Chapitre CINQ : PDV Maël

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     Être seul chez soi, ça craint, et pas qu'un peu ! J'attrape mon portable et tapote l'écran pour le déverrouiller. J'envoie un message groupé à Léo et Isaac pour leur dire de passer à la maison et j'attends leur réponse.

     Quelques dizaines de minute plus tard, on sonne à la porte. Je me dirige vers celle-ci et l'ouvre.

Isaac : Hey mec ! On a amené de quoi boire !

     Isaac et Léo déboulent dans la baraque et pose les deux packs de 6 sur la table de la salle à manger. 

Moi : Ça c'est des potes, vous gérez les gars !

     J'entrouvre le tiroir qui se situe sous l'évier et en sort un décapsuleur que je tends à Léo.

Moi : Tiens, L, je sais que tu arrives pas à te servir d'un briquet.

Léo : Tu vas voir si je sais pas !

     Il plonge sa main dans la poche avant de son jean et en sort un briquet noir. Il attrape une bière et place sa main gauche au niveau du goulot. Je le regarde bloquer un côté de la capsule avec sa main et placer la partie inférieure du briquet sous la capsule, à l'endroit où sa main n'est pas. Il fait une légère pression sur le briquet, la capsule cède et le doux son mélodieux du gaz s'échappant de la bouteille retentit. 

Léo : Alors ? Tu fais moins le malin maintenant.

     Je lui prend des mains le briquet et la bière et lui tend de nouveau une bouteille fermée.

Moi : Ouvre celle-là avec tes dents. 

Léo : T'es fou ou quoi mon gars ! Je fais pas ça moi !

     Je pose sur la table la bière et le briquet que je tiens dans les mains et lui prends celle que je viens de lui donner. Je porte la bouteille à ma bouche et l'ouvre. Je referme ma mâchoire dentée sur la capsule et l'arrache. C'est alors que je sens un drôle de goût sur ma langue. Je regarde la bouteille que je tiens et vois du sang partout sur la main qui l'entoure. Je donne la bière à Isaac et cours au dessus de l'évier. Le sang coule de ma bouche. J'en ai partout. 

Moi : Léo ! Va chercher une sorte de boîte rouge au dessus du lavabo de la salle de bain s'te plait ! Grouille toi merde !

     Je l'entends courir à travers ma maison et revenir au bout de quelques secondes avec une bassine à la main.

Moi : Tu fous quoi avec ça ?! La boîte, elle est où !

Léo : J'ai pas trouvé alors tu fous ta tête au dessus de ce truc et on va toquer chez les voisins pour leur demander de l'aide.

     Je ne vois pas d'autre solution alors je m'exécute. On sort de ma baraque et on frappe à la porte de la maison jumelle. Un homme d'une quarantaine d'année ouvre et comprend qu'il y a un problème alors il me laisse rentrer. Il m'installe au dessus de leur évier et appelle son fils.

Stéphane : Charlie ! Descend la trousse à pharmacie s'il te plaît !

     J'entends des pas se rapprocher de plus en plus de nous et vois arriver une jeune fille, à peine plus jeune que moi. Charlie ? C'est une... fille ? Je m'y attendais pas.

Charlie : Tu m'as fait peur papa, j'ai cru qu'il y avait un truc grave !

Moi : Merci de dire que voir ma bouche en sang n'est pas grave.

Charlie : Non, c'est pas grave. 

     Elle est fascinante. La façon dont elle me regarde, dont elle s'approche de moi pour essuyer le sang qu'il coule le long de mon menton et jusque dans mon cou. Elle tient un chiffon imbibé d'eau qu'elle fait glisser, tout en douceur, de mes lèvres à mon cou. 

Charlie : Qu'est ce que tu as fait pour te mettre dans cet état ?

Moi : Hum... je...

     Je n'arrive pas à parler.

Charlie : Hum... tu... quoi ?

Léo : Il a voulu se montrer plus malin que moi et s'est visiblement pété une dent en voulant ouvrir une bière avec. 

Charlie : Quelle intelligence ! Tu cours bien mais ton cerveau ne s'aère clairement pas assez on dirait.

Moi : Comment tu sais que je cours ?

Charlie : Je le sais, c'est tout.

     Elle me tend un verre d'eau pour que je me rince la bouche et je crache dans l'évier. La dent tombe et je la ramasse. Je l'essuie avec un mouchoir que je trouve dans un tiroir puis la glisse dans ma poche. Heureusement, c'est une dent du fond, on ne voit presque pas que je me la suis cassée.

     Je remercie Charlie et son père. C'est la première fois depuis 5 ans, depuis qu'on a emménagé, que je lui adresse la parole. Quelle première impression !

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