Aujourd'hui a lieu le match qui ouvre la saison. La pression est énorme, des journalistes, des recruteurs, des professionnels et toute l'université est présente. Entre le stress et l'excitation, autant vous dire que je suis dans tous mes états, à deux doigts de la crise de nerfs. Ou de panique.
J'ai hâte d'être sur le terrain et de tout donner. La meilleure partie est toujours sur le terrain, quel que soit le sport. Avant c'est l'horreur et après c'est pire car on pense à tout ce qu'on aurait dû ou pas dû faire sur le terrain. Tandis que pendant le jeu, on est simplement là, à faire notre mieux. On pense et on vit l'instant présent, chaque seconde, chaque minute est importante.
Tout un tas de choses se mélangent dans ma tête.
Je pense à la première fois que mon père m'a fait toucher un ballon de football. Je devais avoir 4 ans tout au plus mais je me souviens encore du cuir sous mes doigts, la sensation que j'ai ressentie lorsque je l'ai pris dans mes mains. J'ai tout de suite su que je jouerai au football dans ma vie. Je ne sais pas comment, ni pourquoi mais je l'ai compris. C'était comme une évidence, j'étais né pour jouer au football.
Lorsque nous sommes rentrés à la maison après que mon père m'ait emmené au parc pour échanger quelques passes, j'ai dit à ma mère que je voulais absolument jouer au football. Et ce sur le champ. J'étais excité comme une puce, je m'en souviens comme si c'était hier. Le lendemain, nous sommes allés m'inscrire et j'ai passé quelques tests d'aptitude physique ainsi qu'un examen médical. Après quelques entraînements, je voyais mes capacités monter en flèche. Je passais tout mon temps libre à m'exercer dans notre jardin, je ne lâchais plus mon ballon. Il m'arrivait même de dormir avec. C'était devenu plus qu'une passion, c'était l'air que je respirais et que je respire encore.
A l'époque, c'était du jeu sans contact car nous avions entre 4 et 6ans. Je devais attendre d'être au lycée pour réellement jouer comme les « grands ». En attendant, je regardais tous les matchs qui passaient à la télé. Et mes parents me soutenaient, pratiquement tous les dimanches, nous allions au parc et nous passions des heures à jouer tous les 3.
Je pense à ma mère qui venait souvent assister à mes entraînements et qui hurlait comme une folle dans les gradins pendant les matchs. J'étais fier et j'avais honte en même temps. Ma mère était une femme magnifique et elle l'est sûrement encore aujourd'hui. Elle avait de longs cheveux bruns et des yeux en amande verts dont j'ai hérité avec un touche de gris. Je la revois, me sourire et lever son pouce en l'air pour me dire « déchires tout ». Je voulais qu'elle soit fière de moi, qu'elle soit heureuse de m'avoir comme fils. Il faut croire que je ne l'ai pas rendue assez fière.
Lorsque je suis entrée au secondaire, j'ai immédiatement postulé pour intégrer l'équipe de mon lycée. Ma mère était peut-être partie mais je n'avais pas abandonné le football pour autant. J'espérai qu'un jour, elle me verrait à la télé ou dans les journaux et qu'elle reviendrait vers moi en me disant qu'elle regrettait de m'avoir laissé.
J'ai été pris dans l'équipe et dès les premiers entraînements le coach m'a dit que j'avais de l'avenir dans le football. J'avais du talent, tels sont ses mots. Je me suis donc donné à fond pendant trois ans et à force de détermination ça a payé car l'université de L.A m'a proposé une bourse. J'ai littéralement sauté au plafond. Jouer au football américain universitaire est une chance, peu de personne y arrive et encore moins avec une bourse. Heureusement pour moi, mes résultats scolaires n'ont jamais été médiocre. J'étais un élève moyen mais mes capacités au football m'ont énormément aidé et tous ce que j'ai fait pendant des années n'a pas servi à rien.
Je pense à Maxyne qui prend de plus en plus de place dans ma vie. Comment une personne que vous côtoyez depuis seulement quelques semaines, peut-elle prendre autant d'importance ? Car oui, Maxyne devenait importante. Ce matin encore, elle m'avait proposé devenir prendre quelques vagues avec elle pour décompresser avant le match de ce soir.
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Irrésistible tentation - EN PAUSE
Romansa"Il paraît que l'amour, c'est un truc dangereux. Que ça fait chialer tes jolis petits yeux. Il paraît même que ça fout la fièvre. Il paraît qu'y en a certains qui en crèvent." Ils vont se plaire, puis se détester pour enfin s'aimer. Se disputer pour...