Enquête et chocolat

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Ce matin, Anna se réveilla péniblement. À ses côtés, Olaf dormait au pied du lit à la manière d'un chat, son petit nuage de flocon au dessus de la tête. Elle se leva sans un bruit pour ne pas réveiller son ami. Après les évènements d'hier, Olaf avait besoin de repos. D'ailleurs, Anna n'aurait pas été contre se recoucher, mais voilà, le cri de la petite Hilda résonnait dans sa tête et il lui était bien impossible de dormir. La nuit avait été longue. On avait appelé Hilda, on avait fouillé la ville pour voir s'il n'y avait pas une trace de l'enfant, mais rien. La fillette s'était volatilisée et on avait décidé de remettre les recherches à demain, quand il ferait jour.

Était-ce vraiment un monstre qui avait enlevé l'enfant comme l'avait raconté Olaf ? Ou était-ce son imagination débordante qui lui avait montré l'image d'une horrible bête ? Quoi qu'il en soit, Anna croyait Olaf envers et contre tous. Elsa pensait que le choc lui avait fait perdre la tête, quant à Kristoff il voyait dans les paroles du bonhomme de neige, une énième fantaisie d'Olaf. Qu'y avait-il de si compliqué à croire ? Après tout, Elsa possédait bien des pouvoirs magiques ? Kristoff avait bien été élevé par des trolls ? Rien que l'existence d'Olaf était incroyable ! Pourquoi refusaient-ils tous les deux de le prendre au sérieux ? Anna avait une petite idée sur la question. Elsa comme Kristoff devaient être épouvantés à l'idée que leur petit compagnon ait raison. Un monstre à Arendelle, finalement en y réfléchissant, ça n'avait rien de surprenant, surtout lorsqu'on avait une soeur qui pouvait contrôler la glace. Bien sûr, Elsa n'était pas un monstre, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit !

Anna s'habilla en vitesse et tressa ses cheveux roux ébouriffés. Elle voulait résoudre l'enquête. Qu'ils aient affaire à une abominable créature ou à un charmeur de serpent, le résultat serait le même, elle retrouverait la petite Hilda saine et sauve. Elle se précipitait dans les couloirs du château bien décidée à résoudre ce mystère, quand elle tomba nez à nez avec Kai et Gerda, qui l'arrêtèrent net dans sa course.

- Princesse Anna, excusez-moi mais où comptez-vous aller comme ça ? demanda Gerda d'un air bienveillant.

Kai et Gerda travaillaient au château depuis des années et Anna les connaissait depuis tellement longtemps, qu'ils étaient presque comme un oncle et une tante un peu trop soucieux.

- Je vais aller chez cette pauvre dame, répondit simplement Anna. Si un monstre ou... quoi que ce soit d'ailleurs, a pénétré dans la chambre de cette petite fille, il doit bien y avoir des preuves quelque part non ?

- Des preuves, votre altesse ? dit Kai.

- Oui, je ne sais pas, une sorte d'indice qui nous mette sur la bonne voie, quelque chose comme ça !

Anna ne put s'empêcher de sourire de toutes ses dents comme chaque fois qu'elle se sentait mal à l'aise. Elle tortilla ses doigts et regarda Kai et Gerda d'un air gêné. Quoi ? Elle pouvait bien mener sa petite enquête si elle le voulait non ? Elle savait que ces deux là iraient tout rapporter à Elsa et il n'était pas certain que cette dernière soit d'accord, mais il fallait bien commencer quelque part. Si on ne retrouvait pas la petite Hilda le plus vite possible, qui sait ce qui pouvait lui arriver.

- Vous m'excuserez, poursuivit Anna, mais je dois vous laisser, j'ai une investigature de la plus haute importance.

- Une investigation princesse, corrigea Gerda.

- Oui, c'est exactement ça.

Anna quitta le château rapidement. Elle ne voulait surtout pas tomber sur Elsa, qui ne manquerait pas de lui demander pourquoi elle était levée de si bonne heure et allait de toute façon, lui refuser l'enquête quand elle apprendrait dans quoi elle se lançait. Il faut dire que depuis cette histoire avec le prince Hans et cette escapade quasi mortelle dans la montagne, la princesse était très surveillée. Alors oui les portes du château étaient bien ouvertes, mais les gens s'inquiétaient tellement pour elle, qu'on ne lui laissait pas une minute de répit.

Quand elle fut dehors, elle remarqua comme le vent soufflait aujourd'hui. C'était plutôt impressionnant d'ailleurs, les bourrasques faisaient se dresser les drapeaux et les rares passants marchaient la tête baissée. Quand elle arriva devant la maison de la petite Hilda, Anna respira un grand coup et frappa à la porte.

On vint lui ouvrir quelques minutes après. La mère de l'enfant avait la mine déconfite et les yeux cernés. Elle ne devait pas avoir beaucoup dormi à en juger par son regard boursoufflé. Elle mit un moment avant de se rendre compte que c'était bien la princesse Anna qui lui rendait visite.

- Princesse, dit la femme avec un léger tremblement dans la voix, excusez ma tenue, je ne pensais pas avoir de la visite si tôt.

- Appelez moi Anna, sourit la jeune fille, je ne vous réveille pas au moins ?

- Non, dit elle tout bas, entrez je vais nous faire une tasse de chocolat chaud.

Chouette ! Anna adorait le chocolat.

- Mon mari est encore au lit, chuchota la femme, il n'a pas beaucoup dormi non plus.

- Excusez moi de vous déranger, dit Anna, mais il faudrait que je vois la chambre d'Hilda. Si... si le monstre ou... l'ombre... Enfin, si la chose qui a enlevé votre fille a laissé une trace quelconque, nous devrions très vite la trouver.

La jeune fille essayait de prendre l'air le plus assuré possible, mais elle n'était pas certaine que ce petit rôle lui aille si bien quand la femme la regarda étonnée.

- Vous voyez, poursuivit elle, j'aimerai beaucoup retrouver votre fille et c'est vrai que les recherches n'ont pas encore commencé, enfin si elles ont commencé dans la nuit mais pas encore ce matin, enfin vous comprenez...

Anna se remit à sourire bêtement ce qui l'énerva un peu. Elle était sur une enquête et elle perdait tous ses moyens.

- Oui, bien sûr princesse, se contenta de dire la femme, venez je vais vous montrer la chambre d'Hilda.

Anna la suivit jusqu'à une petite pièce. Un lit d'enfant trônait au centre dans un désordre étonnant.

- Pardonnez moi cette pagaille, je n'ai pas eu le temps de ranger...

- C'est très bien comme ça ! s'empressa de répondre Anna, et surtout ne rangez pas : rien ne doit nous échapper !

Elle sortit de son sac, une grosse loupe qu'elle avait piqué sur un bureau en sortant du château et commença à fouiller, chercher des indices. Si Kristoff la voyait, elle était certaine que le garçon se moquerait d'elle à gorge déployée et pourtant, si Anna trouvait quelque chose, il serait bien obligé d'admettre qu'elle avait raison et qu'Olaf n'avait pas halluciné.

La Reine des Neiges, Mystère à ArendelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant