SEPT

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Pourquoi croire un jour une chose, pour se rendre compte plus tard qu'elle était fausse ? Comme croire au père Noël pour prendre conscience qu'il n'a jamais existé : tout ce que l'on en récolte est une immense déception. La déception. C'était bien cela.

Prenez un sentiment, soit ici, la déception. Accentuez-là et ajoutez-y un soupçon de haine. Cette haine qui ne vous quitte plus depuis un certain temps pour une raison inconnue. Mixez le tout et vous obtiendrez le même resultat que moi : une ravageuse colère. À ce moment, vous ne raisonnez plus de la même manière. Vous ne pensez plus aux liens du sang qui vous unissent à votre cible. Non, vous ne pensez qu'à la vengeance. Ensuite, vous vous focalisez sur cette dernière. Vous pensez que vous êtes en train de changer. Pas changer négativement, non, changer en devenant moins naïf et plus indépendant. Mais en réalité, vous n'êtes plus vous-même.

Lorsque vous apprenez que quelqu'un qui vous est très proche a dit vouloir vous aider alors qu'en réalité il ne cherchait qu'à vous utiliser, vous exploiter afin d'assouvir sa propre soif de vengeance (ah, nous y revoilà) contre quelqu'un pas comme les autres, qui non seulement lui a appris à survivre à l'incroyable don qui le consumait, mais aussi a été un véritable ami, vous vous rendez compte que tous ce que l'on vous a raconté auparavant était un véritable fiasco, un vrai foutage de gueule.

Après avoir construit ce raisonnement, je choisis mon camps.

— Nous ne sommes pas des Hors-Limites comme tu aurais pu le croire. Non, nous sommes des Éternels. Nous sommes immortels, continua le quadragénaire. Et tu seras bientôt notre arme.

Qu'étais-je ? Personne ne connaissait ma véritable nature. Tout le monde l'ignorait. Ils me croyaient tous comme étant une future H-L. Mais je savais qu'ils avaient tords. Dans ce cas-là, je manipulerais déjà mon don. Moi-même, j'ignorais ce que je deviendrai. Existait-il d'autres créatures que les Hors-Limites ou les Éternels ? Impossible que je sois devenue une Éternelle : de un, je ne voyais pas d'où sortirait le fait, possédant deux parents H-L, que je sois ceci, et de deux, j'avais remarqué que lorsque l'autre m'électrocultait, ses yeux me fixaient mais ne se modifiaient aucunement, de même lorsque le jeune infirmier apaisait mes sentiments. Or, quand je m'enfuyais dans les bois avec mon frère et ses amis à mes trousses,et quand je détruisais les briques, je sentais bel et bien mes yeux se modifier. J'ignorais de quelle façon et ce qu'ils devenaient, mais la douleur restait réelle.

Je n'étais qu'une simple humaine malgrés ces récents évènements — du moins je me sentais humaine, fragile et impuissante — , et je ne comprenais pas comment je pouvais devenir une arme. Ils se trompaient de personne.

Jamais je n'aurais accepté de me rendre utile de la sorte si ma soif de vengeance n'avait pas pris le dessus. Je me vengerai grâce a quelqu'un qui m'utilisait contre quelqu'un qui voulait m'utiliser. La seule différence résidait dans le fait que l'une de ces deux personnes était censée faire partie de ma famille.

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Laura, Laura, Laura... je vais te sortir de là dès que Ben t'aura toi aussi.

Je perdais la raison. Ou je devenais lucide.

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Ils me rappelaient que les gentils, il s'agissait d'eux. Que je n'avais rien à craindre. J'étais chez moi, ici. Mon malaise et ma méfiance chez mon frère s'expliquait enfin. Que devais-je faire ? Quel était mon but ? Je devais me venger. Mon but était de faire payer à mon frère pour avoir voulu se servir de moi. Ma réaction était peut-être surdimensionnée, cependant mon esprit et mon corps me hurlait d'obéir à mes pulsions, de me venger de me venger de me venger.

Je les suivis jusqu'à l'une des pièces du sous-terrain. Ma chambre à présent. Toute simple, avec une armoire, un lit et une table de chevet. Au fond, une porte donnant sur une petite salle de bain aux murs bleus. L'armoire était remplie de vêtement. Des habits simples, mais aussi plusieurs combinaisons noires comme ils en portent. Elle était renforcée aux endroits-cibles et composée d'un tissue spécial. J'observais leur technologie ultra-moderne : ce tissue réagissait et s'adaptait avec la température de notre corps de sorte que nous n'ayons ni trop froid, ni trop chaud, m'avaient-ils expliqués. Avec, des bottes souples s'arrêtant aux mollets. Je décidai d'enfiler leur uniforme après avoir pris une bonne douche. Le tissue s'adaptait et se fondait aux formes de mon corps. Tout était parfaitement à ma taille. Les chaussures, les tenues... ils connaissaient tout de moi. À croire qu'ils préparaient mon arrivée depuis un bon moment. Enfin, non. Ils la préparaient depuis longtemps.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 09, 2016 ⏰

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