II - b) Comment alléger ses textes ?

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Ici, je risque de reprendre des points de mes cours précédents, mais c'est indispensable ! ^^ x)



A / C'est quoi un texte fluide ?


Bien souvent les jeunes auteurs cherchent à donner de la "prestance" à leur bout de texte. C'est certes une très bonne volonté, mais elle est souvent très mal amorcée. Tout d'abord, beaucoup recherche la phrase complexe du genre:

"Hector, homme bienveillant, sage et aimant, s'approcha lentement de sa femme, douce et d'une beauté sans égale, pour lui caresser le haut de ses épaules et l'embrasser ensuite afin de lui prouver toute la passion qu'il lui portait."

Ah ouais, vu comme ça, ça fait cool, mais en fait c'est une horreur cette phrase.

En fait, quand on écrit, aussi étonnant que cela puisse paraître, il ne faut pas rechercher le compliqué. Du moins, pas quand on débute. Et il faut toujours partir d'une phrase simple que l'on brode ensuite. Pas laisser sa plume vagabonder au gré de son imagination en attachant sans cesse des subordonnées à l'indépendante du départ.

En fait, le secret, c'est d'être clair et concis. Une petite correction de la phrase du haut serait:

"Hector était un homme bienveillant, sage et aimant. Il approcha sa femme, douce et d'une beauté sans égale, avec lenteur. Une caresse sur le haut de ses épaules suffit pour l'attirer contre sa poitrine et l'embrasser. Il lui avait prouvé une nouvelle fois la passion qu'il lui réservait."

Bon le passage en lui-même n'est pas des plus évolués. Mais ça montre bien l'intérêt de couper sa phrase et de la rendre plus... esthétique.


B / Perdons les mauvaises habitudes !


Je le soulignais dans la partie précédente, l'auteur cherche parfois à faire compliqué quand c'est simple, juste pour donner une apparence plus "prestigieuse" à sa tournure. Or, il se trompe bien souvent. Cela est dû à de mauvaises habitudes (de mauvaises lectures?) qu'il faut perdre le plus rapidement possible.

J'ai mentionné tout à l'heure l'abus des subordonnées. Un exemple sera sans doute plus convainquant que mon éloquence désastreuse.

"Hector, qui était un gentilhomme d'une nature généreuse, saisit une fourche que le paysan lui tendait et retourna la terre, qui était dorée par le soleil de ce mois d'août, afin d'aider ses gens."

Oui, bon j'exagère, mais au moins il est frappant. Dans cette phrase il y a quatre propositions en plus de celle principale. Quatre de trop. Il faut déjà savoir que la plupart des "qui", "que" "dont" etc... est à supprimer. Bien souvent, en fait, c'est un rajout involontaire, parce qu'on ne savait pas où placer le détail avant. Et pourtant, il faut le placer autre part. On s'intéressera à la première "qui était un gentilhomme d'une nature généreuse". Est-ce vraiment bien le moment de le préciser en pleine tâche agricole ? C'est une information qu'il faut introduire dans la présentation du personnage, pas en plein milieu d'un fait qui n'a rien à voir et encore moins quand c'est pour alourdir la phrase. Pareil pour "qui était dorée par le soleil de ce mois d'août" ! Si tu veux rajouter la description du paysage, tu auras tout le temps pour le faire après. Dans une seule phrase bien indépendante des autres. La proposition "que le paysan lui tendait" est la seule que l'on peut conserver bien qu'il serait encore plus aisée d'en faire une phrase à part juste à côté. Et enfin, "afin d'aider ses gens" est un morceau tout à fait inutile que l'on peut éradiquer. L'auteur a tendance à mettre des détails qui sont de véritables Lapalissades. Si on sait qu'il est d'une humeur généreuse, qu'il prend une pelle et qu'il laboure la terre... on se doute bien qu'il n'est pas là pour les crucifier sur place. Ce renseignement est à proscrire. Ce qui donnerait un truc du genre:

Quelques cours pour mieux écrireWhere stories live. Discover now