Chronique De Souane: Il Sont Partis, À Moi De Me Venger

Partie 4

Après mon séjour à l'hôpital, je finis par rentrer. Pas chez moi évidemment, c'était encore trop tôt. Mais chez Will. Will faisait pratiquement partie de la famille, il était très souvent à la maison, il nous conseillé, il nous aider à régler les conflits parfois entre mon frère, moi et mes parents. Il a toujours été là dans les moments difficiles. Il est très proche de mon père depuis toujours mais il ne nous a jamais vraiment raconté comment il le connaissait. D'ailleurs je n'ai jamais vu de photos quand mon père était plus jeune, ni des photos de ces parents. Il n'a jamais aimé parler de son passé avant sa rencontre avec maman. Et de ce qui est de maman, elle a perdu ces parents étant jeune dans un accident de voiture et ma seule famille était donc mes parents, mon frère et Will.

Aujourd'hui Will est notre famille, et la seule qui nous reste. Il vit seul dans une immense maison. C'est spacieux, bien décoré et très chaleureux mais bizarrement je me rends compte que je n'ai jamais mis les pieds ici auparavant. Mais ce n'est pas vraiment la chose dont on se préoccupe le plus dans un moment pareil.

Depuis cette... évènement, tout à changer. Evidemment, j'ai perdu mes parents donc les choses changent forcement. Nous n'allons plus en cours, nous n'avons plus contact avec personne, on est pratiquement en quarantaine ici. Will dit que c'est important pour nous de faire nos deuils seuls sans personne car personne ne peux nous aider. Il dit aussi qu'il faut se débrouiller seul, que c'était le seul moyen d'avancer en quelque sorte.

Mon frère n'était pas du même avis, moi ça m'était égal. Aidene avait l'impression d'être enfermé et voulait se changer les idées. Mais notre très chère Will refusa catégoriquement et depuis Aidene s'est enfermé dans sa chambre. J'aurais aimé l'aider mais je ne peux pas, je n'en ai pas la force.

C'est trop douloureux pour moi d'affronte les larmes de mon frère rongé par l'angoisse et la dépression. Et après la scène monstrueuse que j'essaie d'oublier, je ne comprends pas pourquoi je ne suis pas moi-même en train d'essayer de m'étouffer avec toutes sortes de médicaments.

C'est donc dans le creux de mon lit que je repense aux beaux souvenirs laissés par mes parents. Et un souvenir me vient.

Je regarder par la fenêtre les voitures passer, ce jour-là j'étais punis. Interdit de sorti pendant une semaine pour une note que j'ai ramené, j'ai eu 6 sur 20. Ce n'était pas excellent et je n'avais pas d'excuse alors j'avais l'interdiction de sortir. Ma mère était à coté en train de préparer un bon repas. Elle aimait cuisiner et se prêté souvent à cette tâche. Elle aurait voulu que j'en fasse autant. Ce jour-là elle me dit « Il faut bien que tu apprennes un peu même si tu trouves ca dur ». Je ne répondais pas un peu déçu de ne pas pouvoir sortir aujourd'hui alors elle continua. « Je vais t'avouer quelque chose. C'est avec de l'effort qu'on réussit, et pas autrement. Toute ta vie tu auras des efforts à fournir et si tu baisse les bras chaque fois que c'est trop dur tu n'arriveras jamais à rien.

-Tu parles toujours de la cuisine là ?

-Je parle de ta vie entière.

-Mais maman... Arrête les leçons de vie un peu.

-Je dis juste qu'il ne faut pas que tu te laisses abattre, pour l'école comme pour les bons repas que ta maman prépare. (Elle marque une pause et reprend) Quand tu seras prête, je t'avouerais comment réussir tes plats à la perfection, tu ne seras pas déçu, ça restera entre nous. »

Je lui souris alors et me lève pour l'aider à terminer.

Je sors de mon souvenir et remarque quelques larmes sur mon oreiller. Je n'ai pas eu le temps de savoir son secret et je n'aurais plus l'occasion. Notre secret n'existe plus et cette pensée me fond le cœur. Je décide de me lever pour au moins aller faire un tour dehors car je n'en peux plus de l'air comprimé de cette chambre. Je me dirige vers la sortie quand Will m'arrête.

-Tu fais quoi ?

-Je voulais juste sortir pour prendre un peu l'air, j'en peux plus de rester ici...

Les larmes me montent aux yeux et je baisse la tête. Il s'approche de moi doucement, lève ma tête pour pouvoir me regarder dans les yeux et me dit :

-Retourne dans ta chambre.

Le ton était si sec que j'en reste figée. C'était tellement inhabituelle que je ne réponds même pas ne savant pas quoi dire. Je le regarde, intriguée et décide de forcer le passage pour sortir. Je pouvais tout de même prendre l'air, je n'étais pas enfermée que je sache.

Alors il m'attrapa violemment le bras pour me propulser sur le canapé. Et par peur je ne bougeais plus d'un poil. Il me dit que je ne devais pas sortir et que si je désobéissais, ça se passerait mal criait-il. Ce n'était pas le Will doux et affectueux que je connaissais. Cet homme-là n'avait plus rien à voir avec l'ami de mon père.

Will ? Que t'arrive-t-il ?