Languir

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Ramper. Sauter. Courir. Soulever. Corde. Echelle. Pont. Pneu. Boue. Fil barbelé.

C'était un résumé bref de ce que je venais de subir.

J'étais médecin. J'opérai mes petits patients il y a encore quelque jour d'ici. Je remplissais des papiers à la vitesse de la lumière.

J'étais tacticien, je réfléchissais, calculais, jaugeais.

J'étais scientifique, j'expérimentais, testais, disséquait.

Mais...

Putain de merde, je n'étais pas sportif pour deux sous !

J'étais affalé au sol, à même la boue. Mon uniforme kaki était débrayé, j'avais abandonné ma veste quelque part et ma chemise était ouverte laissant voir mon torse couvert de tatouage et de boue. Mon pantalon avait été mis en lambeau à cause des fils barbelé. Et je pouvais sentir la morsure des multiples blessures saignante là où mon bas était arraché. Au moins j'étais en ordre dans mes vaccins du tétanoce. Mon bonnet...j'étais trop crevé pour savoir où il était.

Et en plus il pleuvait !

Luffy et Sanji étaient plus sportif que moi, pourtant ils étaient tous les deux dans le même état.

– Ah...ah...ah... ! Bordel...c'est pire que l'entrainement de papy, murmura Luffy.

– C'est...encore plus dure que ... d'être le commis du vieux...fit Sanji.

– On va mourir, terminais-je.

– Bande de tapette ! Chifmolle ! Debout ! hurla Kidd.

– J'aime ...pas les ordres, réussis-je à articuler.

– Même dans ton état tu arrives à être arrogant, Trafalgar ? fit le roux.

– Raag ! J'en ai marre ! A quel point ce gosse peut être gonflant ?!

Ah, la voix douce et joyeuse de Doflamingo. Suivi du rire de Sanji et...de ronflement.

Luffy s'était surement rendormit.

– Mugiwara à une bonne raison d'être fatigué, justifia Kidd. Roronoa, lui n'en a pas...

Au nom de mon supérieur, je tournais la tête pour le chercher du regard.

Et le trouvais près d'une clôture, non loin de notre petit groupe, en train de roupiller pendant que nous, nous étions en train de souffrir le martyr.

Oh le putain d'enfoiré, il n'avait surement rien regardé de l'entrainement.

Je me levai tant bien que mal et titubai jusqu'à lui.

– Oï Trafalgar, si t'a l'énergie pour te relever, retourne t'entrainer, hurla Kidd.

– Je n'aime pas les ordres.

Sur le chemin, je pu admirer mon général, laissant le roux mousser derrière moi, Sanji récupéré, Luffy dormir et Doffy désespéré.

Les bras du sabreur étaient croisés sur son torse dont la chemise était ouverte pour le bon plaisir des yeux. Sa tête était penchée sur le côté, de la bave coulait le long de son menton en partant du coin de sa bouche.

Ses trois sabres reposaient contre la clôture, à ses côtés.

Il était désarmé, vulnérable et excessivement adorable.

J'allais pouvoir me venger.

Je m'approchais aussi discrètement que le bruit de mes pas dans la boue me le permettait. Et je m'apprêtais à lui mettre un coup de pied.

Deviens mienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant