4. Je n'y peux rien

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Mon petit nez parsemé de taches de rousseurs, mes lèvres fines et si rose qu'on dirait que j'ai mis du gloss et mes cheveux blond en bataille, tout est en place pourtant je ne me reconnais plus, quelque chose a changé chez moi. Je n'ai pas l'impression que ce visage que je regarde dans le miroir est le mien, et pourtant il s'agit bel et bien de moi... Mes yeux ne brillent plus, ils sont fatigués, mes cernes sont plus que présentes et mes bonnes joues ont disparues pour faire place à des creux. Parfois je lui en veux de m'avoir détruite comme ça, je lui en veux d'avoir gâché ma vie et mon avenir. Je lui en veux d'avoir été une droguée et je lui en veux d'avoir pris cette foutue voiture. Putain. Elle a tout détruit sur son passage, elle m'a broyé le cœur. Pas seulement le mien. Elle a broyé le petit cœur de maman, de ses amis et même de son foutu copain. Merde, quelle égoïste. Elle ne s'est pas suicidée mais c'est presque la même chose, je  ressens ça comme une trahison. 

C'était notre dernière année. Cassie comptait intégrer une université spécialisée en journalisme, elle était très à l'aise en public et elle aurait fait une excellente journaliste croyez-moi. Tandis que moi je comptais intégrer une fac de lettres afin de m'améliorer dans l'écriture dans le but de devenir auteure. Malheureusement ces projets là tombent à l'eau, j'ai perdu l'envie d'apprendre et d'écrire. 

T'as gâché ma vie Cassiopée Williams.

J'essaye de ne plus penser constamment à elle mais c'est impossible. Si vous n'avez pas de sœur jumelle vous ne pouvez pas comprendre le lien qu'il y avait entre elle et moi. C'était un lien unique. Elle avait tout gâché en se droguant, parce que c'est pour ça qu'elle est morte, si elle n'avait pas touché à ça, je ne l'aurai pas engueulée et elle ne serait pas partie en colère. Ce n'est pas de ma faute, j'essaye de me le persuader tant bien que mal. C'est à cause de la drogue et de sa soi disant meilleure amie, Juliette. On avait appris peu de temps après la mort de Cassie que Juliette l'avait entraîné dans la drogue, elle avait fini par faire une dépression et quand ma mère m'a annoncé ça j'ai ris. Qu'elle la fasse seulement sa putain de dépression.

*****

L'odeur du chocolat me monte au cerveau. J'adore le chocolat mais il ne faut pas que je craque, ma mère m'a donné 50 euros pour les courses de la semaine et je ne dois pas dépasser le budget. On roule pas vraiment sur l'or, ma mère est secrétaire dans un cabinait médical, c'est déjà mieux que rien mais on l'exploite. Elle a pu prendre seulement une semaine de congés payés après l'accident ! C'est honteux mais elle n'a pas le choix, sans ce boulot on n'est plus rien. Adieu l'appart et adieu les économies, on a déjà assez de soucis comme ça. Enfin, tout ça pour dire que il faut que je lâche cette tablette de chocolat et que je me concentre sur la liste. 

C'est étonnant mais j'adore faire les courses. Parcourir les rayons à la recherches des différents aliments inscrits sur la liste, pousser le chariot et écouter les grand-mères jacasser sur le fils d'untel ou le mariage d'unetelle, ça m'amuse et surtout ça me détend. 

Alors que justement je suis détendue je sens une main basanée et manucurée à la perfection se poser sur mon épaule. Je sursaute et je me retourne rapidement. Je n'aurai pas du me retourner, j'aurai du prendre mes jambes à mon cou et m'en aller le plus loin possible. 

Juliette. 

Elle n'a pas changé, elle a toujours les cheveux longs bruns et ondulés, un grand sourire et une peau basanée qui fait des jalouses. Je manque de lui vomir dessus, ma gorge se serre et je tremble malgré moi. 

- Salut, ma belle ! Dit-elle avec un grand sourire, comme si j'étais une amie d'enfance qu'elle n'avait plus vue depuis longtemps. Elle n'a pas du tout l'air déprimée et elle n'a pas l'air du tout de s'en vouloir, comme si ce n'était pas de sa faute. Comme si elle n'avait jamais proposé de la foutue drogue à ma sœur. 

-Salut. Elle semble étonnée de recevoir un "salut" aussi sec en pleine gueule mais elle croyait quoi ? Que j'allais lui sauter dans les bras et l'embrasser en lui disant qu'elle m'a manquée ? Ridicule. 

Tout ça n'est qu'une vaste comédie.

- Ça ne va pas Luna ? Me demande la meilleure amie de ma sœur, inquiète. J'émets un rire nerveux, Cassie a vraiment choisi cette conne comme amie ? Elle ose me demander si ça ne va pas ?! Non mais là, on a atteint le sommet les amis. 

- Si ça va très bien, je réponds en décidant d'utiliser le sarcasme. J'ai déjà oublié que tu as entraîné ma sœur dans la drogue, je comprends, ce n'est pas de ta faute, tu ne pensais pas que ça allait la tuer, ça doit être difficile pour toi. Ça va la dépression ?

Ok, j'y suis allée un peu fort mais comprenez moi s'il vous plait. Je m'éloigne à grande enjambées tandis que Juliette bégaye et se noie dans les larmes en plein milieu du rayon fruits et légumes. Oh et puis merde, je suis pas la sainte Marie, je peux aussi péter un câble des fois. J'ai le droit quand même. 

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Je sais que je fais des petits chapitre mais j'espère que celui là vous aura plu ! MERCI pour les 100 lecteurs, ce n'est pas beaucoup pour certain mais pour moi c'est énorme ! Manifestez-vous et n'hésitez pas à laisser un avis (négatif ou positif) j'en serai ravie ! ♥

Luna tombée du ciel (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant