''Elle avait craqué pour moi, le clown. Le mec qui est là pour faire rire les autres. Celui qui demande comment se passent ses journées et nuits, même si personne ne veut savoir des siennes. Mais il accepte son rôle. Il se sent mieux s'il peut faire en sorte que quelqu'un d'autre se sente mieux. Pourquoi? Parce qu'il ne veut pas que quelqu'un se ramasse à se sentir comme lui. Cette mélancolie, cette sensation de vide éternel, non qu'il cherche à combler, mais juste qui le hante peu importe ce qui arrive dans sa vie, la phobie de toujours se sentir comme ça, ce sont des sentiments qu'il ne souhaiterait même pas à son pire ennemi. Le fait que, à la fin de la journée, il ne pourra jamais se coucher proche de quelqu'un, parce qu'il n'a personne. Il a vu plein de personnes quitter, mourrir, changer, etc. Ça fait mal, d'autant se faire trahir et blesser. Mais c'est justement pour ça que le clown sait comment consoler les autres.
Il ne peut se permettre de pleurer, de parler de ce qu'il ressent. La seconde qu'il montre un peu de faiblesse, d'humanité, il arrête d'être le clown. Il ne devient qu'un autre être humain.
C'est difficile, d'avoir une personnalité si contente et un esprit si triste.''