Chapitre 6

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     Je suis dans une ruelle sombre et je vois quatre grands hommes devant moi, ils m'encerclent. J'ai de plus en plus de mal à respirer, je les vois qui se rapprochent de moi et je me recule de plus en plus jusqu'à que mon dos ne touche un mur. Ils me veulent du mal, ils ont le regard sévère et leurs lèvres bougent. Ils parlent mais je n'entends rien. J'essaie de lire sur leurs lèvres. « Tu ne t'en sortiras jamais » est ce que je comprends. Je me sens défaillir peu à peu. Je ne sens plus mes membres, je n'arrive plus à respirer.

     Soudain, mon corps se met à bouger dans tous les sens, comme des petits sursauts. Je ne me contrôle pas, je convulse. J'essaie d'ouvrir les yeux et j'entends mes battements de cœur beaucoup plus rapides et moins réguliers. Des infirmières rentrent rapidement dans ma chambre suivi d'un médecin. Et c'est le noir total.

     J'ai l'impression d'être toute affaiblie et de planer. Le bruit de mon battement de cœur est plus régulier, jamais je n'aurais imaginé que ce dernier pourrait m'apaiser. Apaisée car je vais bien et que je suis en vie.

« Oh, tu te réveilles enfin. Dit un homme à côté de moi. »

     Je me tourne doucement vers la voix et un sourire me fait face, celui de Nathan. Il est debout, se tenant sur ma gauche.

« Sa...Salut. Dis-je

-Tu te sens mieux ?

-Oui, merci. Comment tu sais que je suis ici ?

-Hum, en fait, l'autre jour à la cafét' t'as dit que tu allais aux toilettes et tu prenais beaucoup de temps. Alors, je voulais voir pourquoi tu étais aussi longue, mais dès que je suis sorti de la salle, je t'ai vu dans les bras de Louis.

-Tu... Tu connais Louis ?

-La question est plutôt qui ne le connaît pas.

-Ah. Je suis vraiment au courant de rien.

-En même temps en cinq jours de cours, t'as assisté à seulement deux jours. C'est un record. Tu fais de la concurrence à Louis, il est connu pour rater pleins de cours.

-Veux-tu arrêter de me parler de lui ?

-Oui, chef ! »

     A ce moment-là, une infirmière entre, saluant Nathan puis elle s'approche de moi. Elle m'explique mon état actuel, me dit que la nuit dernière j'ai eu un petit problème respiratoire puis j'ai convulsé. Heureusement, ce n'était pas très important et si je vais mieux je pourrai sortir de l'hôpital demain.

« Ce n'est pas que je t'aime pas mais j'ai cours.

-On a cours samedi ?

-J'ai l'impression que t'es dans un autre monde depuis quelques jours, se moque t-il.

-Je suis ... perdue. Ce n'est pas de ma faute.

-Je sais je rigolais, Tanya. Tu sais ça consiste à rigoler, euh en gros tu dois sourire et...

-Nathan, tu es nul, je sais ce que c'est que de rigoler.

-C'est toi qui es nulle ! Bon ok, je suis nul en explication mais c'est tout.

-Bon, va en cours tu vas être en retard.

-Ah, tu me vires de ta chambre en plus, je te retiens.

-Oui oui, va pleurer dans les bras de ta moman.

-Tanya, ma mère est morte.

-... Je suis désolée, je ne savais pas...

-C'est pas grave. Ce n'est rien. Salut. »

     Bah bravo Tanya. Tu ne rigoles pas et en plus tu plombes l'ambiance. Je n'aurais pas dû dire ça, je suis vraiment nulle. Quelle gaffe, en plus je sais à quel point ça fait mal de se remémorer nos proches défunts.

     Il est une heure de l'après-midi, et je m'ennuie terriblement. J'ai envoyé un message à ma mère pour la tenir au courant un minimum, mais je ne sais pas si elle s'est vraiment souciée de moi. Je ne veux pas savoir à vrai dire. J'aurais préféré sortir de l'hôpital ce soir car je dois aller travailler. Je pense que je peux encore négocier ma sortie en leur disant que je vais mieux mais faire des gestes brusques ce n'est pas très conseillé. Seulement, j'ai besoin d'argent, le revenu de ma mère ne suffit pas parfois pour subvenir à tous nos besoins.

     Ma demande de sortie a été acceptée, à ma grande surprise. Je me sens mieux, ma plaie s'est refermée, me laissant une cicatrice, me rappelant que la vie que j'ai n'est pas celle que j'ai voulue. Je décide de retourner chez moi, il faut que je me douche et que je me change. Je m'habille d'un short noir et d'un haut blanc assez sexy exhibant mon ventre à la vue de tous. Je déteste devoir être habillée de la sorte, mais je n'ai pas tellement le choix.

     Il est onze heures du soir et je suis devant mon lieu de travail, une boîte de nuit, plus communément appelée « L'arc-en-ciel ». Je vais dans les vestiaires où je croise mes trois collègues, Steve, Kim et Laureen. Steve est au comptoir, tandis que nous devons servir les clients. George nous rejoint pour nous faire un débriefing de la soirée, comment nous devons nous comporter et il nous dit la même chose tous les samedis soir. Il vient ensuite me parler, de manière plus « privé ».

« Tu pourras arrêter ton service plus tôt, vers une heure. Ta mère m'a dit que t'es malade et que tu es allée à l'hôpital, tu vas mieux ?

-Oui, merci.

-Je compte sur toi pour te reposer. »

     Ces deux heures se sont plutôt bien passées, toujours la même chose, des personnes qui viennent ici pour danser et boire, pour oublier leurs problèmes le temps d'une soirée. J'adore écouter la musique beaucoup trop forte, mais voir ces personnes se dandiner c'est moins attrayant. Je demande à Steve de me servir un shot de Vodka que je bois en une seule fois. Je ne tiens pas tellement bien l'alcool, mais je vais faire comme toutes ces personnes ici. Boire pour oublier, boire pour se sentir mieux, boire pour s'évader du cauchemar qu'est mon quotidien.


Hi, c'était pour vous dire que je pars en vacances pendant un mois donc je ne pourrai pas publier désolée. J'espère que mon histoire vous plait toujours autant. :) 

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Because Of HimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant