Je vois le porte-feuille dépasser de la poche du manteau. Le manteau appartient à un vieux monsieur avec une pipe qui lis tranquillement son journal, assis sur une chaise du café Ocean. Il porte le manteau tant convoité.
Je me retourne. Pourquoi c'est à moi de le faire? Étienne est bien plus habile.
Je me tourne vers lui, avec un regard plein désespéré et des presque en pleurs.-Non, tu y vas, me répond-t-il avec un ton sec. Celui-là, vu son accoutrement, doit avoir au moins de quoi nous nourrir tous pendant un repas.
-Et j'ai faim, déclare Miri.
-Mais pourquoi moi? Répondis-je, les yeux brillants de l'espoir que quelqu'un prenne ma place.
Mais Étienne lève son bras pour montrer du doigt Benjamin.
-Tu ne veux pas qu'il prenne ta place tout de même?
-C'est bon je peux le faire, lance Benjamin.
Non, il est impensable que Benjamin y aille. Il y a trois mois seulement, il a demandé de l'aide dans notre groupe pour lui et ses deux sœurs de trois ans. Il est orphelin, ses parents morts de surengagement dans leur travail. Lui seul s'était occupé de ses sœurs, et l'une des deux est malade. On ne sait pas si elle va s'en remettre. Elle est en se moment dans notre "maison" qui est en faite un vieux grenier abandonné.
Benjamin, lui a essayé vainement de voler pour elle des médicaments aux médecin, et s'est fait mordre par le chien du docteur. Il a une vilaine blessure à la jambe droite. Rien d'irrémédiable, heureusement! Mais pour l'instant il boite.-C'est bon, j'y vais, dis-je, dégoûtée par la façon débile par laquelle je me suis fait avoir.
Je m'élance vers le monsieur. Mes guenilles vielles et ultra-usées ricochent sur le sol. Et "bam" je m'effonds sur le gentilhomme. Coup facile. Je lui prends son porte monnaie de la main gauche. Je le cache dans une de mes poches. Je me relève, lui lance "pardon m'sieur" et m'en vais comme je suis revenu. Je me dirige vers mes camarades.
Je pousse un soupir. Pas de soulagement. Mais d'ennui. Ce tour, combien de fois l'ai-je déjà fais? 300 fois? Je n'en sais absolument rien. Tout est répétitif, dans les salles rues de Belfast.
-ELLE VOUS A VOLÉ VOTRE PORTE-MONNAIE!!!
Mais non! Mais qui est l'abruti il a crié ça? Je cours sans hésiter. Et dire qu'il y a deux secondes je disais que je m'ennuyais! Je zigzage entre les gents. Personne ne s'écarte pour me laisser passer. Pour eux, je suis comme un rat aillant la peste, qu'il faut faire disparaître avant qu'il contamine d'autre personne.
Mais pour moi je suis plutôt le cerf de la battue, qui cours pour se sauver.J'esquive les personnes, et cours, cours, cours encore. Je vois un passage entre des personnes. J'y vais. Je me retrouve dans une ruelle. Je cours encore, mais je suis rassurée. Ils ne me poursuivent plus. Je suis sauvée!
Je suis la meilleure! Échapper à une foule de monde, c'est pas donné à tous.
Je souris fière de ma réussite.
J'ouvre le porte monnaie, triomphante.C'est pas vrai. Ça peut pas être vrai.
Il n'y a que trois pièces.
Juste assez pour acheter un pain.Rahhh! C'est pas possible! Tout se mal pour si peu? Je prends les 3 pièces et jette le porte-monnaie. Étienne va être furieux. C'est le 3ème plus âgé de notre groupe, avec 14 ans et une capacité extraordinaire pour voler sans se faire remarquer.
Le plus vieux c'est Paul, mais il est pas très doué pour le vol.
Je m'assoie. C'est incroyable la façon dont on a survécu. On est 15 aujourd'hui, un petit groupe de voleurs, qui es si vieux que personne ne sait par qui il a été créé. Il est fait d'orphelins et de fugeurs. C'est assez dur de survivre seul, donc on se regroupe.
Moi aussi, je suis orpheline. De naissance. Aussi loin que je m'en souviens, j'étais voleuse dans se groupe. Mais à vrai dire, je ne suis pas vraiment seule. Ma famille, ce sont tous ses voleurs. 15 frère et sœurs, c'est fantastique. À par pour le cas d'Étienne, tout le monde est sympa.Le ciel étoilé couvre les quartiers de Belfast. Il serait tant que je rentre à la maison.
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La Fille Des Astres Ou La Dernière Nuit Du Titanic
AventuraEn 1912, je prends ma chance à 2 mains. Moi, Livy, 10 ans, voleuse et orpheline reçoit un billet pour le Titanic. L'Amérique est un espoir. Un nouveau monde. J'abandonne tout pour cette nouvelle vie. Mais comment puis-je me douter que tout va chavir...