le moindre effort pour comprendre et respecter leur fils. Quand celui-ci leur annonça qu'il voulait participer à un concours de jeunes talents d'auteurs, ils refusèrent en bloc sans lui fournirent la moindre raison. Junsu la connaissait pourtant, ils voulaient que leur fils reprenne la boucherie familiale. Voir leur fils le nez dans des bouquins ou des feuilles de papiers à longueur de journée déroutaient ses parents.Depuis que Junsu était adolescent, son père avait resserré l'étau sur lui, allant jusqu'à la violence s'il ne trouvait rien àrépondre de pertinent à son fils, bien trop intelligent à son goût. Il le trouvait snob et prétentieux. Pourtant ce dernier n'avait aucun dédain envers le métier de ses parents, c'est cela qui leur permettait de manger, mais il n'y trouvait aucun intérêt tout simplement.

Junsu avait secrètement envoyé un de ces textes au concours pour la première sélection. Sur des centaines d'inscriptions, les juges ne retenaient que 10 textes dans chaque section (en fonction de l'âge). Il avait reçu une lettre confirmant sa participation entant que candidat libre dans les 16 – 21 ans. Ce jour-ci, après avoir demandé pour la 6ᵉ fois la permission de participer au concours, son père l'avait de nouveau frappé, un violent coup de poing au visage qui lui laissa une marque violacée, sans parler du nez en sang. Ce jour-là, il avait couru hors de chez lui, hors de cette maison qui ne serait plus chez lui, sans prendre autre chose qu'un petit sac de voyage et son vieil ordinateur portable contenant tous ses textes. Il courut les yeux embués de larmes.