A mysterious soul (VKOOK)

Chapitre 1

Je me souviens d'une lumière aveuglante qui fut suivie d'une douleur intense dans tout mon corps. Voilà mes seuls souvenirs avant de me retrouver dans cette salle, non dans cette chambre, blanche et sans décoration. lI y a une odeur que je connais bien, une odeur spécifique à celle des hôpitaux.

Je me dirige vers une femme assise à côté d'un lit, qui est d'ailleurs l'un des seuls meubles de la pièce. Bien que cette dernière soit de dos, elle me semble familière avec ses courts cheveux noirs et bouclés. J'entends des sanglots, elle pleure. Je m'approche doucement, tout en lui demandant ce qu'il se passe, je pose ma main sur son épaule pour la réconforter, mais une sensation de vide m'effleura. Celle-ci avait traversé son épaule. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, j'essaye de lui parler, mais elle ne me répond pas, elle ne me voit pas. Mon attention est soudainement attirée par le jeune homme qu'elle regardait, il était allongé sur le lit depuis tout ce temps. Bien que son visage soit recouvert de quelques blessures, je le reconnais, c'est moi ! Je ne comprends pas, je suis en plein rêve ? Je regarde autour de moi comme pour trouver une quelconque réponse.

Un homme en blouse blanche entra dans la chambre.

– Bonjour Madame Jeon, je suis le médecin Hyunsik qui s'occupe de votre fils depuis son arrivée dans cet hôpital.

Madame Jeon ? Son fils ? Voilà pourquoi elle me semblait si familière, elle me donnait un sentiment de sécurité, mais malgré cela je ne me souvenais pas totalement d'elle.

Le médecin continua en s'approchant du patient, qui n'est d'autre que moi.

– D'après son dossier je lis qu'il s'est fait heurter par un véhicule, Jeong Guk a dû subir-

– Jungkook, rectifia la femme avec un léger sourire. Même si ça se ressemble, il préfère qu'on l'appelle ainsi, s'il vous entendait il n'apprécierait pas.

Hyunsik, d'un hochement de tête reprit là où il s'en était arrêté.

– ...Jungkook a dû subir une réanimation puis il est tombé dans un coma partiel.

– Ça veut dire qu'il pourra bientôt sortir de son coma ?

– Nous l'espérons.

Tout s'explique, la lumière qui m'a ébloui, la douleur, je m'étais fait renverser par un automobiliste. Mes souvenirs commencent à revenir petit à petit dans mon esprit, mon crâne me fait affreusement mal. Ma mère, je la reconnais ! Ma vue se brouille, mais j'essaye avec difficulté d'écouter la suite de leur conversation.

La femme, non ma mère, me regarde en passant sa main dans mes cheveux bruns, puis elle partit en même temps que le médecin en déposant un baiser sur mon front, me chuchotant qu'elle reviendra bientôt.

Je me penche au-dessus du lit, là où je me trouve, enfin là où se trouve mon corps. J'essaye de m'allonger sur celui-ci en espérant pouvoir me réveiller. Je ne sais pas, peut-être que le lien entre mon esprit et mon corps est rompu, ou je ne sais quoi.

* * *

Une semaine est passée, ma mère est venue tous les jours prendre de mes nouvelles, lorsqu'elle n'était pas là, soit j'essayais pertinemment de réveiller mon corps avec des astuces aussi absurdes les unes que les autres, soit je me baladais dans les couloirs de l'hôpital. Personne ne me voit, personne ne m'entend, je ne peux rien toucher, le temps ne passe pas. Je me demande même si tout ceci est bien réel, pourquoi n'irais-je pas en dehors de ce bâtiment ? Peut-être que j'ai peur, tout simplement, peur que mon corps soit totalement séparé de mon esprit, ou de mon âme... Je ne sais même pas ce que je suis en ce moment même. Y a-t-il d'autre personne comme moi ? Est-ce au moins possible ?

Aujourd'hui, assis sur une chaise à écouter les conversations d'un peu tout le monde, que ce soit dans les salles d'attente ou dans les bureaux privés, je connais la vie d'à peu près toutes les infirmières. Entre certaines qui trompent leur petit copain avec leur supérieur et celles qui volent des stylos et blocs-notes, rien de bien intéressant.

Je lance des regards autour de moi pour désigner la prochaine personne que j'allais suivre pour m'occuper, quand mon regard s'arrête sur un jeune homme assis en face moi. On dirait qu'il me regarde... Ce n'est pas possible, car je suis « invisible ». Je m'approche de lui, et me place à quelques centimètres de son visage. Il fait de grands yeux et tourne la tête.

– Tu peux me voir ?

Il ne me répond rien, puis fait comme s'il ne me voyais pas. Me serais-je trompé ? Je replace mon visage face au sien et commence à faire des grimaces les plus étranges les unes que les autres, s'il peut réellement me voir, il sera obligé de rire.

– Je sais que tu peux me voir ! Tu me regardais tout à l'heure, dis-je en continuant mes absurdités.

– Arrêtes...! Répondit-il en murmurant tout en s'empêchant de rigoler.

Il m'a parlé ? Pour de vrai ? Vous n'imaginez même pas à quel point ça me soulage et me fait plaisir de parler à quelqu'un au bout d'une semaine.

– Pourquoi tu fais semblant de ne pas me voir ?

– Tais-toi, on va encore penser que je suis un malade mental qui parle tout seul. Me murmura-t-il en tournant la tête dans l'autre sens.

Mais ça n'empêche pas que je le vois sourire, donc ça ne le dérange pas plus que ça de me parler. J'allais lui poser encore quelques questions, mais une infirmière vient nous interrompre.

– Kim Taehyung, c'est à vous.

– Oui, j'arrive.

Il se leva et suivit l'infirmière. Il travaille ici ? Non, C'est un patient ? Je vais le suivre pour en savoir un peu plus.

Mon corps reste fixe, je ne peux plus bouger, paniqué, la sueur coule sur mon front. Je sens quelque chose me tirer dans le vide, une douleur me traversa le corps. Il fait sombre et je ne peux plus rien faire. En rouvrant les yeux, j'aperçois un plafond, en voulant bouger pour essayer de comprendre ce qu'il se passait, je remarque tout de suite que je peux sentir les choses, le drap rêche du lit où je suis allongé. Je ne ressens plus cet effet de vide, mon esprit ne refait qu'un avec mon corps, un seul être, enfin réveillé !