Chapitre 3

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Je me réveille en sursaut. Il est quelle heure? Est-ce quelqu'un m'a repéré? Est-ce que je suis morte? Suis-je devenue un zombie? Bon, il faut que je me calme. Mon portable, partiellement déchargé, affiche six heures vingt-quatre en gros chiffres sur l'écran d'accueil. Je ne pense pas être morte, ce qui est une bonne chose. Je ne suis pas devenue un zombie, je le sais parce que mes cheveux restent sur mon crâne même si je tire dessus comme une brute. Est-ce que quelqu'un m'a repéré? Ça, c'est une autre histoire.

J'ouvre mon premier paquet de gâteau et mange deux cookies. Je remballe mes affaires dans mon sac et quitte la cabane.

Il a neigé cette nuit. Au moins dix bons centimètres recouvrent le sol boueux de la forêt. Mes baskets s'enfoncent dans la poudreuse à chaque pied posé dans sur la surface blanche et une vapeur fantôme quitte ma bouche à chaque fois que je l'ouvre. En général, j'aime bien la neige. En règle générale, Aude m'aurait appelé, j'aurai été chez elle, on aurait fait une bataille de boules de neiges puis après, on aurait été se réfugier chez moi et on aurait regardé un film sur le canapé tout en mangeant je ne sais quelles cochonneries. Mais chaque règle a son exception. Aujourd'hui, je hais la neige. La neige laisse derrière moi des empreintes de pas profondes, je respire mal et renifle sans cesse, avec mon sweat bleu ciel et mon jeans je ne peux pas passer inaperçue en cas d'attaque, et j'ai encore plus froid sans manteau.

Dans mon dos, j'entends un bruit de branches qui m'arrache un petit cri de stupeur. Je me retourne aussi vite que je peux, mais il n'y a personne, seulement mes pas dans la neige. Je regarde partout autour de moi. Il n'y a rien ni personne. Le bruit se répète une seconde fois, et quelque chose de liquide me tombe sur le front. J'y porte main, en priant pour que ce soit de la neige fondue. Le bout de mes doigts sont devenus rouge lorsque je les reportent face à mes yeux. Rouge sang.

Je n'ai pas eu le temps que lever la tête pour voir si quelqu'un se trouvait au-dessus de moi qu'un poids me tombe dessus. Je m'étale dans la poudreuse dans un bruit sourd et mon sac à dos est propulsé plus loin. Il y a quelqu'un sur moi, sur mon ventre. Avec mes mains, j'essaie de protéger mon visage et de me débattre, mais quand je sens des mains moites et chaudes sur les miennes et que les grognements de la personne sur moi se font plus insistants, j'hurle et ferme les yeux, tout se passe trop vite. Quand je les ouvres, je découvre un gars du lycée, Batiste, mon voisin en classe d'histoire. Il est affreux, tout comme Aude et ma mère. Il pousse des grognements d'animaux et essaie de m'attrapper les poignets. Ses yeux sont injctés de sang, il a des trous dépourvus de cheveux à certains endroits de son cuir chevelu, il porte un costume en parti déchiré (je conclue donc qu'il était à la fête de hier) et le pire de tout, il a une force remarquable. Je tente de bouger mes jambes, de cambrer mon dos pour essayer de le faire basculer sur les côtés. Lorsque je commenc à capter se qui se passe, je me mets automatiquement à pleurer et je cris encore plus, mais les grognements de Batiste redouble de puissance et ses mouvements se veulent plus violents. Soudain, Batiste se stabilise, se redresse sur mon ventre. Je ne le quitte pas des yeux. Les siens, leur pupille à peine discernable du sang présent, sont rivés droit devant lui. Il se met à cacher du sang, puis tombe sur le côté comme une poupée de chiffon. Je n'ose pas bouger, je reste sur le dos, tremblante. J'entends des pas et des voix venir vers moi. Ce sont des voix de garçons. Ils sont plusieurs, et leur langage me laisse penser qu'ils ne sont pas comme Batiste, comme Aude, comme ma mère, comme les autres.

Une tête blonde apparue dans mon champs de vision, et mon cœur manqua un battement. C'est un humain, comme moi. À sa vue, je relâche ma respiration, essaie de calmer mes sanglots et ferme les yeux de soulagements.

-Ouais, elle est vivante! Cria le blond

Je re ouvre mes yeux, le blond est désormais face à moi, il prend mes mains et me remet sur pied, en poussant Batiste sur le côté du bout de son pied.

-Ça va? Me demanda le blond

J'hôche la tête. Je suis incapable de parler. Deux autres garçons me font face aux côtés du blond. Un avec des yeux bleus translucides et dépourvus de sang et un autre, un métis, avec tout ses cheveux sur le crâne, qui tient mon sac entre ses mains.

-Moi c'est Niall. Lui (en désignant le métis du menton) c'est Zayn et lui (en me montrant l'autre garçon) c'est Louis.

-Je m'appelle Valentine.

-Qu'est-ce-que tu fais ici,Valentine? Me demanda le dénommé Zayn en me rendant mon sac bordeau.

Je leur déballe toute mon histoire sans en oublier un détail. Les zombies, ma meilleure amie, le dealler, ma mère, mon père, les gens qui fuient, ceux qui sont tuer, Batiste...

-Tu peux rester avec nous, me dit Louis avec un sourire plein de compation

-Merci... je lui réponds dans un souffle.

-Il faut qu'on retourne voir Liam et Harry. annonça Zayn

Les deux autres jeunes hommes hôchèrent la tête, Louis prit les devants, suivi par Niall, moi, et Zayn, qui fermait la marche.

Je jette un dernier coup d'œil à mon camarade d'histoire. Étendu dans la poudreuse à présent écarlate, livide, une sorte de javelot dans le dos.

AliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant