Chapitre 6

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PDV Romie:

Trois semaines plus tard:

Je voyais son dos frêle et ses cheveux bruns courts, la courbe de sa nuque révélait sa peau blanche. Ses muscles dorsaux s'activaient frénétiquement, mais je ne pouvais pas voir ses gestes. Il était accroupi sur le sol goudronneux. Je me déplaçait tout doucement vers lui, à pas de loup. Plus je m'approchais, plus je pouvais distinguer le travail auquel il s'affairait avec tant de soin. Des courbes et des traits étaient dessinés à même le sol grâce à la craie qu'il tenait dans sa main. Des signes apparaissaient au fur et à mesure. Il prenait des petits objets, des bouts d'os et des pétales. Une lame. Je m'approchait, il ne me voyait pas. Quand je compris enfin ce qu'il faisait, il se retourna. Alan était mon ami, mais c'était mon devoir. Je pris ma hache et l'abattit avec violence contre son crâne. Il gesticula, vomit du sang noir, prit feu. Il me regarda avec un sourire mauvais, tandis qu'il se faisait consumer par les flammes. Il était pris de violentes convulsions, mais semblait s'en réjouir. Alors, j'abattis la hache. Une fois, puis deux, puis trois. Je ne pouvais plus m'arrêter, la folie meurtrière s'était épris de moi, je ne contrôlais plus rien. Plus une once d'humanité ne contrôlait mon corps.
Et j'adorait ça.

Je me réveillais en sursaut, le bruit de mon réveil me perçant le crâne.
Je me dépêcha de faire taire celui-ci, pour ne pas réveiller ma famille.
05h27.
Je soupirais, et recoiffais mes cheveux collés à ma peau par la sueur. Cela faisait des semaines que je faisait le même cauchemar, encore et encore. J'avais de la chance cette fois-ci, l'enfer n'avait pas duré trop longtemps, mon réveil m'avait sauvé. Je m'étais déjà réveillée au bord de la nausée. J'enleva la couette qui me recouvrait, sa chaleur m'étouffait. Je me leva et m'étira longuement. Je faisait du sport tous les jours, sans relâche, et j'avais peur de m'endormir le soir. Peur de ces cauchemars où je tuais violemment mon ami qui ne m'avait rien fait. Peur de ces cauchemars où je me comportais comme une bête sauvage qui sort de ses gonds. Une bête dangereuse et sans pitié.

Je me leva de mon lit pour me placer devant mon miroir.

En ces trois semaines, mon corps s'étais tonifié, mes bras autrefois légèrement potelés étaient maintenant fins et musclé. Mon ventre était plat. Heureusement j'avais toujours mes jolies courbes et ma poitrine généreuse, mais je m'était soulagée de cinq bons kilos. J'avais coupé contact avec ma famille et mes amis, je me levais aux aurores pour ne plus avoir à courir en compagnie de mon frère. La seule personne de ma famille avec qui je restait était ma grand-mère. Elle était mon mentor, mon professeur. Elle m'expliquait et m'apprenait à me servir de mon héritage. Elle me montrait les exercices à faire, elle me parlait chaque jour un peu plus de notre histoire. Mes parent s'inquiétaient pour moi, ils me sermonnaient pendant les repas, me demandant ce qui clochait. Je me contentais de tripoter la nourriture de mon assiette du bout des doigts, faisant la sourde oreille. Evan baissait la tête, visiblement vexé et triste que je décide de m'éloigner de lui soudainement. Granny prenait ma défense de façon autoritaire. Me parent se taisaient, trop respectueux pour contredire cette vieille femme qui avait amassé expérience et sagesse au cours de sa vie. Ma famille n'était plus joyeuse, légère et taquine comme avant. Il régnait une ambiance de plomb, personne n'osait parler, personne n'osait sourire. Je faisait tout pour éviter mes parents et mon frère. Ils ne pouvaient pas comprendre. Je n'étais pas taillé dans le même bois qu'eux.

Les cauchemars s'emplifiaient de jours en jours. J'entendait des voix. Ma grand-mère m'avait appris que c'était mes ancêtres. Elle me diraient quoi faire dans les moment opportuns. Je n'avait pas compris ce qu'elle voulait dire. Je me contentais d'hocher la tête.

ScottvilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant