I. Chloé

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Je me souviens de ces longues après-midi où il me racontait des histoires sur les loup-garous, je me souviens de la maladie qui le rongeait. Je me souviens de cette soif de connaissance qui ne l'a jamais quitté, son avidité à vouloir un jour rencontrer un lycanthrope. Je me souviens de ces longues après-midi où même quand la douleur lui tordait les entrailles, il continuait à penser à eux a tel points qu'il en oubliait la douleur. Mais ce que je me souviens surtout, c'est son courage et sa volonté. Jamais, il s'est montré faible ou lâche aussi bien dans son combat contre la maladie que dans la poursuite de ses rêves. Ce que je graverai à jamais c'est ce courage et son amour qu'il a apporté à ma mère, mon frère et moi mais aussi à ses histoires de lycanthropie. Et même si aujourd'hui, il n'est plus des nôtres, je sais qu'il continue de veiller sur nous, sur moi, qu'il est fier de nous.

- « Chloé, ma chérie, tu descends ? Vous allez bientôt partir. » me crie ma mère.

Je regarde ma chambre. Elle est vide, seul un lit et une armoire remplisse la pièce. Le reste de mes affaires ont déjà été emmenées dans ma chambre universitaire. Je viens d'achever mes années secondaires, et je pars enfin rejoindre mon frère à Zebra où il fait des études de photographie. Moi aussi, je compte suivre ses traces et me lancer dans une carrière en tant que photographe. Nous allons vivre dans le même bâtiment mais a des étages différents. J'entends des pas qui se rapprochent, les talons qui claquent et finissent par s'arrêter devant ma porte. Un léger cognement sur la porte avant que celle-ci s'ouvre le visage de ma maman.

- « Tu es prête ? » me demande-t-elle

Je me retourne encore une fois afin de regarder ma chambre, cette pièce qui m'a vu grandir, pleurer certaines nuits mais aussi rire aux éclats. Cette pièce qui me murmure les histoires que mon père me racontait avant de dormir, me rappelant tous les souvenirs précieux que nous avons conçus ensemble. Alors que je regarde cette pièce maintenant vide, je sens ma mère me prendre par l'épaule, la chaleur de son étreinte, son envie de me donner du courage.
Il est de temps de partir, je me sens prête. Prête pour cette nouvelle page, prête à vivre mon rêve, me faire des amis... Alors, enfin, je me retourne vers celle qui m'a donné la vie. Mes yeux croisent son regard de tristesse à cause de mon départ, elle sait que nous nous verrons plus avant les vacances d'hivers mais aussi son regard de fierté de me voir poursuivre mon rêve.

- « Oui, je suis prête maman. » lui répondis je avant de la serrer dans mes bras et lui murmurer un petit « je t'aime » auquel elle répond évidement qu'elle aussi.

Au bout de quelques minutes nous nous séparons et quittons ma chambre pour rejoindre mon frère qui nous attend devant la porte. J'embrasse une nouvelle fois ma mère et mon frère nous rejoint dans cette étreinte.

-« Faites attention, ne parlez pas aux inconnus. Ben, prends soin de ta sur, veille sur elle mais laisse-la vivre, aussi. Et toi ma chérie, sois forte et nhésite à remettre ton frère à place quand il fait des bêtises »

Nous rions à ces recommandations tout en franchissant la porte dentrer et de monter en voiture pour effectuer les 2000 km qui nous sépare de luniversité.

Le trajet fut long, mais amusant. Ben, était de bonne humeur et me rassurait. Jétais contente quil soit à mes côtés.

-« On devrait arriver dici une petite heure, princesse. Tu vas voir, tu vas te plaire là-bas. »

-« Je lespère et jespère que la fille avec qui je partage ma chambre sera sympas, et que je me ferais quelques amis rapidement. Je nai pas envie de devoir trainer avec mon frère ! »

-« Ne ten fais pas, ptite sur, moi non plus jai pas envie que tu traines tout le temps avec moi. Et puis il ny a pas de raison que tu ne te fasses pas damis. »

Je souris à ses paroles et nous continuâmes le reste du trajet en silence. Jétais trop plongée dans mes pensées pour discuter. Je réfléchissais à Zébra, la ville où jallais emménager. Mon père mavait raconté une vieille légende sur cette ville : « Il y a environ un siècle, deux alphas vivaient ensemble et régnaient sur cette ville. Cétait deux frères jumeaux qui à la mort de leur père, auraient dus sentretuer pour que lun dentre eux devienne lalpha de la meute mais ils ny arrivaient pas. Cette harmonie dura pendant 50 ans, jusquà ce que lun dentre eux rencontre son âme-sur. Alors lautre frère, jaloux du bonheur du premier avec sa belle aimée revendiqua dêtre lunique lalpha. Il sen suivit de nombreuses péripéties, et à la fin, les deux frères narrivant plus à se mettre daccord décidèrent de couper leur territoire. Ainsi, Zebra nord et Zebra sud furent créés, et une haine féroce entre les deux frères vu le jour. Cette haine se transmis de générations en générations. » Mon père pensait que cette légende nen était pas une, mais juste une réalité. Et jespère prouvait quil avait raison.

Deux alphas et Elle.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant