10. Vérité libératrice

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   *PDV Aypierre :

"Ecoute Pierre, je suis désolé.. Je pensais vraiment pas qu'il réagirait comme ça, autant !"

"Tu t'attendais à quoi toi aussi !! Tu sais bien à quel point Aze peut réagir ! "

"MERDE ! Je sais que j'ai merdé Fuka ! Pas la peine de me le répéter ! C'était pas le but."

"Mais t'es con ! Maintenant il refuse de sortir !!! Tu vas pas me faire croire que.. Pierre ? Tu vas où ?"

J'en ai assez, assez de les écouter s'engueuler ! C'est clairement pas le bon moment ! Aze.. Je pars en direction de sa chambre. Si Fuka n'a pas réussir à le faire sortir depuis tout à l'heure.. J'espère au moins pouvoir réussir à lui faire juste dire quelque chose. Je monte les marches, peu rassuré je dois l'admettre. Je sais bien que Bboy ne voulais pas mal faire mais.. Putain c'était vraiment trop con ! Il connait Aze pourtant ! C'est ce qui m'énerve le plus ! 

Je me remémore la scène.. Une fois de plus. Il était si près de moi. Je n'ai pas compris sur le coup. Une seconde je suis debout entrain de descendre tranquillement les marches, et la seconde d'après je suis à terre avec Aze à quatre pattes au dessus de moi. Nos visages si proches, j'aurai tellement voulu m'emparer de ses lèvres, j'aurai pu.. J'aurai dû. Car enfin il aurai su, et il ne se serai pas enfuit pour finir enfermé dans sa chambre, rouge de honte et en pleurs. Ces pleurs.. Une heure, une heure entière qu'ils résonnent jusqu'ici pour venir me détruire. 

Je me rends compte que j'ai rougis à ce moment là. Ça peut paraître étrange de se le dire, sauf que c'est exceptionnel, je n'ai pratiquement jamais rougis. Jamais. Cependant, de le voir si près de moi, seulement vêtu d'un boxer dont.. Une bosse grandissait à vue d'œil à l'intérieur de ce dernier, devenu trop étroit pour lui. Evidemment que j'ai rougis ! Et que mon corps a répondu si violemment à l'effet que me faisait Aze dans cette position de faiblesse le laissant à découvert. 

Mais j'ai merdé moi aussi. Je ne voulais pas qu'il voit ce qu'il me faisait. Je n'étais pas prêt et je ne voulais pas qu'il le sache de cette manière. Alors à la place de l'aider et de le rassurer.. J'ai fuis, il n'y a pas d'autres mots, j'ai lâchement fuis. Fuis en prenant Bboy pour excuse et en repoussant Aze sans ménagement. Je l'ai blessé sans le vouloir. Bien que je savais parfaitement qu'il allait mal réagir. Mais j'ai pris ce risque pour préserver mon secret, coûte que coûte.. Et maintenant j'en paye le prix, ou plutôt c'est Aze qui en paie le prix ! Et pour ça je m'en veux terriblement ! C'est à moi de réparer cette énième erreur de plus. 

Jusqu'à quand allons nous nous brisé pour ensuite nous réconcilier sans jamais rien dire ? Tout ça laisse forcement des traces, de graves séquelles.. Et bientôt, si ça continu, c'est notre amitié qui en pâtira en se brisant en milles morceaux. Je n'ai plus le choix ! C'est décidé, je vais lui avouer ! Soit c'est ça qui l'éloigne de moi, soit c'est notre connerie à répétition. Alors je préfère amplement qu'il le sache ! Peu importe ce qu'il en résultera.

Je toque faiblement à la porte de sa chambre, de son refuge. Même s'il les cachent, j'arrive toujours à entendre ces pleurs.. Même loin de moi, je ressens toujours son mal profond, ce mal qui le ronge par ma faute. Notre faute. Pour une fois dans ta vie fonce Pierre ! Fonce pour ce qui t'es cher avant de le perdre ! Je respire un grand coup et je me le lance.

"Aze.. Il faut qu'on parle.... Ça ne peux plus continuer de la sorte... Tu t'en rends forcement compte toi aussi.... Aussitôt qu'on fait repartir la machine, quelques heures après quelque chose vient une fois plus dé-souder les engrenages... On fonce dans le mur... Je ne veux pas te perdre Aze.. Ouvre moi.. " Ma voix se brise en même temps que mes larmes s'échappent de mes yeux privés de leur flamme parce qu'Aze n'est plus près de moi. Le cliquetis de la serrure se fait entendre. Je l'ai beaucoup trop entendu celui là !! J'attends un peu avant d'entrer. Je veux être sûr de ne pas perdre mes moyens et de m'effondrer devant lui alors que je dois le rassurer et me montrer fort. 

J'entre, après trois secondes. Pour une fois, je ne retrouve pas Aze recroquevillé sur lui-même à pleurer à chaudes larmes. Cela devrai me rassurer mais.. Le voir debout, devant moi. Le visage fermé et ses larmes qu'il emprisonne m'inquiète. Je referme la porte pour garder notre intimité. Et la verrouille pour ne pas être dérangé. Faut qu'on parle ! Absolument. Sinon, rien ne sera plus comme avant.. Et en plus d'avoir perdu mon meilleur ami, j'aurai perdu l'amour de ma vie. Et JAMAIS je ne l'accepterai ! 

"Parle moi Aze."

"Tu veux que je te dise quoi ?" Me dit-il en pouffant nerveusement.

"Ce que tu veux, mais ce qui vient du fond de ton cœur."

"Rien, j'ai rien à dire."

"AZE !" Je reste ferme malgré sa mine de chien battu qu'il prend pour me faire m'arrêter.

"J'ai rein à dire Pierre !"

"MERDE ! Aze si tu ne parle pas on n'avancera pas !"

"Et alors !?" Il a du mal à contenir ces larmes. Je vais le faire craquer ! Je n'aime pas l'idée mais il n'y a que comme ça que je pourrai lui tirer les vers du nez ! Aller, te dégonfles pas Pierre ! T'as pas le droit ! Fait le pour lui ! Pour Aze ! 

"Alors notre amitié ne compte pas à t'es yeux !?" Il craque, ses larmes sortent en un océans de désespoir.

"COMMENT PEUX TU DIRE ÇA PIERRE ! NOTRE AMITIÉ EST LA SEULE CHOSE DE BELLE QUI COMPTE A MES YEUX ! PARCE QUE JE.." Les mots n'arrivent plus à sortir de sa bouche. Il bloque sur ce dernier mot qui est la clé de tout ! Ce mot peut faire la différence entre l'oublie et la renaissance. Je me sens m'emporter, car l'idée de le perdre me fait perdre les pédales ! Je l'aime beaucoup trop pour me l'imaginer !! Dit le Aze !! 

Inconsciemment je l'attrape par les épaules et lui demande, en haussant le ton malgré moi, de finir. Je le secoue, il tente de se débattre mais il ne peut pas. J'ai le dessus sur lui, Surtout maintenant !

"PIERRE !" 

"Répond moi Aze !" Je le pousse un peu trop fort et nous tombons tout deux sur le lit.

Lui en-dessous de moi, moi sur lui à califourchon, en lui tenant fermement les épaules. Dans un dernier sanglot, un dernier murmure. Il le dit, ce mot que je voulais tant.

"Je t'aime Pierre."

Je me jette aussitôt sur ses lèvres, ivre de bonheur et de tristesse. Ne me repousse pas Aze, s'il-te-plait.

Aynet : Plus qu'une simple amitiéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant