À un passant

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Ah le printemps ! Le temps du renouveau, la saison des amours, les hormones qui vous travaillent, le retour des premiers soleil et surtout le règne de ces putains de pollens de merde !

J'ai passé plus de la moitié de cette partie de l'année chez moi, entouré de paquets de mouchoir parfaitement calfeutré pour éviter toute intrusion inopinée de ces moumoutes volantes.
J'en pouvais plus, homéopathie, médecine généraliste, astuces de grand-mère rien n'y fait. J'ai passé mon printemps à éternuer coupé du monde extérieur aussi souvent que se faire le peut.

Mais ce temps maudit est révolu !

Nous sommes le 21 juin. C'est officiellement l'été ! Je peux enfin respirer, et accessoirement je peux désormais sortir de chez moi comme me l'a bien rappelé mon ami Harry.

Ce con n'a rien trouvé de mieux que de me réveiller à 6 heures du matin en me harcelant de messages pour me dire que, je cite :

📩 C'EST L'ÉTÉ 👙
📩 LIAMOU TU PEUX SORTIR 👐😱
📩 MA PRINCESSE OURSONNE EST LIBRE !!!!!!!!! 🐻

Et j'en passe des meilleures.

Mais cet imbécile à raison sur un point : je peux enfin mettre mon nez dehors sans que celui-ci ne devienne rougeâtre en un temps record et que je me mette à pleurer sous les démangeaisons. Mon dieu merci.

On a donc prévu de se revoir à la terrasse de notre café favori.

Et devinez ? Je suis en retard.

Après donc mettre habillé et brossé les dents en un temps record, je saute sur mes clefs et claque la porte de mon appartement parisien.

L'ascenseur arrive et je m'engouffre à l'intérieur. Je suis seul. Un petit regard vers mon reflet. Je peux officiellement dire que oui, je suis présentable.

Dehors, je me dirige vers la rame de métro la plus proche. J'arrive juste à temps. C'est un point déjà positif. Le négatif c'est que je suis debout sans accès direct à une barre de sécurité ce qui a pour effet de me balancer aux rythmes des arrêts.

Un. Deux. Trois.

Une place se libère. Je m'y assoie avant que l'on me la pique. Un coup d'œil rapide sur la carte de la RAM me fait savoir qu'il me reste encore six arrêts. J'ai donc tout le temps de m'abandonner à mon loisir favori : dévisager les parisiens qui font la gueule.

À croire que c'est un sport olympique ici. La première fois que j'ai vu ça je me suis demandé si c'était juste un mauvais jour ou si tout le monde était comme ça. Comprenez moi, je viens pas d'ici moi et le petit anglais perdu que je suis n'a pas tout de suite compris les subtilités des habitudes des habitants de la ville lumière.

Mais ma foi, on s'y fait vite.

Mon arrêt est arrivé. Je descends donc à la station Anvers, ligne 2 Porte Dauphine - Nation si ça intéresse quelqu'un. Après avoir marché quelques minutes, j'arrive au pied de cet immense escalier rempli de touristes qui n'avancent pas. Ce que ça m'énerve ça aussi ! Je suis en retard. En retard ! J'ai rendez-vous quelque part et eux ils se demandent quelle est la marche la plus appropriée pour faire leur foutue photo.

Celle-ci ? Ou plutôt celle-là ? Mais bouges toi ! Restes zen Liam souris, soit content et baisse le regard pour être sûr que l'on ne te demande pas de les prendre en photo. Voilà encore un peu.

Il est vachement long cet escalier en fait. Encore un peu.

Voilà. Maintenant on fonce vers la bute Montmartre. Arrivé, je zigzague dans tout un périple de rues adjacentes jusqu'à arriver à destination.

Recueil Os ZiamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant