Chapitre 16

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Un mois. Cela fait exactement un mois, jour pour jour, qu'une centaine de personnes se sont transformées en zombie, entrainant dans leur chute le reste de la race humaine. La vie à dix est horriblement fastidieuse, surtout lorsqu'on vit coupé du monde extérieur. Aucunes des règles mises en place suite à la réunion de Mike n'a été respectée, hormis celle concernant les chambres, et sans mentir, Mike fait de son mieux pour que cette dernière soit respectée comme il se doit.

Mes querelles avec Bradley n'ont pas cessées, pour son plus grand bonheur d'avoir quelqu'un à emmerder vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Louise et moi sommes carrément devenues amies. A vrai dire, "amies" est un bien grand mot pour définir ce que nous sommes réellement. On va simplement dire que c'est la solidarité féminine qui effectue son job.

L'orage m'a réveillé. Le réveil de Bradley, posé en hauteur sur une étagère, affiche qu'il est un peu plus de cinq heures du matin. La pièce est plongée dans l'obscurité, seul un fin faisceau de lumière provient du rez-de-chaussée, éclairant la peau noire du bras de Joe. Comme prévu, les garçons ont sorti les lits de Mike et Joe et ont recouvert le sol des chambres par de petits matelas qu'ils utilisaient quand du monde devait rester dormir après des soirées. Allez savoir pourquoi, on m'a attribué le lit le plus loin de la porte de la chambre, celui contre le radiateur, mais aussi sous la fenêtre: idéal pour choper les crèves, n'est-ce pas?

Après avoir bataillé pendant plus d'un quart d'heure pour m'extraire de la chambre sans réveiller les garçons, je descends l'escalier fermant la fermeture éclair de mon sweat, direction le salon. Comme tous les trois jours, dans la salle à manger, Harry et Mike préparent la prochaine expédition vers ce qu'ils ont eu l'habitude d'appeler "l'autre côté". Ils se retournent synchroniquement lorsque le parquet de la dernière marche de l'escalier craque sous mon poids, Harry me fait un sourire fatigué, Mike ne dit rien, et ils reprennent leur conversation en se retournant. Je m'avance vers eux. Ce n'est pas la première fois que je m'incruste sans rien dire pendant qu'ils discutent tous les deux. La première fois, Mike avait gueulé, mais il a compris que je ne dérange pas, je m'installe, je me tais et je les écoute.

Quand j'arrive à leur hauteur, ils me regardent une nouvelle fois, et Harry se recule et m'invite à m'asseoir sur ses genoux alors que je n'ai même pas eus le temps d'aller chercher une chaise. Je m'assoie, et il passe son bras droit sur mon ventre et s'appuie sur la table en bois de la salle à manger et se penche  en avant pour poursuivre sa conversation avec Mike, comme un père le ferait avec sa petite fille et un important collègue de bureau. Sur la table, il y a des jeux de sociétés ouverts, une feuille sur laquelle le plan coloré du supermarché est représenté, et cinq pions de couleurs différentes pris des différents jeux présents sur la table. Mike me regarda, visiblement ennuyé, puis repris à l'attention d'Harry:

- Ouais, donc je te disais, vu qu'on a remis le verrou sur la porte où se fait l'approvisionnement des stocks, entre l'espace des vins et des surgelés, on n'aura pas de soucis pour rentrer à l'intérieur une nouvelle fois.

- Et du coup, qui va où?

- Je pensais à toi et Zayn pour l'eau, à Bradley pour le frais, à Louis pour le surgelé, à Liam pour le salé/sucré et moi je comptais prendre tout ce qui était fruits et légumes.

- Non, ça ne peut pas marcher.

- Mais...

- La dernière fois, Bradley était pétrifié. Il avait toujours peur que quelqu'un déboule derrière lui, Niall avait dû allé l'aider. D'ailleurs, pourquoi t'as pas mis Niall et Joe sur le plan?

- C'est leur fois de repos, la dernière fois c'était Zayn et Bradley.

- Mais si on en croit ton "planning de repos", c'est aussi le tour de Louis et le mien aujourd'hui.

AliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant