Chapitre 18

6.6K 448 36
                                    

Chapitre 18 :

[Amanda/Leïla]

Le jour du mariage est arrivée. D'habitude les mariées sont heureuses. Pas moi.
Myriam m'a fait ma coiffure et mon maquillage. Je veux pas que ça soit parfait. En plus Myriam se débrouille bien alors.

-Hbiba ça fait des semaines que tu parles plus. Mais moi je serai là. T'as toujours mon numéro au moindre problème tu sais où me trouver.

Je la serre dans mes bras. Je me retiens de pleurer. Mourad me calcule toujours pas. Et Nour non plus. Je sais que j'ai abusé quand je l'ai envoyé bouler. Mais perdre une amie ça fait mal aussi.

-Allez hbiba souris ! me dit tristement Myriam.

Je descends. Je suis en robe blanche. Oh,bien-sûr j'ai des caftans.
Pour parler de mon boulot évidemment mon contrat n'a pas été renouvelé en plus Younes m'avait dit "toi tu resteras à la maison. Tu sortiras pas sans moi." Monsieur avait déjà trouvé un appartemment dans une cité voisine. Il a énormément de connaissance alors ça aide.
Quant à mes témoins j'ai pris la mère de Younes et sa sœur. Pour le hlel comme le civil. J'aurais préféré Nour et Myriam mais on fait avec. Ça m'attriste que trois des personnes que je porte dans mon cœur ne soit pas présentes.
Nous sommes à la mairie devant le maire. Il récite le code civil et passe au consentement mutuel.
Quand ça a été mon tour j'ai voulu dire non mais je ne pouvais pas. Caïd ne m'aurait pas pardonné pareille humiliation.

-Vous pouvez embrasser la mariée.

Caïd m'a embrassé le front et ce contact m'a répugnée.

-J'ai vu des mariées plus heureuses ! remarque le maire.

-Elle est heureuse juste elle joue la belle.

-Oui monsieur je suis heureuse vous savez c'est juste la peur de devenir une vraie femme.

-Hahaa je comprends mieux mais ça ira. Vous êtes beaux vous êtes jeunes. Profitez.

Il nous a remis un livret de famille et ensuite ça a été direction la salle. Cortège de fous avec quasiment que des drapeaux du Maroc. A la salle l'Imam nous a unis devant Allah. On a bu le lait et manger les dattes. La mère à Younes nous a mitraillé de photo. Ensuite j'ai changé ma robe pour mettre un caftan bleu argenté. Je me suis installée sur mon trône de mariée mais j'avais envie de fuir d'ici.

-Souris Poupée. Me force pas à me zehef. T'en fais pas ça sera ta fête quand on sera seuls.

Je me suis forcée à sourire. Nous avons fait des photos. Maintenant je n'ai pas envie que le mariage se termine. Trop horrifiée de ce que Caïd me ferait. Mais vers deux heures du matin il a manifesté l'envie de se retrouver avec moi.

-Allez y les enfants ! On rangera la salle.

On est partis. Dans la voiture pas un mot. Je n'avais pas d'affaires et je m'en rendais compte.

-Younes j'ai pas d'affaires je vais faire comment ?

-Tu parles trop. J'ai dit à Mourad de te les ramener tes valises alors commence pas.

On est arrivés chez nous. C'était une cité alors ça ne changeait pas d'avant. Sauf que là c'était des plus grandes barres. On habitait au 8ème étage. L'ascenceur empestait la pisse pour pas changer.
En effet à peine rentrée j'ai vu mes valises à l'entrée. Puis l'appartemment était meublés. Je me suis précipitée vers le canapé.

-Oh tu vas où ?

-Je dors sur le canapé.

Il s'est mis à rire nerveusement.

La Poupée Et Le ClochardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant