« Chers élèves, chers professeurs, et chers éducateurs...», commença-t-il, de sa plus belle voix d'hypocrite, lorsque tous les élèves de 4e, 3e, 2e et 1ère étaient présent, assis ou debout, dans la salle des fêtes.
J'étais assise à côté de Maxime au moment où le directeur commençait son discours. Mais où sont les 5e et les terminales, me demanderiez-vous. Les 5e sont chez eux, ils avaient fini les cours à 12h45. Les terminales sont aussi chez eux, mais depuis déjà deux jours, car ils sont tous tour à tour rentrés de leur voyage des rhétos quatre jours plus tôt, soit vendredi. Ils n'avaient plus aucune raison de venir à l'école puisqu'ils n'avaient plus cours. Ils révisaient chez eux, tranquillou.
« Comme vous avez pu l'entendre, et même le voir, un terrible orage a éclaté sur la ville depuis déjà une bonne vingtaine de minutes. Les autorités nous ont prié d'impérativement rester à l'intérieur et, en aucun cas, de sortir de l'immeuble où nous sommes. »
Des murmures avaient commencé. Certains élèves étaient apeurés, d'autres étaient inquiets, tandis que plusieurs personnes tâchaient de rester calme et serein face à ce qui se passait. Pour ma part, j'étais inquiète à l'idée de penser qu'il pouvait arriver quelque chose à qui que ce soit de mon entourage. Mon père, ma mère, ma sœur, mon chat.. Oui, parce que mon chat ne cesse de se balader dans le jardin. On parie combien qu'il est déjà dans la véranda en train de miauler pour rentrer à l'intérieur ?
« S'il vous plait, nous vous prions de ne pas paniquer. Sachez qu'ici, vous êtes en sécurité. Tant que vous n'avez aucun contact avec l'extérieur, tout ira bien. »
Y avait-il des élèves qui étaient en pleine crise de panique ? Vu comme ça, non, et bien heureusement. Je me demande comment notre directeur aurait géré ça..
« Nous allons vous répartir en groupes de chambres. Les chambres seront les classes. comme vous le savez, nous avons la chance d'avoir des centaines de classes dans ce grand bâtiment. Chaque chambre sera composé de 6 élèves, pas forcément de même classe et de même année, car nous vous laissons le choix de former les groupes. , répliqua l'éducatrice des 3e.
- Et faites cela sans trop faire de bruits ! » , ajouta un professeur.
Je soupirai. Je ne voyais pas mes amies, et je me demandais si Maxime, Alexandre et Gilles, qui nous avait retrouvé juste avant le discours du directeur, accepteront que je fasse partie de leur groupe. On sera déjà 4, il ne nous manquera plus que deux personnes de plus et le compte sera bon. Mais je me dois d'abord de leur demander..
« Mhh.. Maxime ? Puis-je me permettre de te demander si je peux venir avec vous ?
- Avec nous.. dans la chambre ? Euh.. Tu te rends compte que tu es une fille ? , rétorqua Alexandre, sous le regard hésitant de Maxime.
- Oui Alexandre, ce n'est pas le genre de choses qu'on oublie, tu sais ? Et puis, personne n'a rien dit sur le fait que les groupes ne peuvent pas être mixtes.
- Oui, elle n'a pas tord, Alex. Moi, je suis d'accord, en tout cas. Hmm, Gilles ? T'en penses quoi ? , dit Maxime.
- Bah, pour moi, c'est peu importe, qu'elle vienne si elle le souhaite, dit-il, de sa voix monotone, comme à son habitude.
Sur ces paroles, je lançai un regard du genre "Dans ta face, mon gars", à Alexandre, histoire de le taquiner, comme on le faisait si bien entre nous. Je saisis donc mon sac et suivis les garçons vers une classe.
