Ma cellule se trouvait dans un coin reculé du complexe, au-delà de plusieurs sas d'isolement. Elle était elle aussi baignée de cette même lumière aveuglante et blanche qui blessait les yeux, et les barreaux de plexiglas étaient si transparents que l'on aurait pu croire à leur absence. Mais elle avait autre chose : Une fenêtre avec vue sur l'extérieur.
Mes jambes peinaient à me porter, et la première chose dont j'avais envie était de m'allonger sur l'espèce de matelas anguleux posé dans le coin de la pièce écraser à mon tour ces ailes qui m'accablaient, pourtant... Cela faisait du bien d'apercevoir le ciel après tout ce temps passé sous des lumières artificielles. Au dehors, le soleil nimbait son monde et les nuages de couleurs rosées et magnifiques, j'avais l'impression que cela faisait des jours que je ne l'avais pas vu.
Un sentiment nouveau est venu m'habiter à ce moment-là, une impression fugace, un regard différent...Si je devais garder ces ailes, si finalement elles faisaient partie de moi, en admettant que que j'étais bien l'élu d'Ariane pour porter ce fardeau, alors peut-être que... Désormais, je pouvais peut-être y frayer mon chemin à moi,dans ce ciel que j'avais si souvent vu de loin ?
Je pourrais essayer de voler.
Du moins j'aurais pu.
Depuis ma plus tendre enfance j'avais toujours rêvé de faire comme les oiseaux, être libéré de la société humaine et aller ou bon me semble. Pas une fois je n'avais imaginé que me serait donné la possibilité d'espérer y arriver...C'est alors que le sas s'est ouvert, laissant entrer un homme jeune à la mine inquiète.
Il me semblait reconnaître en celui-ci l'un de ceux qui m'avait conduit en salle d'interrogatoire, à la différence près que son visage semblait plus ouvert, maintenant qu'il se tenait de l'autre côté des barreaux. Son attitude pourtant n'avait pas que ça d'étrange, à en juger par les regards qu'il portait à sa montre. Sa présence devant ma cellule ne devait pas être autorisée,et ses mouvements rapides et mesurés s'en ressentaient.
_ Écoutes,j'ai pas beaucoup de temps avant qu'ils se rendent compte de mon absence, alors fais bien tout ce que je vais te dire.
Il parlait d'une voix à peine perceptible, et semblait prendre particulièrement soin de ne pas apparaître dans le champ de vision de la caméra qui se trouvait dans le coin de la grande pièce blanche.
_Je peux t'aider à t'échapper, jcrois pas que tu sois aussi dangereux qu'ils le disent.
Sur le moment je n'ai pas compris, mon cerveau semblait comme suffoqué par cette annonce aussi soudaine qu'étrange, j'ai gardé les lèvres closes sans le quitter des yeux, attendant d'être sûr.
_Petit jpeux pas te laisser mourir ici, ça peut paraître bizarre, mais je sens que je dois t'aider, mais tu dois me faire confiance, dis quelque chose !
_Pourquoi vous feriez ça ?
Cet homme était étrange... Je le sentais sincère, mais quelque chose chez lui m'intriguait. Ses yeux cherchaient les miens sans la moindre trace de peur ou de pitié, il semblait différent des autres, et pourtant il était des leurs...Je n'étais plus vraiment certain de vouloir faire confiance à qui que ce soit, plus maintenant.
_J'ai pas le temps de te l'expliquer, si on m'attrape ici je suis mort...
Ils'arrêta soudainement de parler pour écouter autour de lui, les yeux cherchant quelque chose, puis reprit d'un ton peu assuré.
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Dies iræ
FantasyMa vie était un labyrinthe dont l'architecte était mon propre père, un chemin serpentant dans l'ombre noire des hauts immeubles de mon époque, un labyrinthe où chaque relation était une impasse, une peine... Du haut de mon jeune age je me voyais dé...