Chapitre 2-L'assassin surgi du néant

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La lumière du soleil vient caresser mon visage. Au loin, j'entends des oiseaux chanter.

J'ouvre les yeux. Je réalise que je suis dans ma résidence, à Némésis. Je suis au milieu d'un grand lit, au matelas si moelleux que je m'enfonce dedans. Malgré mon envie de rester somnoler, je me relève, ensommeillé, et détaille l'endroit. Une chambre aux grandes dimensions, avec un lit et une table de chevet pour tous meubles. Par la fenêtre, un jardin idyllique rayonne : des fleurs colorées de toutes espèces s'y trouvent, et j'aperçois l'angle d'une piscine a l'eau claire et scintillante. Sur la table de chevet, se trouve un bout de papier qu'un ange a dû déposer pendant mon sommeil : c'est mon emploi du temps, autrement dit le jour où je serais jugé. Il semblerait que ce sera le 29e, et que ce jour sera exclusivement réservé au jugement des humains, société la plus développée du multivers. C'est un grand honneur, il risque d'y avoir du monde.

Aïe.

Bon, l'avantage, c'est qu'il me reste encore 29 jours à vivre.

Génial.

Si personne n'essaye de m'assassiner avant.

Au moment où cette pensée me traverse l'esprit, je vois Eva la minuscule fée, penchée sur un livre dont elle peine à tourner les pages.

Je soupire.

Une chose à la fois, je suppose.

-Hey, Eva, viens par là, je m'exclame. Je vais te donner une taille normale.

Elle se retourne, esquive de justesse une page qui manque de l'assommer.

-Enfin, tu es réveillé. C'est pas trop tôt !

-Je te rappelle que je nous ais sauvés d'une mort certaine, hier. J'ai quand même le droit de faire la grasse matinée.

Alors que nous parlons, je me lève, me place au centre de la pièce, Eva devant moi. Cette dernière prend un air sombre.

-Oui, à ce propos. C'était quoi ce truc ? Je n'avais jamais entendu parler de l'existence d'une créature capable de voyager entre les univers, qui se moque du vide, et qui est capable de hurler malgré celui-ci.

-Avoue que ça faisait froid dans le dos. Attends, ne bouge pas, je vais lancer l'incantation.

Je commence à murmurer les mots de puissance, afin d'entrer en transe. C'est une posture particulière de l'organisme qui favorise le cerveau aux autres sens, réduisant pratiquement le corps de l'utilisateur novice à l'état de légume, mais en retour cela favorise grandement l'utilisation de la magie. Je le fais autant que possible, cela limite les pertes psychiques après un sort. Ah, et pour ceux qui n'auraient pas compris, la magie est différente de la volonté d'un dieu. J'ai bien précisé avoir perdu mes pouvoirs de dieu, mais je garde mon aptitude magique, que certains humains bien entraînés sont capables de maîtriser. La pratiquant depuis des siècles, je dois préciser que je suis pas trop mauvais. Même si je me suis un peu rouillé, depuis le temps que j'ai arrêté d'en faire. Le fait de l'utiliser aussi brusquement, hier, a été violent pour mon corps, mais j'aurais pu subir bien plus qu'une simple fatigue si je n'étais pas entré en transe.

L'air commence a crépiter autour de moi. Ça y est, j'y suis.

La transe.

Lorsque celle ci est bien exécutée, comme maintenant, la perception du temps de l'utilisateur est altérée : 1 seconde du monde extérieur équivaut alors a 10 secondes de temps perçu par le mage. Cela permet de prendre son temps pour les incantations, d'éviter les erreurs, et de réfléchir calmement.

Inutile de dire que cet état nécessite une grande concentration, que bouger est dans ce cas fortement déconseillé sous peine de la briser (sauf quand on s'appelle Gandalf), et que...

Némésis: Highway to godOù les histoires vivent. Découvrez maintenant