Si je voulais être avec eux, ce n'est pas du tout pour draguer ou quoi que ce soit. Ah ça non. Je ne suis pas comme ça. Ce petit trio et moi lions une amitié..comment dire ? Assez taquine. On s'apprécie énormément, on s'entend bien, et on se taquine. Taquiner, c'est à peu près la base entre nous 4, si je puis dire. Surtout avec Alexandre et Gilles. Maxime est plus du genre à garder plus souvent son sérieux, contrairement aux deux autres : Alexandre est en fait celui qui peut passer rapidement de "Je suis de bonne humeur", à "Je suis de mauvaise humeur". Il n'y a jamais vraiment beaucoup de raisons, mais ça devenait parfois marrant à voir. Gilles, lui, ressemble un peu à Maxime, mais il est le genre de gars qui fait de mauvaises blagues qui peuvent vous vexer par moment. Il est chiant, certes, mais il reste adorable sur les bords. Tandis que Maxime, lui et moi nous ressemblons pas mal niveau caractère. On sait garder notre sérieux, on accorde tout les deux de l'importance au français et à son orthographe si compliqué mais si passionnant à la fois, on aime bien se promener. Et on avait à peu près le même sens de l'humour. En fait, on reste si souvent ensemble, que des filles de sa classe disaient qu'on était en couple, et bien évidemment, Alexandre nous taquine avec ça. Xavier fait de même, mais... Je préfère passer ce détail. Par chance, Gilles s'en fichait, il n'y faisait même pas attention, Dieu merci !
Bref. Juste au moment où je sortais de la salle des fêtes derrière les garçons, je sentis une main m'attraper au poignet. Lorsque je me suis brusquement retournée, j'ai remarqué que c'était Mona qui me retenait.
« Qu'est-ce que tu fais ? Lâche-moi.
- Non, tu viens avec nous.
- "Nous" ? Il y a qui dans ce nous ?
- Moi, Joanna, Victoria, Emelyne et Amandine.
-..Et où sont Jessica, Anna, Kim et Emilie ?
- Joanna m'a dit qu'elles étaient allé au local D213.
- Mouais, dans la classe de Jessica, quoi. Mhh, merci de l'info, je vais les rejoindre, dis-je, en retirant de force la main de Mona.
Avant qu'elle ne dise quoi que ce soit, je m'en allai vers les garçons, qui s'étaient arrêtés lorsqu'ils avaient remarqué que je ne les suivais plus. Ils avaient les yeux écarquillés, et Gilles avait un petit sourire mesquin aux lèvres. Je lui rendis son sourire, sachant très bien ce qu'il pense, et annonçai au trio que j'allais rejoindre les filles au deuxième étage, local D213. Ils avaient l'air un peu déçu, j'avoue que moi aussi je l'étais, mais honnêtement, je pense que les filles me cherchaient déjà, comme moi je les cherchais, au début, et j'étais persuadée qu'elles m'attendaient.
Arrivée devant la porte de ce fameux local, je toquai, puis ouvris la porte avec hâte. Je vis les filles, entrai dans la pièce, fermai la porte et me précipitai vers elles pour les enlacer : j'étais si contente de savoir qu'elles allaient bien !
Après avoir déposé mes affaires près de ceux de Jessica, j'ôtai ma veste verte et m'assis sur une chaise aux côtés des filles.
« Quel temps, dites donc.. , dis-je, en regardant le ciel par les fenêtres qui étaient face à moi.
-Ouais.. Pfff, franchement, c'est bête de ne pas nous laisser rentrer chez nous ! Surtout que plusieurs d'entre nous ne vivent pas très loin, contrairement à d'autres.. , répliqua Emilie.
- T'as vu ! Bon, moi je dois prendre le bus pour rentrer chez moi, pour Anna par exemple, ça aurait été facile de rentrer chez elle puisqu'elle habite à deux pas d'ici.. , ajouta Kim.
- Certes, vous n'avez pas tord, mais dites-vous bien que des éclairs déchirent le ciel. N'importe qui peut s'en prendre un en plein dans la face.. , remarquai-je.
- Pas faux..» commenta Anna.
Et soudain, un grondement retentit. On pouvait voir le ciel s'assombrir de plus en plus à cause des nuages gris qui devenaient de plus en plus sombres. Il pleuvait à en faire déborder les cours d'eau. Je me demande bien si c'est la drache nationale dans toute la Belgique, ou s'il y avait une telle tempête juste ici, à Bruxelles. S'il pleuvait aussi à la côte belge, à Ostende, La Panne et Ostende, par exemple, il y avait des risques que l'eau de mer déborde. Je me trompe ? Je ne quittai point les sombres nuages des yeux, et, tout en soupirant, je dis :
« Que l'enfer commence... »
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Enquête Pluvieuse
Mistério / SuspenseUn énorme orage éclate sur la ville, personne ne peut ni sortir ni rentrer à cause de ces horribles conditions météorologiques, et tout les élèves de l'école sont enfermés, avec les professeurs, éducateurs et directeurs, dans le grand bâtiment aux m...