Partie 5

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J'attendais patiemment qu'il se calme et qu'il reparte. Je ne bougeai pas, je voulais qu'il s'en aille, j'avais peur de lui et pour la toute première fois de ma vie je ne me sentais pas en sécurité. Il sort par la porte d'entrer en la fermant à clé derrière lui.

Je ne lui faisais désormais plus confiance et je n'aurais jamais cru qu'il avait un autre visage que celui que j'ai connu toutes ces années.

Je me précipitais pour aller voir mon frère pour lui raconter cette altercation quand j'ouvris la porte pour le voir couché à moitié sur le lit, presque sur le sol. Il avait une position de mort. Je l'ai appelé mais il ne répondait pas. Je l'ai un peu poussé mais toujours rien. Il ne bougeait plus, j'ai paniqué. Je le secouais pour qu'il réagisse mais rien. Mon frère ne pouvait pas me laisser aussi !

J'ai vu une boite de médicaments sur la table de nuit et j'ai toute suite pensé à ce qu'il avait pu faire avec... Je me mis à pleurer en essayant de le réveiller et en repensant à toute les fois où j'aurais du être présente pour lui. Je n'ai pas été une assez bonne sœur et j'en suis désolé Aidene.

-Mais t'es malade ?! Arrête c'est bon je suis réveillé !!!

Sous le choc et soulagée qu'Aidene soit toujours parmi nous, je le pris dans mes bras en lui disant que j'avais eu tellement peur et quand j'ai vu la boite de médicament sur la table j'ai tout de suite pensé au pire.

-C'est des dolipranes Souane, dit-il en me repoussant. Et ça y est, tu décides de te préoccuper de moi tout d'un coup?

-Aidene, écoute je suis vraiment désolé je n'ai pas été à la hauteur je le reconnais mais tu ne peux pas m'en vouloir de vouloir rester seul dans un moment pareil.

Il lève un peu les yeux en l'air, se pinça la lèvre inferieur avec un peu de remord.

-Bon, je ne me suis pas assuré que tu allais bien non plus...

Je n'ai pas joué mon rôle de grande sœur je l'avoue... J'ai évité mon frère, mon sang et je n'aurais jamais due. J'aurais due l'aider, prendre soin de lui, le réconforter. Mais aujourd'hui je suis là et j'ai des nouvelles plus grave et à prendre en compte.

-Passons, Aidene, il se passe quelque chose de vraiment bizarre. Will m'as vraiment empêché de sortir juste devant la porte et j'ai voulu insister mais ça s'est mal passé. Et je sais que papa nous disait constamment qu'il était le seul en dehors de la famille à qui nous pouvions faire confiance mais je commence vraiment à me poser des questions. Comme par exemple, que faisait-il dans la maison le jour où... et je ne termine pas ma phrase, c'était trop dur de prononcer ces mots.

-Le jour de leur mort.

Je le regarde bouche bée, les yeux grand ouvert, ne pensant pas qu'il oserait le dire. Et il continua :

-Mais tu délires, tu sais très bien ce que Will représentait pour papa alors comment tu peux penser ça de lui ? Il est aussi sous le choc, comme nous deux c'est tout.

-Aidene, regarde l'hématome qu'il m'a fait au bras !

Il détourne le regard ne voulons pas voir la vérité en face. Il nie les fait mais j'essaie de lui faire prendre conscience malgré tout que nous ne sommes peut-être plus en sécurité.

-Aidene ! Regarde-moi, il nous a même pris nos téléphone, on ne peut même pas appeler nos amis. Qui donc fait ça dis-moi ?

- LAISSE-MOI TRANQUILLE AVEC TES HISTOIRES TOUTES FOLLES MAINTENANT ! Se met-il à hurler. Puis il reprend d'un ton plus calme, laisse-moi maintenant, je pensais que tu venais me voir pour voir comment j'allais et au lieu de ça tu viens me parler de la seule personne qui est là pour nous. Sans lui on serait surement déjà dans des foyers d'accueils et séparé en plus ! Et s'il voulait nous tuer, on ne serait déjà plus là.

Surprise de sa réaction, je ne dis plus un mot. Il a raison, je ne me suis pas soucié de son état et ce n'est pas le moment de lui sortir des histoires pareil sans preuve.

Je n'insiste donc pas, je voyais bien que mon frère était fermé à l'idée de penser du mal du seul homme que mes parents appréciés réellement. Mais je ne m'arrêterais pas là, je sais bien qu'il se passe quelque chose et même si je suis la seule à le voir, je trouverais bien le moyen de le prouver à Aidene.

Chronique De Souane: Il Sont Partis, À Moi De Me VengerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant