Chapitre 9

404 43 12
                                    

La neige est froide. Ses petits cristaux glacés mordent mes bras nus. Tout est noir à l'horizon, et je ne distingue rien. Je sens les larmes rouler sur mes joues, qui sont les seules parties de mon corps à être brûlantes. Je me sens totalement paumé, et je ne sais pas quoi penser. Trop de choses se sont produites en même temps. Je baisse les yeux vers mes mains, et je revois le couteau, ainsi que la gorge de Laura. Oh, merde...

J'ai failli buter quelqu'un. J'ai failli buter quelqu'un !

Je sers les poings aussi fort que je le peux, et je lève la tête. Des flocons m'atterrissent dans les yeux. Les larmes redoublent d'intensité, et je sens mes genoux trembler.

Kriss, un traître ?

Max et Laura, totalement innocents ?

Je ne peux pas le croire. C'est impossible.

Kriss n'aurait jamais pu faire ça.

Et les deux autres salauds ont fait du mal à Antoine.

Antoine...

Il a changé. Il a compris. Je l'ai vu dans son regard.

Il n'avait plus cette horrible couleur qui me faisait tant mal au cœur.

Et pourtant...

Quelque chose ne va pas. Quelque chose ne va plus...

-Mathieu ?

L'interpellé tourna la tête. Alors qu'il était seul sur la terrasse, il venait d'être rejoint par quelqu'un d'autre.

Antoine.

Qu'est-ce qu'il fait là ?

Antoine s'avança vers Mathieu.

-Ne reste pas là, tu vas tomber malade... Lui dit-il

-Tiens, c'est nouveau, tu te soucies de ma santé ! Répliqua sarcastiquement Mathieu

Antoine haussa les sourcils, surpris. Il croisa les bras, sans répondre. Un ange passa, avant que Mathieu ne demande :

-Qu'est-ce qu'il se passe en bas ?

Antoine lança un regard derrière lui avant de répondre.

-Eh bien... Max et Laura ont été consignés dans leur chambre, et David hésite grandement à appeler la police. Nyo essaye de le convaincre, mais c'est pas gagné...

-Et...et Kriss ?

-Il est toujours enfermé dans sa chambre, et refuse d'en sortir. Il n'a pas prononcé un mot, et je crois pas qu'il va parler de sitôt...

Ca fait mal. Très mal. Trop mal.

Je détourne le regard, et fixe le néant. J'aimerais être ailleurs. J'aimerais être loin.

J'en ai marre de souffrir continuellement.

Je sens une main se poser sur mon épaule. J'ai un mouvement brusque, et je me retourne.

Antoine me regarde, et il me semble retrouver ces paillettes dans ses yeux.

C'est trop pour moi. Trop de souvenirs remontent à la surface. Trop de blessures qui se rouvrent en même temps. C'est trop.

Mais je ne lâche pas son regard. J'attends quelque chose, mais je ne sais pas quoi.

Soudain, deux mots. Deux simples mots franchissent ses lèvres.

Le nouveau moi [2eme partie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant