L'autre Côté

chapitre 9 - "J'ai peur de la mort", "Mois aussi Aliénor"

Je glisse alors mes doigts au travers de la grille. Matthieu les remarque et fit de-même. Nous étions liés, main dans la main, pour se rassurer et oublier cette peur qui nous rongeait de l'intérieur.

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Me voilà désormais à mon sixième jour dans cette prison qui empeste la mort...

Il n'ait que huit heures....

Mon bras droit est tout engourdi, je me suis endormi dessus hier soir. Puis je remarque que ma main ne tient plus que le grillage.

- Matthieu, t'es réveillé ? dis-je avec un grain d'inquiétude dans ma voix.

Il ne répond pas... Je crois tout simplement qu'il n'est plus dans sa cellule...

La peur s'empare de moi, je suis seule, seule avec cette solitude et la peur de voir la mort approcher à grands pas. Cela fait six jours, oui, six jours que je n'ai pas mangé... et ce n'est que maintenant que l'expression "avoir la peau sur les os" a du sens pour moi, car, en effet j'ai l'impression de ne plus avoir de muscle, de chair, mes cotes ressortent de plus en plus. C'est une vraie vision d'horreur.

Je remarque alors que le garde passe près de ma cellule et je me précipite aux barreaux tentant d'attirer son attention.

- Excusez-moi ?

- Mmh ?

- Le jeune homme de la cellule d'à côté n'est plus là.

- Bravo jeune fille, qu'elle perspicacité, un vrai œil de lynx ! Bon maintenant tu me laisse faire mon boulot car j'ai autre chose à foutre, c'est compris ?!

- Je ne souhaite vous importuner, mais je voudrais juste savoir où est mon voisin de cellule.

- Eh bien, il prend sa douche, tu veux le rejoindre ou ça se passe comment, la petite vermine a perdu son chéri bouuh que c'est triste ! Dis-t 'il avec un ton moqueur que je haï au plus haut point.

- Eh bien la petite VERMINE comme vous dites si bien vous demande d'aller vous faire foutre, cordialement !

Et m****, j'aurais dû la fermer cette fois si....

- JESS' J'AI L'IMPRESSION QUE LA DÉTENUE N°135 SOUHAITE PRENDRE SA DOUCHE PLUS TÔT QUE PRÉVU.

Je remarque alors un garde pour une fois féminin qui s'approche de ma cellule.

- Et n'oubliez pas son traitement de faveur, chuchote-il à cette femme avec un sourire en coins de lèvres qui me laisse dire que je vais souffrir...

Elle déverrouille alors ma cellule et m'attrape violemment par le bras pour finalement me faire sortir du couloir et m'emmener dans les douches. Il y a d'autres filles surveillées comme moi. Il ne faut vraiment pas être pudique ici...

Je me déshabille alors et me met sous la pomme de douche, mon garde ouvre l'eau, mais ce qui m'intrigue vraiment est qu'elle ne tourne que le robinet d'eau chaude. Ça doit être ça mon châtiment.... Puis je la regarde droit dans les yeux.

- Pourquoi faites-vous ça ? dis-je avec les yeux vitreux.

- Je suis désolé....

Pourquoi est-elle confuse ? C'est bizarre pour un garde, pourtant elle a l'habitude j'imagine...

L'eau devient de plus en plus chaude, je me dépêche de me savonner pour ne pas me brûler le corps. L'eau est beaucoup trop brûlante, ma tête tourne sous la douleur que me provoque celle-ci. Mon garde se dépêche et ouvre le robinet d'eau froide, j'ai l'impression qu'elle s'en veut.